mardi 23 août 2016

La canopée du Forum des Halles se dévoile à nos regards…

Nous sortons du Citadines vers huit heures pour aller prendre le petit-déjeuner au Starbucks de la Place Blanche situé à quelques minutes de marche. Nous sommes protégés des rayons du soleil levant par les branchages d’un arbre providentiel situé sur la place. Un enfant en bas âge passe devant nous dans un tricycle poussé par son père grâce à une baguette allongée reliée au petit véhicule. La confiance est naturelle pour l’enfant car son regard se promène partout alentours sauf devant lui. Après une collation lentement appréciée dans la douce fraicheur matinale, nous quittons la terrasse du coffee pour retourner au Citadines. Nous marchons sur la petite esplanade ombragée aménagée entre les deux voies du boulevard de Clichy. Nous poussons un peu plus loin jusqu’à sa lisière pour photographier une pomme géante à la présence inattendue. Cette sculpture de Franck Scurti rend hommage à un philosophe français. Elle remplace, après de nombreuses années fantomatiques, la statue de Charles Fourier qui fut déboulonnée de son socle par les soldats allemands sous l’occupation. Durant plusieurs années le socle orphelin intrigua moult promeneurs du boulevard et, le lundi 10 janvier 2011, la sculpture, pomme et globe terrestre, fut inaugurée en hommage au philosophe. Une anecdote raconte qu’un soir à Paris, Charles dinait agréablement au restaurant en compagnie de son beau-frère Jean Anthelme Brillat-Savarin, le célèbre gastronome. Lors de l’addition, il constata que la pomme croquée au dessert était facturée cent fois plus que celle achetée le matin même à Rouen. Dans son commentaire à Jean, il parla d’une distorsion injustifiée dans le prix en soupçonnant un désordre sociétal en germe où le profit maximum serait nuisible à la condition humaine. Cette sculpture de pomme est un clin d’œil à cet homme habité par une vision d’harmonie universelle. De retour dans le studio, la suite de la matinée s’envole dans la création littéraire. Un peu avant midi nous sortons du Citadines et nous nous dirigeons vers la place de Clichy, distante de quelques centaines de mètres, pour prendre une rame de la ligne deux du métro. Nous sortons des entrailles de Paris au niveau des Halles et nous allons déjeuner dans le forum chez « Waffle Factory » le long de la rue du cinéma. Nous savourons une gaufre aux trois fromages. Après le repas, nous constatons que le « Forum des images », situé en face du comptoir alimentaire, a été dans l’obligation, sur décision de la Préfecture de Police de Paris, d’annuler le festival annuel « Cinema au Clair de Lune » prévu du 29 juillet au 10 septembre 2016. Il faut s’inquiéter quand la paranoïa de la sécurité l’emporte sur l’Art et la Culture. La dictature de la sécurité, illusoire et opportuniste, attente à la liberté, à l’égalité et à la fraternité, les trois devises chahutées de la République. Je prends en photo l’affiche informative. En sortant à l’air libre, nous avons la surprise de constater que la construction de la canopée du Forum des Halles est terminée ; elle ondule de milliers de lamelles dorées. Nous prenons des photos sur fond de ciel d’azur et nous nous rendons à la Fnac des Halles où Patrick achète le livre de Jorge Luis Borges « Le Sud ». Je lis quelques passages du livre « La formule de Dieu » de José Rodrigues Dos Santos ; les propos empreints de dogmatisme voilé et embrouillé m’invitent à reposer l’ouvrage. Nos pas nous conduisent ensuite au Centre Pompidou dans le dessein de voir une exposition ; toutefois la fermeture hebdomadaire du mardi en décide autrement. Je photographie l’affiche d’une autre exposition, « Beat Generation », qui se terminera début octobre ; je pense à Jack Kerouac. Nous nous rendons alors au proche « Costa Coffee » de la rue Rambuteau où nous sirotons des cappuccinos. A la demande d’un jeune homme assis à la table voisine, nous surveillons son sac et son ordinateur le temps de son déplacement aux toilettes. Dans un espace voisin, une dame s’offre une sieste pendant la durée du chargement de la batterie de son téléphone portable. Le courant électrique est gratuit dans le café tout comme deux heures de connexion Internet. Après cet entracte d’une petite heure, nous nous rendons à pied dans la rue de Sèvres dans le septième arrondissement pour entrer dans le grand magasin « Le Bon Marché Rive Gauche ». A côté de chez Costa, l’œuvre « Le Grand Assistant » de Max Ernst, réalisée en 1967, nous interpelle. Nous marchons environ trois kilomètres. De temps à autre des photos sont prises : un resto de quartier « Shakespeare and Co » dans la rue Saint-Julien le Pauvre, le commerce « Pays de Poche » dans la rue Galande, la librairie « chantelivre » rue de Sèvres… Nous dépassons la vaste arche d’entrée du « Passage du Commerce St-André ». Une affiche du film « Star Trek Sans Limites », sorti au cinéma le 17 août, est prise en photo. La forte chaleur et les ardents rayons du soleil nous accompagnent ; la marche sur les trottoirs à l’ombre emporte notre pleine adhésion. Au Bon Marché, nous nous dirigeons au salon de thé « Rose Bakery ». Le cadre contemporain paré de murs blancs est baigné de lumière tamisée ; tous les stores blancs sont descendus. Assis sur une banquette noire le long des vitrages, je sens la chaleur du soleil sur le dos au travers de la toile.  Cakes et pâtisseries sont disposés à l’entrée et autour de l’îlot central. Le choix aujourd’hui est réduit tout comme la présence des clients. Habituellement il faut patienter pour qu’une table se libère. Beaucoup de touristes ont évité Paris en ce mois d’août. En chemin, à différents endroits, nous avons croisé des hommes en uniformes munis de mitraillettes ; de quoi faire fuir les touristes. Je sirote un thé rooibos. Patrick déguste une part de cheese-cake nature avec un jus pomme carotte réalisé sur l’instant. En réglant l’addition nous apprenons que le salon de thé de la rue des Martyrs est effectivement en travaux. L’ouverture est annoncée pour mi-septembre. Une liste nous apprend que « Rose Bakery » a ouvert des établissements à Londres, New York, Tokyo, Seoul, Ginza, Kichijoji et Shinjuku… Je prends quelques photos du salon de thé et, juste à côté, d’une superbe verrière rectangulaire surplombant un rayon chaussures. Nous nous promenons brièvement dans le grand magasin dont une partie est en travaux. Le niveau de plain-pied de l’épicerie a été « aseptisé », le cadre a perdu son charme et les mots lus sur une devanture « Laboratoire de pâtisserie » reflètent bien mon ressenti. La station de métro « Sèvres – Babylone » est située devant une des entrées du grand magasin dont certaines façades sont en réfection. Nous montons dans une rame de la ligne douze qui nous dépose à la Madeleine. Nous marchons vers l’Opéra Garnier et, dans la rue Chaussée d’Antin, nous passons chez « Marks & Spencer London » pour effectuer quelques emplettes pour dîner dans le studio. Nous suivons la rue Blanche pour retourner au Citadines. Trois jeunes garçons nous dépassent et nous demandent si la direction est bonne pour aller à Pigalle. Une soirée chaude et moite s’offre à nous avant d’entrer au pays des rêves…
































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