mercredi 24 août 2016

Découverte de deux expositions au Centre Pompidou à Paris…

Lors du petit-déjeuner en terrasse au Starbucks de la Place Blanche, le bambin en tricycle repasse avec son papa devant nous ; cette fois la maman est présente. Sur l’esplanade, lors du retour au studio, une coccinelle se pose sur mon poignet droit. Le blog est actualisé vers dix heures trente. La température dans la chambre est de vingt-neuf degrés. Une journée très chaude s’annonce… Nous sortons du Citadines pour entrer sur la droite dans le cimetière de Montmartre. Nous nous dirigeons vers la tombe de Yolande Gigliotti. Nous marchons dans les allées pavées. La tombe de Dalida, morte le dimanche 3 mai 1987, se dévoile dans la division dix-huit. Dalida, habitée par un spleen ravageur, quitta cette vie, par surdose de barbituriques, dans sa maison du onze bis rue d'Orchampt dans le proche quartier de Montmartre dans la nuit de samedi à dimanche. Elle laissera deux lettres, l'une à son frère Orlando et l'autre à son compagnon, François Naudy. Quelques mots, « La vie m'est insupportable. Pardonnez-moi… », griffonnés sur un papier rose, peut-être à l’attention de ses fans, se dévoilent à son habilleuse qui découvre son corps inerte le dimanche 3 mai en fin d'après-midi. Dalida fut inhumée le jeudi 7 mai 1987. La statue en marbre blanc, de la taille de l’artiste, offre une sensation de beauté sereine. Sa tête est auréolée d’un soleil dont les rayons jaillissent sur le fond noir de la paroi dressée derrière la gracile silhouette. Je suis ému ; des mélodies de Dalida me reviennent à l’esprit où elle chante l’amour. Quelques caveaux et épitaphes sont photographiés dont celle de la Vicomtesse de Villoutreys Sophie Joséphine de Bonnet, décédée en janvier 1928 après quatre-vingt-huit années passées sur Terre. Je prends une photo de la façade arrière du Citadines ; une croix cache la fenêtre de notre chambre. Nous sortons du cimetière, enjambé du côté de l’entrée Rachel par une partie de la rue Caulaincourt ; les piliers sont fixés parmi les tombes et le dessous du tablier du pont affleure le haut de certains caveaux. Des croix disparaissent à l’œil, cachées par des éléments de la vaste structure. Après ce temps parmi les morts, nos pas nous conduisent vers la Chaussée d’Antin. Dans la rue, la « chambre » installée dans un renforcement devant des portes métalliques closes gris clair, remarquée les jours précédents, perdure malgré l’absence de son occupant. Le jeune homme a laissé matelas, drap, couette rose et quelques affaires dont un gobelet vide ; confiance et nécessité. Nous déjeunons à deux pas un peu plus bas au numéro vingt-deux chez EXKi. Le svelte Wulfran encaisse le montant de deux soupes, d’une salade Goa et d’une salade Genova. Nous savourons les mets dans un espace aménagé de tables et de fauteuils cubiques, capitonnés en skaï de différentes couleurs, prévus pour des nains. Je laisse mes jambes déborder de la table. Après le repas nous nous rendons à pieds au Centre Pompidou. Nous suivons tour à tour la rue du quatre septembre et la rue de Réaumur avant de prendre à droite dans la charmante et animée rue Montorgueil. Dans le centre culturel, Patrick photographie une décoration originale, suspendue, dans les nuances de vert et de rose, tels des éventails design aux formes variées. Nous achetons deux entrées vers treize heures trente. Nous découvrons l’exposition « Beat » au quatrième étage sur les toits de Paris baignés de soleil. Cette rétrospective inédite est consacrée au mouvement littéraire et artistique né dans les années quarante. Le romancier William S. Burroughs et d’autres figures emblématiques, dont Jack Kerouac et Allen Ginsberg, sont à l’origine de ce mode de vie non consumériste épris de liberté et de spontanéité. Le visiteur peut écouter au téléphone un poème de cette époque en composant un chiffre au hasard sur le clavier d’un ancien appareil vintage en bakélite noir. Patrick prend des photos dont une du tapuscrit de Jack, déroulé à l’infini des lettres tapées sur les vénérables machines à écrire de l’époque. Des artefacts littéraires, cinématographiques, sonores, photographiques, au travers de peintures, collages, photos et autres œuvres donnent un peu le tournis. La climatisation froide, l’éclairage ténu et la nature de l’exposition me donnent une impression lugubre alors que la joie, la liberté, le voyage, la lumière transparaissent dans le livre de Jack « Sur la route ». La multiplicité des supports présentés et l’abondance des artefacts du passé alourdissent l’exposition en se rapprochant d’un cadre austère à l’opposé du mouvement Beat. Une fois de retour dans la chaleur étouffante de Paris, nous nous rendons au BHV marais proche de l’Hôtel de Ville. Nous cherchons, en vain, « La pâtisserie des rêves », découverte un jour pour la première fois dans la rue du Bac dans le septième arrondissement. Une charmante employée suspend son ouvrage pour nous renseigner ; la pâtisserie a définitivement fermé ses portes voici un mois. Nous évoluons dans le quartier du marais à la recherche d’un lieu pour nous désaltérer. Finalement nous arrivons dans la rue des rosiers et nous nous installons en terrasse au café pâtisserie Korcarz. Je sirote un jus de citron additionné d’eau chaude. Patrick boit un cappuccino en savourant une brioche suisse au chocolat. A notre gauche une machine à crème glacée remporte un vif succès. Une famille juive est proche de nous ; les quatre enfants se régalent. Au moment de l’addition, je pense brièvement à Charles Fourier. Le jus de citron est facturé quatre euro cinquante. Le café, d’une taille lilliputienne, revient quant à lui à quatre euro. Encore assoiffés, nous arpentons le quartier du marais. Après un achat dans un magasin spécialisé, nous passons devant une nouvelle boutique gourmande « Une glace à Paris ». Elle a été ouverte par Emmanuel Ryon, meilleur ouvrier de France Glacier. Une file d’attente est constituée et toutes les tables de la salle arrière sont occupées. Nous allons plus loin. Nous décidons finalement de nous rendre une seconde fois au Centre Pompidou pour découvrir l’exposition de photos de l’artiste Louis Stettner, un  talentueux photographe américain né en novembre 1922 à New York dans le quartier de Brooklyn et toujours actif à bientôt 94 ans. « Street Photograph », Louis a aimé immortaliser, entre autres coups de cœur, le Paris poétique des années d’après-guerre et le New York en mouvement des années cinquante à soixante-dix. L’atmosphère des ambiances urbaines et les visages expressifs, dans un éternel instant présent, sont d’une remarquable acuité. Quelques photos d’œuvres sont prises, d’autres effacées en raison du verre présent devant les clichés qui reflètent la salle et les visiteurs. Nous sortons de Beaubourg où environ mille personnes œuvrent pour la culture avec un budget annuel de dizaines de millions d'euro. Je prends la façade en photo sur fond de ciel azur. Je me remémore soudain être passé devant un bar à jus en parvenant au cœur de la capitale. Patrick nous guide à destination sur la rue Rambuteau. Nous entrons chez « Juice Box » situé au numéro soixante-sept. Je sirote, attablé  derrière le vitrage, un jus « La vie en rouge » fraise, framboise et jus de pomme. Patrick se désaltère avec une citronnade. Le défilé des passants est régulier. Deux jeunes filles asiatiques entrent et commandent des jus. Après une dizaine de minutes de repos, nous allons à une courte distance dans la rue Renard au magasin « Bio c’Bon » où une soupe carotte cumin est achetée pour le dîner. Nous nous dirigeons ensuite dans l’enceinte des Halles pour prendre une rame de la ligne quatre du métro. Depuis l’entrée principale sur la rue Pierre Lescot, nous descendons par un ascenseur dans les profondeurs de Paris avec un jeune homme en fauteuil roulant. À notre accent, il croit que nous sommes de langue anglaise ; trois mois passés aux Etats-Unis laissent des traces… Nous sortons du métro à la station Blanche où nous achetons deux billets pour demain. Les dix-neuf heures approchent et nous marchons sur l’esplanade du boulevard de Clichy pour retourner au Citadines. Une dernière soirée à Paris s’offre à nous. La température dans le studio étant supérieure à trente degrés, je me rends au rez-de-chaussée dans la salle du petit-déjeuner pour écrire sur l’ordinateur. Lors de l’entrée au royaume des rêves, une mélodie de Dalida se promène sur la brise chaude au travers de la fenêtre laissée ouverte pour la nuit…





































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