Aux aurores,
de légers nuages en nuances de gris se superposent subtilement pour arroser
délicatement la nature. La fine nappe d’eau sur le parking du Quality Inn
reflète volontiers le manteau nuageux. Ce sont les premières pluies depuis le
commencement du road trip. Les sifflements des trains ponctuent l’actualisation
du blog qui s’agrémente de photos prises hier. Les dix heures s’annoncent. Nous
reprenons la route US20 pour la suite de nos aventures. Elle passe devant le
supermarché HyVee. Nous en profitons pour effectuer quelques courses pour le
pique-nique de midi. C’est à nouveau Jan qui nous accueille à la caisse. Son
sourire démontre qu’elle nous reconnait. La route 20 se dévoile en ligne droite
dans une vaste étendue de champs de cultures. Nous passons devant un immense bâtiment
de couleur marron ocre, de près d’un kilomètre de long, de la société « The
Swiss Colony » spécialisée dans la boulangerie « artisanale ». La
nature est généreuse, le vert profond de l’herbe est magnifique. Des fermes
équipées de silos apparaissent régulièrement dans notre champ de vision. La
maison familiale est construite à chaque fois dans les abords des
exploitations. A l’horizon des éoliennes captent le regard. La route droite
semble sans fin dans cette étendue pratiquement plate comme la main ;
c’est le middle-ouest, le grenier à blé des États-Unis dont l’Iowa fait partie.
Au niveau de la bourgade de Dalaware, la voix féminine du GPS, au charmant
accent canadien, nous fait prendre la route 38 à droite. Nous suivons ensuite
la route 13 et un peu avant midi nous atteignons le parc « Backbone State
Park » à Dundee. Nous pénétrons dans l’enceinte du parc et nous trouvons
une sorte de clairière adaptée pour les pique-niques. Elle est entourée d’un
côté par de magnifiques roches qui ressemblent aux murs d’une forteresse
médiévale. Nous choisissons de nous installer à une table proche de la rivière
Backbone. Des gouttes de pluie tombent. Un orage va éclater. Nous allons nous
abriter sous un préau à la structure en pierres et en rondins de bois. Un
papillon bleu marine moucheté de turquoise se réfugie sous l’abri. Nous
déjeunons au sec alors que l’orage gronde alentour. Des trombes d’eau sont
déversées par les nuages où gronde le tonnerre. Une photo montre le
ruissèlement des eaux échappées des nuages dont les vannes sont complétement
ouvertes. L’orage passe et le ciel s’éclaircit. Après le repas nous nous
promenons dans le parc en évitant l’herbe gorgée de pluie. Un pont en bois
enjambe la rivière qui forme un lac allongé dans le parc. Un insecte, peut-être
endémique à la région, est photographié. Une description est difficile. Une
photo recadrée montre le volatile qui s’est posé sur un rocher. Nous retournons
à la voiture après la prise de quelques photos. A une courte distance du parc,
à Lamont, nous effectuons un plein de carburant. Le prix du gallon est un quart
de dollar moins cher qu’ailleurs. Alex, un adolescent, au visage rouge de
boutons, encaisse les dix-huit dollars à treize heures trente. Il me dit
« You are very welcome » soit approximativement « Vous êtes tout
à fait bienvenu ». Une vingtaine de minutes plus tard nous roulons à
nouveau sur la route vingt et à quatorze heures quinze le panneau de Waterloo
nous souhaite la bienvenue ; tout comme le soleil qui brille ardemment.
Avec plus de soixante mille habitants, c’est la sixième ville de l’état.
L’entreprise John Deere fut à une période donnée le plus grand employeur de la
région. Nous nous rendons au « Cedar Valley Arboretum & Botanic
Gardens » sur Orange Road. L’entrée est à trois dollars. La charmante
mamie à l’accueil note dans ses statistiques que nous venons de la France. Nous
découvrons les jardins et l’arboretum où une cascade chante à l’entrée. Nous
franchissons une passerelle abritée d’un pont créatif en bois ajouré. Les mots
« Peace to all who enter » « Paix à tous ceux qui entrent »
donnent la note de ce lieu de beauté. Des sculptures colorées en forme de
papillon sont réparties dans petite prairie. Elles ont été réalisées par une
centaine d’étudiants de tous âges de l’agglomération. Une surprenante structure
en bois à colonnade carrées et rainurées de forme elliptique trône dans le
jardin des roses. Un bison végétal s’étoffe progressivement de verdure. Le parc
est relativement jeune. Il fut fondé en 1996. Les premiers arbres furent
plantés au printemps de 1996 en l'honneur du 150ème anniversaire de
la création de l’état de l'Iowa. Les fleurs s’épanouissent dans un écrin en
continuel embellissement. Des bacs à fleurs sont décorés de façon ludique avec
divers objets ; une théière, une tourelle… Des nains, des lutins, des
gnomes et autres êtres magiques, dissimulés dans l’arboretum et dans les
jardins, dévoilent leur minois. Un dinosaure garde les lieux. Nous pénétrons
dans le jardin des enfants. Un bassin aux nénuphars peuplé de nombreux poissons
est borduré de pierres plates pour s’asseoir et pour admirer. Un lapin est aux
aguets. La maisonnette du fils de McGregor est très petite pour moi. Des
enfants s’amusent. Leur joie de vivre est un plaisir pour les yeux. Une
fillette discute avec un être invisible dans un espace de jeu agencé sous un
arbre aux ramilles et généreux branchages. Plus loin nous découvrons un verger
à l’aube de sa création. Les jeunes arbres fruitiers s’éveillent à la vie. Une
pergola octogonale aux balustrades blanches, coiffée d’un petit belvédère, est
du plus bel effet au centre du verger. Nous atteignons le jardin d’ombre. Des
végétaux aux moult nuances de vert s’épanouissent sous de grands arbres
centenaires. Des bancs invitent à la détente et au farniente. Nous nous
baladons ensuite dans le vaste arboretum. Je prends en photo un sapin à la
superbe silhouette. A la sortie des jardins un labyrinthe propose de
s’interroger lors d’une marche méditative sur les petits sentiers qui mènent à
son centre. Les seize heures passent. Nous nous rendons sur University Avenue,
distante d’une dizaine de miles, pour aller nous désaltérer au centre
commercial « College Square Mall » proche de « l’University of
Northern Iowa », dans le secteur de Cedar Falls. A proximité des jardins
botaniques, de superbes villas sont prises en photo. Dans un Starbucks nous
nous partageons des instants de détente. Patrick sirote un café Mocha en écrivant
sur son carnet de voyage. Je sirote un jus de fruits rouge en savourant une
crème glacée vanille chocolat achetée à Nathan dans le commerce attenant
« Cold Stone Creamery ». Donald et Susan Sutherland fondèrent le
premier établissement de crème glacée en 1988 à Tempe en Arizona. Après un
crochet au supermarché HyVee, nous nous rendons au motel Quality Inn &
Suites sur la cinquième rue. Ryan nous accueille et nous attribue la chambre
328. Une soirée dans l’état de l’Iowa s’offre à nous…
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