Aux aurores
le navire longe les côtes de l’île d’Haïti, une ancienne colonie française.
L’arrivée à Labadee, l’escale du jour, est annoncée pour huit heures. Le nom de
Labadie vient du marquis de La Badie qui fut propriétaire des lieux il y a fort
longtemps. En sortant du buffet, nous constatons qu’une file d’attente s’est
constituée pour le petit-déjeuner. Cela explique une annonce au micro qui
demandait de libérer rapidement les tables à la fin de la collation matinale.
De retour à la cabine, je prends en photo depuis le balcon un des écrans de
l’Aqua Theater qui affiche en grand le bonjour de l’Allure of the Seas dans
différents langages. Ecriture et actualisation du blog occupent une bonne
partie de la matinée. A onze heures trente nous prenons quelques photos du pont
seize, fermé hier après-midi pour cause de vent, et de la station balnéaire
privée de Labadee dont certaines avec le navire en premier plan. Sur un des
clichés Patrick s’active à photographier le paysage marin. Nous traversons le
niveau supérieur du solarium. Nous allons ensuite déjeuner au buffet. Une
moussaka végétarienne et de l’houmous au poivron rouge composent mon repas. Nous
descendons à Terre. Lors de notre précédente venue en janvier 2009, la jetée
était absente et nous avions débarqué en chaloupe depuis le navire Freedom of
the Seas. Il est midi quarante-cinq quand Patrick me prend en photo devant le
panneau de bienvenue en langue créole. La majestueuse plage de sable fin qui
longeait la crique principale a disparu au profit de quatre filins d’acier
tirés entre les rochers et le côté gauche de la plage. Ainsi, moyennant
finance, les nombreux passagers peuvent traverser la crique à la tyrolienne. La
Royal Caribbean a loué cette
presqu’île touristique en 1985. Depuis lors elle paye à l'état haïtien six
dollars par passager. L’objectif numéro un de la compagnie est de réaliser du
chiffre d’affaires. Tant pis pour la beauté du cadre et les balades les pieds
dans l’eau sur le sable doré. De nombreuses activités payantes sont proposées
aux voyageurs comme le scooter des mers. Nous nous promenons dans les rochers, où les vagues s'engouffrent dans des jets d'écume blanchâtre, pour ensuite nous diriger vers le village des artisans locaux. Patrick achète
un paréo bleu. Nous bavardons en français avec une dame née dans l’île. Elle
nous indique que le français est la langue officielle, toutefois la langue
parlée entre les natifs de l’île est le créole. Elle évoque la cherté de la vie
sur l’île. Autrefois la nourriture était gratuite et à portée de main.
Aujourd’hui tout a un prix. Lors d’un retour de voyage en avion, sa fille fut
stupéfiée du prix d’un litre d’eau. A la caisse nous échangeons quelques
propos, toujours en français, avec une jeune femme mère de deux garçons qui se
chamaillent tout le temps ; en riant elle annonce qu’il n’y aura pas de
troisième naissance. Une fois payés les douze dollars nous continuons la visite
du village artisanal. Régulièrement, comme tous les passagers, nous sommes
hélés par les vendeurs. Certains sont bluffés quand nous leur répondons en
français. La chaleur est élevée et le souffle du vent est aussi nonchalant que
les autochtones. Les transats bleus rayés de bandes blanches sont utilisés pour
le bronzage ; les
places à l’ombre sont toutes occupées. Des passagers se baignent, les enfants
batifolent. Les rayons solaires sont brulants. Nous écourtons notre passage sur
la presqu’île et nous retournons au navire. A l’ombre de la coque du navire, à
quatorze heures quinze, un groupe de natifs de l’île danse avec entrain pour
quelques dollars. Une douche et une sieste s’offrent à nous. Nous allons
ensuite nous désaltérer au café de Central Park. Nous nous installons en
terrasse sur des
fauteuils à l’armature métallique disposés sous une verrière design profilée
d’aluminium brossé. Les coussins au rouge dominant sont moelleux. Un papillon
blanc vient nous rendre visite et parvient, avec ténacité, à sortir de
l’illusion du verre transparent… Un peu plus tard nous nous baladons sur le
pont quinze en goûtant en marchant une crème glacée italienne servie par nos
soins dans un cornet de gaufrette en forme de cône tronqué. La saveur est fade
et nous décidons de savourer une « vraie » crème glacée chez
« Cups & Scoops » sur le Boardwalk. Nous réglons les quelques
sept dollars avec la carte de la cabine et nous nous délectons lentement en
terrasse devant le carrousel. La glace cacao est sublime. Patrick apprécie la
saveur d’une boule fraise et d’une boule cerise. Nous effectuons ensuite un
tour de manège. J’ai grand plaisir à évoluer sur les chevaux de bois en
regardant défiler le paysage. Nous retournons à la cabine pour étrenner le jeu
« Hive », acheté au Barnes & Noble d’Orland Park dans l’Illinois.
Après quelques parties gagnées par Patrick qui a étudié précédemment la règle
du jeu, nous allons dîner au buffet. Je me prépare des pates avec de la sauce
au pesto et des olives noires. Nous allons ensuite intégrer la file d’attente
constituée devant l’Aqua Theater. Les places étant déjà toutes prises lors de
notre tentative de réservation sur écran dans la cabine. Ce système est
inadapté et pénalise les passagers. La chance opère et nous pouvons entrer dans
l’amphithéâtre. Nous sommes assis relativement près de la scène aquatique. Le
spectacle commence avec du retard, probablement en raison de problèmes
techniques. Dans l’après-midi, depuis le balcon, j’ai assisté brièvement à une
répétition et les magnifiques jets d’eau aperçus seront absents du show de
dix-neuf heures trente. Selon une annonce sur écran, le spectacle va suivre un
thème légendaire. Cependant la chorégraphie est décousue. Nous assistons à des
performances d’athlètes, masculins et féminins, qui effectuent des plongeons,
des sauts sur un trampoline et des acrobaties dans les airs qui se terminent
dans le bassin aquatique de quelques cinq mètres de profondeur. Les deux écrans
latéraux dévoilent des vues sous-marine imaginaires dans un kaléidoscope de
couleurs en continuel mouvement. Un des artistes endosse le rôle d’un clown. Sa
performance donne de la fantaisie à la représentation. Après le spectacle nous
nous promenons dans la Royal Promenade. Le bar-ascenseur, bondé de clients, est
en descente. La musique tonitruante nous invite à continuer la balade dans
Central Park. Les sphères lumineuses sous la passerelle du pont quinze changent
de couleur pour le plaisir des yeux. Le groupe de musiciens « High C’s
Horns » joue au bord de la terrasse devant le Park Café. Tout en
cheminant, nous écoutons tour à tour la mélodie de la « Panthère
Rose » et la musique de la série « Mission Impossible ». Morphée
nous invite ensuite à le rejoindre pour la nuit…
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