A l’issue des
rites matinaux, nous nous rendons à la salle du petit-déjeuner de
l’hôtel ; la collation est comprise dans le tarif de la suite. Toutefois
les oléagineux et les dattes étant absents des mets proposés, je croque ceux
achetés chez Publix. Deux bananes complètent le régal. Après huit heures
trente, nous quittons l’hôtel pour nous rendre à l’aéroport de Fort
Lauderdale-Hollywood. Nous demandons au concierge de nous appeler un taxi. Il balaye
la demande d’un geste et énonce que, pour vingt-cinq dollars, nous pouvons
prendre un van stationné devant le DoubleTree. Nous acceptons la proposition. Le
conducteur nous dépose devant le terminal deux au niveau du comptoir Delta
Airlines. Contre toute attente, il demande dix dollars de plus ; erreur de
compréhension de notre part au départ ou arnaque avec le concierge ?!...
Cette situation me déplait et je me dis, qu’une autre fois, le montant à payer
devra être écrit sur un papier pour éviter ce genre de situation déplaisante. Nous
procédons à l’impression des deux cartes d’embarquement sur un terminal tactile
et nous intégrons ensuite la file d’attente pour enregistrer la valise. Les
minutes passent. Notre tour arrivé, la sympathique Tamara constate un surpoids clandestin de
deux pounds sur les cinquante-quatre affichés au cadran digital de la balance.
Pour éviter un supplément de cent dollars, la jeune femme nous suggère finement
d’alléger la valise ; nous retirons les deux k-ways qui sont glissés dans la
pochette latérale du porte-costumes. Le sourire et la douceur de notre hôtesse transforment
cette arnaque naissante en un plaisant intermède. La valise, inconsciente de sa
participation à cette aubaine financière, s’éloigne
sur le tapis roulant. Nous nous rendons au contrôle des passeports et des
bagages. Cette fois, c’est à une situation inattendue que nous sommes
confrontés. Nous sommes équipés du même nombre de bagages à main que pour le
vol Delta Chicago - Fort Lauderdale. Ici, toutefois, seuls deux bagages par
personnes sont autorisés. Il faut rivaliser d’ingéniosité pour pouvoir passer
ce cap. Patrick parvient à glisser le petit dac à dos dans le sac orange et bleu
marine Atlantis. De mon côté je suis en présence d’un dilemme ; aucun de
mes trois bagages ne peut s’emboiter comme le font les poupées russes.
L’employée en uniforme, compréhensive et
bienveillante, suggère de glisser le vanity-case entre la toile plastique
du porte-costumes replié pour le transport. Patrick me seconde et la housse
devient très ventrue. Les deux boutons-pression coopèrent et, une fois passé le contrôle des
passeports, je parviens sans encombre à celui des bagages. Ils sont passés aux
rayons X. Nous entrons dans le scanner corporel ovale à ondes millimétriques. Il
détecte les objets interdits dissimulés sous les vêtements sans avoir recours à
la fouille corporelle, faisant apparaitre le corps en trois dimensions ;
tout est visible. La silhouette, les volumes et les formes se distinguent parfaitement. Une fois
« blanchis » par cette technologie invasive, les six bagages à main à
nouveau dissociés, nous nous enquérons sur un écran du numéro de la salle
d’embarquement. Nous constatons que le vol 2286 que nous allons prendre est
annoncé avec un retard de deux heures environ. Prévu initialement à 12h37, le
décollage est espéré à 14h12. Une panne informatique chez Delta occasionne du
retard sur différents vols. Elle est due à une coupure d’électricité à minuit
vingt-trois la nuit passée à Atlanta, le centre névralgique de la compagnie qui
assure quelques cinq mille vols journaliers. Nous nous installons à une table
ronde dans l’espace du Food-court du terminal. Un temps d’écriture commence sur
le chronojournal. Patrick sirote un Mocha Starbucks. Grâce à son flair, nous
pouvons ensuite nous installer dans le salon VIP de la compagnie Delta, la
carte American express Platinum étant le sésame pour entrer. Midi sonne et je
termine la narration de cette matinée quelque peu mouvementée. Nous déjeunons
dans le salon. Un buffet est à disposition des élus. Une soupe de lentilles et
légumes, une salade de pois-chiches au quinoa, des bâtonnets de carotte et céleri,
de l’houmous avec deux crackers Pita et, cerise sur le gâteau, du cheddar Tillamook
apprécié en sandwich dans un petit pain aux graines sont savourés. Un appareil
Starbucks et deux thermos de café Pike torréfié à Seattle sont à la disposition
des voyageurs du « Sky Club » Delta. Je sirote un « complementary »
café Mocha Starbucks, un café gratuit. Tel un effet papillon, le déjeuner
offert est la résultante de la panne informatique de Delta. Les treize heures
passent et je procède à l’actualisation du blog de la journée d’hier ; la
connexion Internet est grauite. Le bruit de fond du salon est nettement moindre
que le brouhaha du Food Court où nous étions installés précédemment. Les
quatorze heures sont passés en fin d’ouvrage et l’ordinateur est arrêté. Un
second café Mocha est siroté en feuilletant des magazines… Vers quinze heures
nous embarquons à bord de l’appareil Delta Airlines qui va nous emmener à New
York. L’employée qui scanne ma carte d’embarquement s’étonne de me voir avec
trois bagages à main ; elle me permet toutefois d’entrer dans l’avion. Nous
sommes assis aux places 15D et 15E. Une dame prend place à la droite de Patrick
à côté du hublot. Le porte-costumes replié, suspendu devant nous, est retiré
par une hôtesse pour être déposé dans un compartiment à bagages quelques sièges
en arrière ; il est interdit de le mettre devant nous. Lors du vol depuis
Chicago, avec cette même compagnie, il était resté positionné devant nous sans
aucun empêchement. Les consignes de sécurité varient d’un vol à l’autre, d’un
aéroport à l’autre et, probablement, d’une compagnie à l’autre. Le degré de rigidité
psychique fluctue au rythme de la paranoïa ambiante. Nous patientons une
dizaine de minutes dans l’avion avant le décollage, retardé par un violent orage
sur l’aéroport. Durant le vol, agité de temps à autre par des turbulences, nous
regardons chacun sur l’écran incrusté dans le siège de devant, le film « Batman
v Superman : Dawn of
Justice » avec l’acteur Ben Affleck dans le rôle de Batman. Les dialogues sous-titrés
en anglais me permettent de suivre l’intrigue. Patrick utilise les écouteurs de
l’iPod. Les scènes de violence sont nombreuses. Le côté spectaculaire des
cascades et des effets spéciaux est éclipsé par la petite taille de l’écran. Un
sachet de cacahuètes salées et une boisson chaude sont servis durant le vol. Avant
l’atterrissage vers dix-huit heures quinze, je vois sur l’écran que Delta
dessert plus de trois cent cinquante destinations sur six continents avec une
flotte de plus de mille trois cents appareils. Vers dix-neuf heures nous
montons à bord du train aérien qui nous dépose au terminal de Howard Beach. Une
trentaine de minutes plus tard, nous payons à un distributeur de billets huit
dollars chacun pour le trajet effectué en train et pour celui en métro que nous
allons accomplir. Une rame de la ligne « A » nous débarque à la
station Jay Street Metro Tech et une rame de la ligne « F » nous
dépose à Carroll street. Nous effectuons ensuite le trajet à pieds jusqu’au
motel « Brooklyn Motor Inn » sur Hamilton avenue à Brooklyn. Nous
arrivons à destination à la nuit tombée à vingt heures trente. Le motel est
tenu par des hindous ; le tarif de la chambre est le même que celui de la suite
spacieuse où nous avons dormi la nuit précédente à Fort Lauderdale. Le tout
proche terminal de croisière explique le tarif prohibitif de la chambre 309, relativement
exiguë, au troisième étage. Nous dînons frugalement avec les viennoiseries
emportées le matin à l’hôtel et avec quelques noix de cajou. Nous nous apercevons
que le cadenas de la valise a été forcé à l’aéroport par le service de sécurité ;
il a carrément disparu. A l’intérieur du bagage une fiche de contrôle nous
informe que notre valise, suspecte, a été contrôlée et inspectée ; la
détérioration du cadenas a été obligatoire pour la sécurité de tous. Le GPS a
été examiné. Un mot d’excuse informe qu’aucun recours n’est possible suite au dégât
occasionné suite à cette précaution de sécurité nécessaire !... Une journée étonnante où le degré de paranoïa fut
bien élevé ; la pleine lune est annoncé seulement pour le 18 août… Une
courte soirée précède l’entrée au pays des rêves...
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