vendredi 12 août 2016

Marylin Monroe chante l’amour sur le QM2...

En allant prendre le petit-déjeuner au buffet, nous constatons depuis le bow-window où nous avons pris place que, contrairement aux matinées précédentes, le ciel est nuageux. Un manteau gris clair, où le bleu du ciel se profile par endroits, opacifie la voute céleste dans un dégradé de gris clair. Je prends quelques photos des îlots du buffet qui regorgent de nourriture ; la charcuterie, les saucisses, le bacon côtoient les fruits et les viennoiseries. La suite de la matinée se déroule entre un temps d’écriture et une promenade sur le pont sept où je serai habillé un peu plus chaudement que les jours précédents. À la bibliothèque, Patrick a photographié deux pages du livre « Le marchand de Venise ». Il commence la lecture du livre « L’art presque perdu de ne rien faire » de Dany Laferrière et me montre un court passage où  je lis que « La sieste est une courtoisie que nous faisons à notre corps exténué par le rythme brutal de la ville ». Une pluie légère dessine des motifs sur le bois clair du pont sept où nous nous baladons. Nous avons enfilés les k-ways pour laisser l’eau glisser sur la toile plastifiée. Lors des rotations, seuls les pieds, chaussés dans des sandalettes, se mouillent malgré un parcours sinueux pour éviter les petites flaques. Le vent souffle fortement et une légère sensation douloureuse dans les oreilles m’invite à revenir à l’intérieur du navire. Nous nous installons au Carinthia Lounge pour un temps de détente avant le repas. Je prends plaisir à la lecture de mon roman tout en sirotant un café avec un nuage de lait. Durant le repas, des musiciens  de l’orchestre du navire interprètent divers morceaux de jazz. Après leur prestation nous allons dans la cabine. Patrick s’offre une sieste courtoise. De mon côté je rejoins Eldeflar aux royaumes enchantés. La suite de l’après-midi se déroule au Carinthia Lounge. Installé dans un fauteuil en tissu beige au bord d’un sabord, je reprends la lecture de mon roman. Patrick apprécie les propos de Dany sur l’art de ne rien faire et relève des extraits. Nous sirotons une boisson chaude. La table basse est décorée d’un scone fourré à la crème et d’un cookie. Ils resteront sur place lors de notre départ pour le théâtre Illuminations où nous nous rendons vers dix-sept heures pour entrer dans les années trente avec le film «  Some like it hot » « Certain l’aime chaud » avec Marylin Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon dans les rôles principaux. Les deux garçons se métamorphosent en deux séduisantes jeunes femmes pour échapper à des gangsters de Chicago. L’œuvre tournée en noir et blanc a gardé tout son charme et son humour. Bien que les dialogues soient en anglais, je passe un agréable moment de bien-être ponctué de rires dans les plaisantes situations cocasses. Une fois revenus à notre époque, nous allons dîner au buffet. Je prends une photo couleur depuis la table ; toutefois le ciel, le pont, les transats et la rambarde se révèlent en nuances de gris. Je savoure de la ratatouille et du gratin pomme de terre champignon agrémenté d’amandes effilées. La soirée nous offre de découvrir le talent de Joe West, un vocaliste, danseur et multi-instrumentaliste. Né dans une famille d’artistes, à l’âge de dix ans, il prend sur les planches la suite de son père et de son grand-père. Claquettes, chants et morceaux musicaux se succèdent dans un déroulement scénique presque en apnée ; clarinette, flute traversière, banjo et saxophone sont utilisées tour à tour par le talentueux jeune musicien. A l’issue de sa prestation, au Carinthia Lounge, nous écoutons sur un canapé trois places crème la musicienne Magdalena Reising dont la voix chantante accompagne certaines de ses interprétations à la harpe ; Patrick sirote une infusion à la menthe. Installés vers un passage fréquenté, nous voyons défiler les passagers qui entrent et qui sortent. Le beau Jack Morris de Rada passe et me gratifie d’un sourire. Un monsieur en costume noir arrive en savourant une glace en cornet. Un jeune homme svelte approche ; son beau visage encadré d’une belle chevelure noire au maintien créatif contraste fortement avec le strict costume noir porté. En retournant à la cabine, je vois un serveur ajouter des douceurs au buffet, ouvert jusqu’à vingt-deux heures trente. Les passagers lui font honneur jusqu’à la dernière limite. Les pâtisseries seront probablement dans les estomacs avant leur retour en chambre froide. J’entre au pays des rêves les pensées baignées des images du film avec Marylin…














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