Nous prenons une dernière fois le petit-déjeuner en terrasse au
Starbucks de la rue Blanche. Une légère brise rafraichissante nous accompagne
sur l’esplanade. De retour au Citadines, nous plions tranquillement bagage ;
autrefois l’expression « plier bagage » désignait les vêtements emportés
avec soi qui étaient majoritairement pliés et roulés pour le transport derrière
la selle du cheval ou dans une sacoche. Certains de nos habits furent roulés et
pliés pour gagner de la place dans nos bagages durant le voyage. La narration
de la journée d’hier est écrite sur l’ordinateur dans la salle du
petit-déjeuner. La clientèle est présente ; les bruits de fond, les éclats
de voix et les cris des enfants accompagnent l’ouvrage. Patrick me rejoint et
flâne dans le hall en regardant distraitement les deux écrans plats de
télévision disposés dans les parties communes. J’aperçois le premier ministre Manuel
Valls qui parle en bougeant les mains. Les onze passent quand le blog est
actualisé. Nous emportons nos affaires restées dans le studio et nous quittons
le Citadines. Nous prenons le métro pour
nous rendre en gare de Lyon. A la station « Blanche » nous montons
dans une rame à destination de la station « Nation » où nous
transitons pour prendre la ligne une. Arrivés à la gare nous évoluons dans le
labyrinthe des couloirs pour tenter de trouver une sortie sur la rue. Le réseau
souterrain est complexe et nous aboutissons dans l’enceinte de la gare. Nous
nous repérons et quelques minutes plus tard nous entrons chez EXKi sur la rue
de Bercy. Le restaurant est situé devant une des entrées de la gare. Nous
choisissons les mets du déjeuner et nous les savourons sur une petite table carrée
en bois peint proche du vitrage donnant sur la rue. La table voisine attenante
est utilisée pour déposer les bagages. Le client précédent a laissé sur le
plateau une boîte de médicament « Fosfomycine » à côté d’une boisson
partiellement consommée ; le ticket indique un passage en caisse à onze
heures vingt-sept. Je prends quelques
photos durant le temps passé chez EXKi. Dehors la chaleur est étouffante,
pourtant des clients s’installent à la terrasse. Un restaurant pâtisserie « Paul »
est présent en prolongement d’EXKi. A l’étage supérieur, connectée à l’enceinte
de la gare par une passerelle enjambant la rue, la brasserie « Gamma »
a pris place. Après le repas nous sirotons des cappuccinos tout en bavardant.
Lors d’un passage aux toilettes, où il faut un code pour entrer, je
photographie à côté du lavabo rikiki une carte postale de la gare de Lyon ;
le cachet de la poste indique la date du 17 avril 1905. Chevaux et calèches ignorent encore l'avènement du règne de l'automobile. Nous restons plus de deux heures à bavarder dans
le restaurant et, de temps à autre, mon regard se promène dans la salle. Une
dame habillée de noir, munie d’écouteurs sur les oreilles, attablée à une table
commune borgne aveuglée d’un panneau gris anthracite mouluré, me fait penser à
une standardiste d’autrefois. Je pense au sketch de Fernand Raynaud de 1955 « Allo New-York, je voudrais le 22 à Asnières... », qui raillait l’incohérence de l’administration
des Postes, Télégraphes et Téléphone, les PTT d’une époque totalement révolue…
Vers quatorze heures trente nous sortons de chez EXKi pour entrer dans la gare.
La chaleur a pris possession du lieu et il est préférable de rester debout à l’ombre
plutôt qu’assis dans les espaces aménagés baignés de soleil. Patrick achète le
magazine « Manière de voir » pour lire dans le train ; la question : «
Artistes, domestiqués ou révoltés ? » est posée en page de couverture. Nous
quittons ensuite les sièges où les bagages ont été déposés pour regagner le
passage couvert entre le hall un et le hall deux. Nous patientons l’affichage
du numéro du quai pour monter à bord du train. A quinze heures onze, le TGV
démarre et glisse lentement sur les rails. Nous sommes installés en voiture une
dans un petit compartiment en prolongement de la première classe. Une annonce
diffusée dans le train demande de prêter attention aux pickpockets. Je m’exprime
à haute voix avec humour et je regarde alors avec un regard suspicieux les
quelques passagers présents avec nous dans le compartiment ; les visages s’illuminent
d’un sourire. Je feuillette un journal emporté dans le salon en gare de St
Pancras. Je lis un article lié à la peine de mort au Texas ; la loi controversée
« Law of Parties », adoptée dans cinq états, m’interpelle. Je continue
ensuite la lecture de mon roman. Après dix-sept heures, je bois un jus de
fruits pomme fraise banane en savourant une part de tarte au chocolat et
oléagineux de chez EXKi. Vers dix-huit heures quinze, le train entre en gare de
Cornavin. La forte chaleur est également au rendez-vous. Dans l’enceinte de la
gare très animée, Patrick achète à la boulangerie Pougnier une grande Taillaule
pour son dîner. Nous prenons ensuite un taxi pour retourner à Borly. Les vitres
sont toutes baissées partiellement et, en dehors des ralentissements, l’air s’engouffre
pour nous rafraîchir. A dix-neuf heures dix, nous sommes déposés devant le
dôme. Le sympathique et efficace chauffeur, à la conduite nerveuse un peu
saccadée, aide Patrick à sortir les bagages du coffre. Je prends une photo ;
la dernière de notre voyage aux Amériques initié le lundi 9 mai 2016. La
narration de la journée se termine ici tout comme le blog étoffé de centaines
de photos et de milliers de mots…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire