vendredi 19 août 2016

Lala, Zuza et Geneviève nous accueillent dans la journée à Londres…

Comme hier le petit-déjeuner est savouré chez Nero. La table ronde sur le trottoir est abritée par une avancée de la toiture du bâtiment qui abrite le café. Le ciel est en nuances de gris et une pluie fine intermittente se déverse sur Londres. Certains passants sont munis de parapluie, d’autres bravent l’intempérie estivale. Une jeune femme se protège le dessus de la tête avec un magazine. Chacun vaque à son occupation du moment indépendamment de la météo. Une bonne partie de la matinée est consacrée à l’écriture et à l’actualisation du blog. A midi nous marchons sur High Holborn. Une pluie fine tombe par alternance et les parapluies prêtés par le Citadines s’ouvrent et se ferment au gré des vannes du ciel. High Holborn prend le nom de Holborn Viaduc au niveau du pont éponyme qui enjambe la rue Farringdon Street. Depuis le viaduc, inauguré en grandes pompes en 1860 par la Reine Victoria après six années de travaux, je prends en photo un vaste chantier en contrebas. Des dizaines d’ouvriers en gilet jaune, aux bras et aux mains laborieux, telles des fourmis précises et efficaces, façonnent le visage de la cité. Au premier plan du cliché, une tête de dragon, une des multiples statues et sculptures figuratives et allégoriques ornant le Holborn Viaduc, semble veiller farouchement sur le site en construction. A une courte distance du pont nous passons devant le restaurant « Sūppa » qui propose des soupes saines pour la santé. Nous entrons pour déjeuner. Lala, une jeune femme souriante de la région parisienne, nous accueille et nous conseille en français. Nous nous attablons derrière le vitrage à la tablette deux places à droite de l’entrée dans le dessein de voir défiler les passants et le trafic routier. Je savoure une crème de champignons. Patrick opte pour une soupe épicée à la courge butternut. Du riz brun a été ajouté aux potages grâce à Lala. Deux sandwichs végétariens « Stilton » complètent notre repas. Le mouvement de la vie offre de voir une voiture de police escortée de deux vélos s’arrêter sur le terre-plein central entre les voies. Les quatre agents contrôlent les voitures particulières ; les taxis et les véhicules professionnels sont dispensés d’un arrêt. Patrick voit là une manière de soulager les porte-monnaie des conducteurs. Un restaurant italien est présent de l’autre côté de la chaussée. Quand le passant dispose de quelque argent dans sa poche, il est impossible de mourir de faim tant le nombre d’endroits pour se restaurer est important dans Londres. Nous saluons Lala, je prends une photo de la devanture de « Sūppa » et nous continuons notre chemin. Plus loin, nous prenons à droite dans « Old Bailey ». Sur la gauche de la rue, la façade du building  de la banque japonaise d'investissement « Mizuho » retient l’attention. Des lames verticales colorées étoffent les façades de leur nuance et confèrent un mouvement ondulatoire à la forme arrondie du bâtiment. Nous suivons ensuite Ludgate Hill et nous passons devant le vaste édifice de l’église St Paul. Ensuite, tour à tour, nous marchons dans Godliman street, Queen Victoria street et Peter’s Hill, une rue qui permet d’accéder au pont piétonnier « Millenium Bridge ». Un ascenseur funiculaire permet d’accéder en contrebas au bord de la Tamise. Le vent souffre fortement sur le fleuve et je ferme le parapluie malgré la pluie pour éviter à la toile de se retourner. Nous arrivons au « Tate Modern » distant de quelques mètres du pont. Il a pris place dans l'ancienne centrale électrique de Bankside conçue par Sir Giles Gilbert Scott et construite en deux phases entre 1947 et 1963. Après six années de travaux conséquents, le musée fut inauguré par la Reine le vendredi 12 mai 2000. Il regroupe les collections nationales d'art moderne et contemporain issues de la Tate Gallery. La centrale, dépouillée de ses organes, est devenue une immense coquille vide où des galeries ont pris place. Nous découvrons les œuvres du quatrième étage sur les sept niveaux accessibles. Malgré les nombreux agencements, l’immensité du lieu demeure et les proportions me semblent inadaptées pour abriter un musée malgré le succès immédiat. Une information recueillie sur le site www.tate.org.uk annonce plus de quarante millions de visiteurs à ce jour. Certaines œuvres retiennent mon attention, toutefois j’éprouve une sorte de trouble dissonant dans le site en rupture d’harmonie avec l’art selon mon ressenti. Celles d’un artiste allemand furent un défi puissant et courageux à la propagande nazie bien avant la seconde guerre mondiale. Lors de la première guerre mondiale, Helmut Herzfeld pris le nom de John Heartfield pour protester contre le nationalisme rampant en Allemagne. Une œuvre de Barbara Kruger m’interpelle. Une main ouverte tenant un cube allongé entre le pouce et l’index montre une des faces ; les mots écrits en lettres majuscules blanches sur fond rouge « Who owns what ? » « Qui possède quoi ? » questionnent avec le point d’interrogation final. Barbara, arrivée sur Terre en 1945, interroge tout un chacun et lance un défi à la société de consommation. Le commentaire sur la photo ajoute que la richesse est concentrée dans moins en moins de mains. Après plus d’une heure dans le musée nous empruntons à nouveau le pont Millenium. La pluie s’accentue quand nous arrivons au Café Rouge repéré précédemment devant St Paul. La brasserie aux accents et à la décoration françaises se dévoile. Zuza, la chevelure rousse, originaire de Pologne, est notre hôtesse pour ce temps de détente. Nous optons pour une offre à 4,95£ incluant une boisson chaude aux choix et une pâtisserie. Patrick sirote un cappuccino avec une part de « Red Velvet ». Je choisis un Mocha et une part de gâteau au chocolat dont la saveur disconvient à mes papilles gustatives ; elle décorera la table en marbre blanc chiné noir. Les minutes passent agréablement tout comme les bus rouges qui défilent sans discontinuer devant le café sur Saint Paul's Churchyard. La musique diffusée, peut-être celle du groupe Pink Martini formé en 1994 par le pianiste Thomas Lauderdale à Portland dans l’Oregon, couvre de temps à autre le brouhaha des conversations et le souffle du vent qui s’engouffre dans le café par la porte à double battants qui rechigne à rester fermée. Les toilettes sont situées dans les entrailles du café. Il convient pour y accéder de descendre trois paliers. Des photos anciennes de Paris et des cartes postales francophones du passé sont exposées aux murs dans la descente. Je photographie la carte envoyée de Paris par Marthe au Québec voici fort longtemps au regard des mots écrits à la plume et celle de la cousine de Virginie écrite le 28 avril 1908. Malgré le cadre agréable et le service attentif de Zuza, nous quittons le café à cause du vent froid qui s’invite trop souvent. La pluie et le vent ont redoublé de vigueur. Des toiles de parapluies se retournent. Une centaine de mètres plus loin, nous arrivons quelque peu mouillés au restaurant français « Cojean » sur Ludgate Hill malgré les parapluies, tantôt ouverts tantôt fermés en raison du vent. La salle est lumineuse et le mobilier moderne. Les façades entièrement vitrées offrent aux regards de suivre la vie en mouvement dans la rue. Geneviève, une française de Paris, est notre hôtesse. La société Cojean, fondée en 2001 à Paris, où une vingtaine de restaurants sont présents, propose une nourriture inspirante pour le corps et l’esprit. Nous commandons deux smoothies : « Organic secret garden » fraise, banane, kiwi et pomme et « Organic Middle summer’s spring » ananas fraise pomme. Je croque quelques biscuits au beurre salé en savourant à la paille le mélange onctueux. Des photos de la rue sont prises depuis la banquette d’angle bleu ciel où nous sommes installés. Nous feuilletons des magazines dont un en français « Ici Londres ». Nous apprenons que le Duc de Westminster est mort brusquement récemment. Son fils Hugh, âgé de vingt-cinq ans, devient duc à sa place. Une heure s’écoule et nous saluons Geneviève en sortant vers dix-sept heures trente. La pluie a cessé. Nous retournons tranquillement au Citadines. Nous passons devant le « Starbucks Fleet Place » le long de Holborn Viaduc. Nous entrons brièvement pour photographier un collage lumineux représentant un oiseau qui vole. Parvenus à la résidence après un crochet dans un Ryman nous constatons la présence d’un supermarché « Little Waitrose », absent de notre vision les jours précédents. Nous entrons pour effectuer des courses pour dîner dans le studio. Une soupe carotte et courge butternut savourée avec des noisettes, des amandes et des noix composent mon repas. La société familiale « Yorkshire Provender », créatrice de la recette de la soupe, fut fondée par Belinda et Terry Williams qui se rencontrèrent lors d'un voyage dans la forêt tropicale australienne. Patrick déguste une salade de pomme de terre et croque des arachides. La soirée se déroule dans le confort du studio avant de répondre favorablement à l’appel de Morphée…













































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