vendredi 5 août 2016

L’étonnant site de Chichen Itza se dévoile au Mexique...

Alors que le navire approche du port de San Miguel sur l’île de Cozumel au Mexique, vers sept heures, nous prenons quelques photos du lever de soleil derrière un voile nuageux en strates effilochées qui reflète une féérie de couleurs enflammées. Nous prenons le petit-déjeuner dans la cabine. Après huit heures nous sommes au théâtre Amber où nous avons rendez-vous pour une excursion. Quelques minutes plus tard les participants du groupe un descendent à terre pour monter à bord d’un bateau de la compagnie « Mexico Waterjets » qui va nous déposer au port touristique de la cité balnéaire de « Playa del Carmen ». Durant le trajet en mer d’une trentaine de minutes, un grand écran diffuse une vidéo sur les fonds sous-marins équatoriaux. Je suis captivé par une admirable tortue Carey. Sa carapace écailleuse, formée de boucliers translucides aux couleurs en dégradés de jaune, marron, bleu, noir et ambre, est magnifique. Le film passe en boucle. Je peux admirer plusieurs fois ce reptile millénaire et je parviens à photographier sa tête dont le bec, corné et aiguisé, rappelle celui faucon… A neuf heures quinze nous débarquons et nous nous dirigeons, escortés par un mexicain porteur du panonceau de notre destination, vers le car numéro un qui va nous déposer quelque part dans le passé du Mexique. En cheminant, nous slalomons dans des ruelles toutes bordées de commerces et de boutiques de marque. Nous passons devant le café français « Antoinette ». J’ai juste le temps de photographier la façade ; le rythme de la marche étant soutenu. Sur la toiture en feuilles de palmier du restaurant « Los Rancheros », des chevaux la crinière au vent cabrent fièrement leur poitrail. Trois mexicains sont présents dans le car : andrés, le guide et deux chauffeurs dont Felipe qui est au volant. Un sachet repas nous est attribué en entrant dans le véhicule. Le trajet de quelques deux cents kilomètres dans la péninsule du Yucatán, dont Mérida est la capitale, dure environ deux heures trente. La route en ligne droite à perte de vue est bordée par la jungle mexicaine. Une continuelle végétation épaisse et exubérante côtoie « l’autopista », l’autoroute, où la vitesse maximale autorisée est de cent dix kilomètres à l’heure. Durant la majorité du parcours, le guide parle en anglais de la complexité de la civilisation Maya dont on sait peu de choses. Son objectif final est-il de vendre un calendrier Maya ?!... Quoi qu’il en soit, nous achetons parmi d’autres passagers un calendrier Maya personnalisé à notre nom à récupérer sur le site. Nous parvenons à destination à midi. Dans ce fuseau horaire, il est onze heures. La température extérieure oscille autour de trente degrés ; elle contraste avec celle du bus climatisé à dix-neuf degrés. L’air est humide. Le ciel est voilé de nuages en nuances de gris. Nous découvrons avec éblouissement le site classé au patrimoine mondial de « Chichén Itzá ». Nous sommes transportés dans le mystérieux univers Maya, source d’innombrables questions sans réponses, au travers des ruines et des édifices qui ont traversé le temps. La palme revient à la pyramide en terrasses de Kukulcán, un temple en l'honneur du dieu d'origine toltèque Kukulkan, qui trône majestueusement à l’entrée du site. C'est l'un des monuments les plus connus de la civilisation précolombienne. Je pense à la pyramide Toltèque du Soleil de Teotihuacán évoquée dans les livres de Miguel Ruiz que j’espère découvrir un jour. Un symbolisme numérique est lié à l’architecture du temple Kukulcán ; le nombre de marches sur les quatre escaliers inclinés, s'élevant à trois cent soixante-quatre, indique un lien avec le calendrier solaire. La présence du peuple Maya dans cette partie de la jungle s’explique par l’existence de trésors inestimables ; non pas des artefacts en or mais des rivières d’eau souterraine dans les entrailles de la péninsule du Yucatan, une région dépourvue de lacs et de rivières. Le site de Chichén Itzá tiendrait son nom de cette vie aquatique souterraine ; « Chi » signifiant « bouche » et « Chén » se traduisant par « puits ». Le mot « Itzá » s’interprète quant à lui  au « sorcier de l'eau ». Le peuple Maya est une énigme au regard de la magnificence de ses réalisations et à la qualité de son mode de vie. Des fouilles scientifiques de grande envergure furent menées au vingtième siècle grâce à l’institution Carnegie. Nous sommes subjuguées par cette histoire muette qui tente de livrer des indices au travers de ces constructions mythiques que les Mayas abandonnèrent presque du jour au lendemain sans qu’aucune explication ne filtre au travers du temps dont l’écoulement passionnait ce peuple devenu légendaire. Nous photographions des fresques et des bas-reliefs dont certains sont parfaitement conservés. Les traces de peinture nous laissent penser qu’autrefois les couleurs vives étaient de mise. Sur la place des mille colonnes je suis photographié avec un gros reptile qui s’est approché très lentement à ma demande. Le site est plus vaste que je l’imaginais. Nous déambulons dans un grand terrain de jeu de balle. Patrick remarque sur chacun des deux murs latéraux, qui ont traversé le temps, la présence d’un anneau vertical, une sorte de panier de Basket positionné verticalement. La détente faisait partie intégrante des divertissements Mayas. A une des extrémités du site, au bout d’un chemin en ligne droite bordé d’étals de souvenirs, nous arrivons à un vaste puits sacré où furent trouvés, outre des ossements humains, des artefacts d'or et de jade, une couleur dont l’eau stagnante du puits s’est parée. Les minutes défilent rapidement sur la trame du temps et nous devons presser le pas. Nous découvrons un observatoire astronomique qui permettait aux Mayas d’étudier le mouvement des étoiles pour calculer la dates des équinoxes et pour contempler la planète Vénus d’où serait issu le dieu Kukulcán ; je suis impressionné. Les quatorze passent et nous sommes dans l’obligation d’interrompre la visite ; le départ étant prévu trente minutes plus tard. Nous retournons vers l’entrée sans toutefois nous presser ; les regards embrassent les ruines, les sculptures, d’autres bas-reliefs, les innombrables colonnes et non moins innombrables étals des marchands mexicains. Nous emportons conjointement le calendrier Maya Vuargnoz-Dumont et deux cafés Mochas commandés au coffee « Oxum ». Le tarif de chaque café revient à plus de cinq dollars ; le mot profit existe aussi dans le langage mexicain. Dans le car nous croquons quelques chips mexicaines présentes dans le sachet repas. Un petit muffin et du jus de fruit en briquette, raisin et pomme, complètent la rapide collation. Nous sommes assis à l’avant du bus et je peux prendre diverses photos au travers du pare-brise. A un moment donné l’autoroute se sépare. Une voie conduit à Merida et l’autre à Playa del Carmen. Le car s’arrête à plusieurs péages ; je photographie un panneau de tarifs. Soudain, durant le trajet monotone, une voiture aux « quatre fers en l’air » se dévoile dans le décor. Les roues qui tournent encore captent le regard. Deux bus, arrêtés un peu plus loin, viennent de donner l’alerte. Nous croisons une ambulance qui se rend sur le lieu de l’accident. Le conducteur de la voiture s’est probablement endormi au volant car aucun autre véhicule n’est à incriminer dans ce dérapage malencontreux. Nous comprenons maintenant le pourquoi de la présence des deux chauffeurs dans le car. La possible somnolence de Felipe est un risque important sur ces longues routes sans fin. Son collègue bavarde avec lui pour le tenir éveillé ; au besoin il peut le remplacer au volant. Plus loin une antilope caracole sur le bas-côté, probablement à la recherche d’une issue pour sortir de l’enceinte de l’autoroute prolongée de grillages aux endroits où la végétation est moins dense. Nous atteignons Playa del Carmen vers dix-sept heures. Le car s’arrête le long d’une chaussée et nous quittons le véhicule pour suivre le collègue de Felipe qui nous amène à l’embarcadère. Le trajet sinue dans les rues et les ruelles. Nous passons devant un établissement dont la partie supérieure du mur peint en orange saumon présente des balcons où se tiennent de séduisants squelettes féminins habillés de coquettes robes longues colorées. Le rythme rapide interdit de flâner comme je le souhaitais. Nous atteignons la partie du port où s’amarrent les ferrys à destination de Cozumel. Depuis la jetée des vues de la plage, au sable clair et à l’eau turquoise, sont capturées par l’appareil photo avant de monter à bord du bateau de la Mexico Waterjet. La sculpture monumentale de deux naïades, qui s’équilibrent en rejoignant leurs avant-bras, retient l’attention sur le rivage dans le parc public « Parque de los Fundadores ». Deux anneaux du jeu de balle sont intégrés à l’œuvre. Une recherche assidue sur le web lèvera le voile sur son origine. Cette sculpture en bronze intitulée « Portail Maya 2012 », conçue par l'artiste Arturo Taravez et inaugurée voici bientôt cinq ans, célèbre le calendrier Maya et plus particulièrement la date du 21 décembre. Nous patientons dans le ferry ; d’autres excursionnistes arrivent. Durant la traversée nous constatons que le commerce continue à bord. Un bar est présent et le barman se déplace sur les trois ponts pour vendre boissons et snacks. Un marchand propose des tapis, un autre des étoffes colorées. Le bateau est chahuté par les vagues et devant la forte houle des sacs plastiques et des cotons imbibés d’alcool sont portés aux passagers sujets au mal de mer. Nous sommes de retour dans la cabine vers dix-huit heures trente. Le navire « Carnival Breeze » est à quai. Je le photographie depuis le balcon. Nous allons dîner au buffet. Après le repas nous nous installons à l’Aqua Theater pour regarder sous les étoiles le film d’animation « Zootopia » des studios Disney. Cependant la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Rio de Janeiro au Brésil a remplacé le cartoon. Nous regardons quelques instants l’arrivée des délégations de divers pays dans le stadium magistral de Maracanã. Nous quittons le « stade » lors de l’arrivée de la délégation des États-Unis d’Amérique qui déclenche une ovation parmi les spectateurs du navire. Après une magnifique journée de découverte, nous entrons au pays des rêves…


































































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