Nous
constatons la fermeture du café Nero quand nous approchons pour prendre le
petit-déjeuner. Nous choisissons d’entrer alors chez « Prêt A
Manger » de l’autre côté de High Holborn. En traversant la rue, deux trois
gouttes de pluie se manifestent. Le ciel présente un manteau nuageux en nuances
de gris qui se morcèle par endroits pour révéler de petites échappées de ciel
bleu. Bernadete nous accueille. Assis sur des tabourets en bois clair, nous
savourons la collation attablés devant le vitrage. Nous voyons que Nero ouvre
ses portes ; les horaires du week-end sont différents. Les anciens « Routemaster »
rouges et les nouveaux bus à l’impériale défilent presque sans discontinuer
devant nous. Les publicités latérales sont variées. Un bus tourne en montrant
une affiche de la comédie musicale Mamma Mia. Je prends quelques photos avant notre
retour au Citadines. Je consacre une bonne partie de la matinée à écrire et à
surfer sur le web au gré de ma fantaisie. Le blog est actualisé. A midi nous
sommes dans la « Pancake House », la crêperie « My Old Dutch » située
sur High Holborn à environ trois cents mètres du Citadines. Nous nous asseyons
à une petite table installée au bord de la rambarde d’une petite estrade donnant
sur la rue. Michele, un jeune homme à la barbe taillée en collier, s’occupe du
service. Ses collègues féminines sont également de la partie. Les tables sont
disposées très proches les unes des autres et le restaurant ne désemplit pas.
Nous avons patienté en arrivant qu’une table se libère et une courte file
d’attente perdure pendant tout le repas. Nous commandons deux crêpes
salées : une « Greek » et une « Asparagus ». Elles
arrivent dans des assiettes au diamètre conséquent ; une photo prise avec
mes lunettes, à la monture admirée des centaines de fois durant le voyage,
donne un repère comparatif. Je savoure la crêpe tout en promenant mon regard
dans la salle. Je me sens bien en amoureux avec Patrick. Toutes les tables sont
occupées et les bavardages génèrent un bruit de fond continuel. A la table
voisine, une famille prend place. Les deux fillettes à la chevelure blonde sont
câlinées par leurs parents attentifs et disponibles ; pas de téléphone
portable en vue. Les deux adultes se partagent goulument leur crêpe. Après le
repas je sirote un café Mocha. Patrick, assoiffé par la crêpe un peu grasse, se
désaltère avec un cidre « Magners », une marque irlandaise originaire
du comté de Tipperary. La famille s’en va avant nous et je complimente la maman
sur leurs relations harmonieuses. Sur une table, au fond de l’estrade bordant
le vitrage extérieur, quatre jeunes filles se sont installées ; les deux
dernières arrivées déclenchent cris de joie et étreintes. Une des jeunes filles
est coiffée d’une majestueuse couronne dorée. Il semble que ce soit son
anniversaire. Pour régler l’addition, Patrick sort effectuer un retrait
d’espèces à la banque « Nationwide » située en prolongement de la crêperie. Quand
nous quittons le restaurant vers treize heures trente, une dame arrive avec un
cadeau empaqueté dans les mains. Elle rejoint le groupe des quatre et offre le
présent à la Reine dans une acclamation générale. Nous retournons au Citadines.
En chemin des emplettes sont effectuées pour le dîner chez Sainsbury’s Holborn.
Trois bananes mûres, repérées par Patrick en début de matinée, sont achetées
chez Pret A Manger. En début d’après-midi nous marchons sur Oxford street. Par
endroits la force du vent est aussi forte que sur l’océan Atlantique lors de
nos promenades sur le pont sept du Queen Mary 2. Nous visitons le magasin «
James Smith & Sons » aux parapluies attrayants et aux cannes dotées de
pommeaux exceptionnels. Plus loin à l’angle de Newman street, Patrick prend en
photo un édifice, en briques et pierres, flanqué d’une tourelle d’angle effilée
coiffée d’une coupole verte. Encore plus avant sur la rue, à l’angle de la rue
Great Titchfield street, une marionnette ludique humaine plantée au milieu du
trottoir dirige d’une flèche apposée sur son ventre les affamés vers le fast-food
« Subway » implanté un peu plus loin sur la rue perpendiculaire. Une
ingénieuse manière de drainer la clientèle car tout au long de notre avancée
sur Oxford nous sommes entourés par la foule. Pour la petite histoire, Fred
DeLuca, le fondateur de Subway, est mort le lundi 14 septembre 2015 d’une
leucémie à l’âge de soixante-sept ans. Resté à la présidence de la chaîne de
fast-food jusqu’en juin, il transmit le titre de Président à sa sœur Suzanne
Greco. En un peu plus
d’un demi-siècle, Fred est parvenu à franchiser plus de quarante mille
restaurants, devenant ainsi la première chaîne de fast-food au monde… A Oxford
Circus les bus rouges s’agglutinent avec les voitures à l’intersection avec
Regent street. Une photo du blog montre l’enchevêtrement des véhicules au
carrefour sur fond de nuée humaine. Nous traversons la célèbre rue et nous
entrons dans Argyll Street. Au fond de la rue les magnifiques bâtiments du
grand magasin Liberty aux
façades de style Tudor se révèlent aux regards. La légende raconte que les bardeaux
en teck et en chêne utilisés pour les façades provenaient du bois de deux goélettes
en retraite de la Royal Navy. Nous passons devant le théâtre « London
Palladium » où la toute nouvelle comédie musicale familiale « Scooby
Doo Live ! - Musical Mysteries » est à l’affiche pour seulement douze
représentations au mois d’août. Nous entrons chez Liberty, lieu de notre
destination, après quatorze heures trente. Le commerce, en bordure de Great
Marlborough Street, porte le nom de son créateur, Arthur Lasenby Liberty qui
ouvrit en 1875 à cet emplacement un magasin de tissu et d’objets d'art oriental
« Liberty of London » ; fort de son succès Arthur agrandit le
magasin et diversifia l’offre. A sa mort en mai 1917 le magasin « Liberty »
était devenu l'un des plus prestigieux de Londres. Nous le visitons aujourd’hui.
Nous montons au dernier étage et nous prenons des photos de la magnifique
poutraison. L’objectif principal d’Arthur fut de concevoir le magasin autour de
trois puits de lumière. Chaque puits inondait de lumière de petits espaces pour
créer une ambiance accueillante. La plupart des pièces était équipée d’une
cheminée et certaines existent encore aujourd’hui. Nous flânons dans le magasin
étage après étage depuis le quatrième niveau jusqu’au soubassement qui abrite
la collection Homme. Des sabliers en bois attirent mon regard. Je m’amuse à en
retourner certains pour participer au flot du temps qui s’égrène au travers des
centaines de grains de sable. Dans le puits de lumière central, des cristaux
suspendus charment le regard avec leurs formes et leurs éclats. Entre seize
heures et dix-sept heures nous sommes agréablement installés dans le « Café
Liberty » pour un temps de délassement. Le piétinement dans le magasin est
nécessaire tant la collection est diversifiée et originale. Le service est
assuré de main de Maître par le charmant et attentif Carlos, un homme noiraud de
petite taille originaire du pays basque. Je déguste une tartelette ganache
chocolat framboise en sirotant du jus de pomme. Patrick s’offre deux scones,
tartinés de beurre moelleux et de confiture de fraise, accompagnés de thé Earl
Grey. Sur la petite table en marbre blanc chiné noir, des invités ont pris place. Il s’agit
de deux chatons, l’un au poil roux et blanc, l’autre au poil gris rayé comme un
zèbre. Ils acceptent de figurer sur des photos. Nous sortons du magasin vers
dix-sept heures quinze. Nous suivons la célèbre rue « Carnaby Street »,
noire de monde. Une fresque est photographiée à l’angle de Broadwick Street que
nous empruntons. Nous passons devant chez John Snow et nous constatons qu’une file
d’attente est à nouveau constituée devant le restaurant Bao qui ouvre pour le
dîner. Une employée nous remet une fiche des mets et explique que le succès vient
des prix bas et des mets à la tendance asiatique. Les tarifs oscillent entre
trois et six pounds. Nous décidons d’aller flâner dans le quartier de Neal
Street. Patrick prend en photo l’enfant maudit dans son nid de paille devant le
« Palace Theatre ». Dans Shelton Street, nous visitons le magasin d’art, d’articles
de bureau et de loisirs créatifs « London Graphic Centre » dont
Patrick reçoit régulièrement les mails informatifs. Dans Monmouth Street, j’entre
brièvement dans le café chocolatier « Hotel Chocolat School of Chocolate »
pour regarder la carte des boissons. Les dix-neuf heures approchent lentement
et nous retournons tranquillement au Citadines pour une nouvelle soirée au cœur
de Londres…
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