A l’issue des
rites matinaux, nous nous rendons au coffee « Camila’s Café » sur
Columbia Street à Brooklyn à une courte distance du motel. Nous l’avions repéré
lors de notre arrivée au mois de mai à l’angle de la rue du Comfort Inn où nous
résidâmes. L’établissement est tenu par un vieux monsieur agréable et efficace
qui procède à son rythme. Nous savourons une part de « Apple Pie »,
une tourte aux pommes. Patrick se régale avec un muffin et de mon côté je
croque des oléagineux. Dattes et bananes complètent ma collation. Un écran plat
de télévision accroché au mur diffuse des nouvelles, des infos sur les jeux
olympiques à Rio et des prévisions météorologiques. Le papy, dans le vent de
l’informatique, s’est équipé du petit terminal blanc de paiement Apple ;
il imprime aisément à ma demande le ticket de caisse. Nous laissons un bon
pourboire et nous retournons au motel sous le ciel bleu et le chaud soleil. Je
termine la narration de la journée d’hier et j’actualise le blog du voyage. En
fin de matinée nous quittons le Brooklyn Motor Inn pour nous rendre au terminal
de croisière situé à une courte distance à pied. Nous suivons Richards Street
et nous prenons à droite dans Pioneer Street. Les procédures d’embarquement
sont simples et nous sommes rapidement dans la salle d’embarquement de
l’aérogare. Nous patientons l’appel du numéro quatre rouge qui va nous
permettre de monter à bord. Je prends quelques photos de la décoration du
terminal. Un peu avant treize heures nous sommes dans la cabine 6226 au pont
six. Nous déposons les bagages à main et nous allons déjeuner au « Kings
Court Buffet » au pont sept. Nous constatons avec un vif étonnement que
les modifications annoncées et imagées en mai ont déjà été réalisées. Un membre
de l’équipage nous informe que toutes les transformations du navire ont été
réalisées vers la fin mai dans un laps de temps d’une vingtaine de jours.
L’espace du buffet est très lumineux. Des îlots modernes au blanc dominant ont
remplacé les traditionnels rails en aluminium où les plateaux, poussés par les
passagers, se suivaient devant les mets proposés. Le nouvel agencement, plus
fluide, permet d’éviter les files d’attente. Chacun papillonne selon sa
fantaisie pour choisir la nourriture abondante et variée à déguster. Un velouté
de courge et du gratin de cœur de palmiers sont au menu. Un éclair Mocha et une
verrine de cheese-cake au citron terminent le repas. Un thé rouge Redbush est
siroté. Nous nous promenons sur le pont sept avant de retourner en cabine pour
nous installer. Des photos sont prises dont des vues de Manhattan et de
Brooklyn. Vers quinze heures nous sommes à la bibliothèque du bord au pont
huit. J’ai l’agréable surprise de constater que mon roman « Apavudia
Flânerie sur Terre » a été intégré à la collection des livres en français.
La lettre « N » pour Nazunov figure sur la tranche du livre tout
comme la lettre « K » pour King figurent sur celles des deux tomes du
livre « Dôme » de Stephen King. Les trois ouvrages furent offerts par
Patrick lors de notre traversée de l’Atlantique en mai. Nous nous promenons sur
le navire tout en découvrant les modifications apportées depuis la précédente
traversée. Les ascenseurs panoramiques du « Grand Lobby », de
l’atrium principal, où se déploie le grand escalier, ont été carrément supprimés.
Des colonnes ont pris place et l’espace est plus vaste. Des chauffeuses ont été
ajoutées. Un chocolatier Godiva a intégré le navire à côté de l’atrium. Une
carte alléchante est consultée. Un peu partout les moquettes ont été changées.
Il est difficile de se souvenir de tout pour savoir ce qui a été modifié ou non
sur le navire. Nous allons siroter une boisson chaude au buffet avant de
participer au « drill », à l’exercice de sauvetage en mer. Après
cette procédure bon enfant, nous nous rendons à la poupe du navire pour la fête
du départ. Le temps, magnifiquement ensoleillé, participe pleinement avec un
léger vent chaud au départ du vaisseau des mers. Vers dix-sept heures le navire
lève l’ancre et s’éloigne des gratte-ciels de New York. Nous sommes escortés
par des navettes maritimes et des hélicoptères de la police de New York. Le
« Staten Island Ferry », le ferry-boat jaune, gratuit pour les
citadins et les vélos, reliant plusieurs fois par jour Manhattan à Staten
Island, navigue en traversant le sillage d’écume laissé par le QM2. Le panorama
se rapetisse progressivement à l’œil comme sous l’effet d’un rayon réducteur et
les tours géantes deviennent de minuscules silhouettes à l’horizon. Le navire passe sous le pont suspendu « Verrazano-Narrows
Bridge », d’une longueur totale de plus de quatre kilomètres, qui enjambe
le canal naturel accédant à la mégapole ; il relie Brooklyn et Staten
Island. Nous naviguons maintenant dans l’océan Atlantique ; navettes
et hélicoptères cessent leur ballet et s’en retournent. Des photos sont prises
régulièrement où le considérablement grand devient infiniment petit. La statue
de la Liberté est un bon exemple ; proche elle semble prestigieuse et
lointaine elle est quasiment invisible. Les dernières photos dévoilent à la
pointe de Brooklyn le parc d’attraction « Luna Park ». La foule des
passagers présente sur les différents ponts à l’arrière du navire se raréfie.
Chacun commence son voyage selon ses inclinations. Les dix-huit heures sont
passées et nous allons dîner au buffet dans le dessein d’assister à dix-neuf
heures quarante-cinq au spectacle de bienvenue au Royal Court Theater. Gratin
de pomme de terre et tête de brocolis sont au menu. Au théâtre, la directrice
de croisière, Jo Haley, à bord aussi en mai, présente les danseurs et les chanteurs
de la « Royal Cunard ». Après le show nous nous rendons à la
réception au pont deux pour réinitialiser ma carte de cabine. Le quatuor à
cordes « Sunrise String Quartet » se produit juste à côté dans le
grand lobby. Deux chauffeuses se libèrent et nous écoutons le concert installés
juste derrière les artistes qui se consultent après chaque morceau pour choisir
le suivant. Un des violonistes utilise une sorte de Kindle musical pour lire
les partitions qui défilent sur son écran, plus grand qu’un iPad, en activant
une pédale wifi au sol. Je suis impressionné. A proximité Patrick entend le
cliquetis des machines à sous. A l’issue du concert, nous nous baladons sur le
pont sept. La nuit est tombée. La caresse du vent est tiède. Une obscurité
profonde enveloppe le navire qui glisse lentement sur les flots calmes. Il est
aisé d’oublier que nous sommes en plein océan dans la noirceur de la nuit. La
balade en amoureux précède un passage au buffet où Patrick se désaltère avec
une infusion « Peppermint » à la menthe. Nous répondons ensuite
favorablement à l’appel de Morphée…
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