Au lever à six heures, une journée en mer commence
alors que le navire glisse lentement dans la nuit sur l’océan. Le soleil
poindra à l’horizon dans une cinquantaine de minutes. J’effectue la rotation,
le premier des rites Tibétains, dans la bibliothèque, l’espace dans la cabine
étant restreint. Patrick prend quelques photos de la décoration du pont onze
dont un tableau sur l’instant présent. Nous déjeunons au Windjammer. Malgré
l’abondance d’aliments au buffet, je savoure les dattes et je croque les
oléagineux achetés chez Publix à Fort Lauderdale ; seules des brisures de
noix sont présentes. Je décline l’offre composée majoritairement de mets à base
d’œuf, de viande, de bacon et autres produits carnés. Des fruits frais au
murissement incertain sont proposés sur des lits de glace. Les viennoiseries
proposées, très variées, toutes réalisées avec de la farine blanche, sont généralement
nappées de sucre, voire même de colorants alimentaires qui leur confèrent un
éclat attractif. Les céréales sont également gorgées de sucre. L’îlot vegan est
à inventer… Je consacre la matinée à écrire sur l’ordinateur et à surfer sur le
web au gré des recherches effectuées pour étoffer la narration sur le
chronojournal. La fenêtre du balcon est ouverte et les bruits familiers du
Boardwalk en contrebas emplissent l’espace de la cabine. Les nuages défilent
dans le ciel. La chaleur est élevée et l’air est baigné d’humidité. Patrick est
installé sur le canapé en tissu bleu chiné et se détend sur l’iPad. Les minutes
défilent agréablement sur la trame du temps alors que le paquebot navigue
paisiblement sur les flots calmes en direction d’Haïti. A midi nous décidons de
déjeuner à Central Park. Nous nous installons en terrasse au « Park
Café ». Le soleil darde de chauds rayons et un vent fougueux souffle
régulièrement. Une table se libère à l’ombre et nous nous y installons pour savourer
les mets sélectionnés. Velouté de légumes, soupe à l’oignon, wrap de légumes,
coleslaw et chips composent notre menu. Des oiseaux aux nuances de l’océan, en
possible verre soufflé de Murano, peut-être réalisés par Dale Chihuly,
embellissent l’ensemble paysagé du parc. Tout comme dans « Lincoln
Park » à Chicago, de ravissantes « Lollipop » jaunes agrémentent les
espaces de verdure. A une table voisine, deux comédiens de Mamma Mia bavardent
en grignotant. De retour à la cabine, des éclats de voix se font entendre
depuis l’Aqua Theatre. L’élection de l’homme le plus sexy au monde est en
cours. Diverses activités ponctuent le déroulement de l’après-midi. Une pause
boisson chaude s’offre à nous en terrasse au Park Café dans Central Park. Nous
continuons la découverte du navire. Une seule croisière sera insuffisante pour
que l’œil puisse se promener sur toute la décoration créative du bateau. Nous
marchons sur le pont quinze ; nous pénétrons sur le terrain du mini-golf
habité par diverses statues en bronze vert. Je prends par le cou un joueur en
repos assis sur un tronc d’arbre coupé. Plus loin les cascades des deux
« Flowrider » sont animées des éclats de voix des participants qui
tentent de surfer sur l’eau. Sur le terrain de basket deux équipes se sont
constituées et un jeu est en cours. Des photos sont réalisées dont une de notre
cabine prise à bâbord depuis une rambarde vers le minigolf. Nous passons devant
le « Pool Bar » dont les étagères en verre regorgent de flacons et de
bouteilles d’alcool de marque. Il est entouré par une multitude de bassins, aux
tailles et à formes variées, où se baignent et s’amusent des passagers. Nous
traversons le solarium installé à la proue du navire. Les sofas ronds appréciés
sur l’Anthem of the Seas sont inexistants. Nous allons ensuite dîner au buffet.
Nous bavardons avec une jeune mexicaine qui sert des crèmes glacées. Sa famille
vit à Cancún. Son sourire éclatant me rappelle celui de notre amie Jamila. Une
distance d’environ cent kilomètres sépare Cancún de San Miguel sur l’île de
Cozumel où nous allons faire escale prochainement. Je savoure du gratin de
cœurs d’artichauts, une part de forêt noire et une de tarte aux myrtilles,
accompagnées d’une boule de glace au chocolat. A dix-neuf heures trente nous
assistons à un spectacle sur glace au Studio B au pont quatre. Les patineurs et
patineuses du navire dévoilent leur talent et leur maitrise technique du
patinage sur glace en mer. Le thème ludique du spectacle tourne autour du jeu
du Monopoly. Quelques photos sont capturées dans le mouvement incessant des
artistes à la fois concentrés et souriants. Le changement des costumes procède
de la magie tant leur diversité est grande. Après ces instants de beauté, bien
emmitouflés pour pallier à la froidure de la glace et de la clim, nous
retournons nous changer en cabine. Nous allons nous promener ensuite sur le
Boardwalk. Des miroirs déformants entrent dans notre champ de vision ;
nous ne les avions pas remarqués hier. Depuis sa cage de verre aux atours d’or
et de parme qui captivent le regard, Zoltar le fakir propose pour un dollar de
vous lire la bonne fortune. Après la balade nocturne, nous rejoignons Morphée
pour la nuit…
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