mardi 14 juin 2016

Le Crazy Horse Memorial se dévoile au Dakota du Sud...

La chambre 122, où nous avons passé une nuit plutôt bruyante, se trouve juste en face du local où se déroule le petit-déjeuner. Seule la fenêtre dépasse du sol, les chambres du niveau inférieur étant situées en demi-niveau dans la terre. A neuf heures nous avons quitté le motel Super 8. Quelques instants plus tard nous sommes à l’hypermarché Walmart sur Linden Street. Laurie nous accueille à la caisse. En apprenant que nous sommes de la France, cette dame à la chevelure blanche semble nous dire qu’elle n’a jamais quitté Chadron de sa vie. Nous suivons la route US 20 pour entrer dans l’état du Dakota du Sud. Nous franchissons la limite inter-état à neuf heures trente-sept. Le vent s’engouffre dans mon tee-shirt quand Patrick me prend en photo à côté du panneau de bienvenue. Nous suivons la route 385 Nord pour nous rendre dans un site repéré en France sur Internet. Nous retrouverons la route US 20 après la découverte de trois sites renommés. Par endroits des multitudes de balles circulaires de blé se dévoilent sur les champs. Ailleurs des taches noires se dessinent dans les vertes prairies ; ce sont des vaches qui broutent, certaines isolées des troupeaux. Le paysage change progressivement. Les étendues de plaines laissent place aux collines, aux roches et à une végétation forestière. Nous traversons le village de « Hot Springs » vers dix heures quinze. A l’entrée, sur la droite, une œuvre d’art achevée ou en voie d’achèvement retient le regard. Quatre pattes d’un animal se terminent par une structure métallique qui définit la silhouette inconnue. Un arrêt coup de cœur pour un château en grès ocre dominant la bourgade nous offre de découvrir le musée « Pioneer Museum » qui s’avère être une ancienne école inaugurée le 8 Janvier 1894. A l’époque le salaire annuel du directeur d'école était de mille deux cents dollars. Sept professeurs et quelques trois cents étudiants, en moyenne, animèrent le château-école jusqu’en 1961. Le City Hall, la Mairie, inaugurée en 1893, se distingue sur River street en bordure de la rivière « Fall River ». Nous remarquons que les drapeaux sont en berne suite à la tuerie d’Orlando dans certaines villes et villages dont Hot Springs. Vers onze heures nous entrons dans le Parc National de Wind Cave. Nous sommes sur la route 87 Nord. Des bisons broutent tranquillement dans les pâturages aux herbes jaunies par le soleil. Ils se prêtent volontiers aux photos. La taille de ces animaux est impressionnante. Plus loin, dans le Parc d'État Custer, ce sont des biches qui posent avec élégance devant l’appareil photo. Elles sont entourées de marmottes qui cessent leurs activités et se dressent pour figurer sur les clichés. L’harmonie règne dans le milieu animal ; un exemple à suivre par les Hommes. Les minutes passent avec la joie de découvrir le parc en roulant. Soudain je freine en apercevant un autre animal, quelque peu décharné, qui broute sur le bas-côté. L’espèce nous est inconnue. Nous apprendrons le soir dans la chambre qu’il s’agit d’un « pronghorn », une antilope d'Amérique. Son pelage à dominante fauve s’agrémente de poils cuivrés et blancs. La voiture grimpe en altitude et nous atteignons le Mont Coolidge, le point culminant de la partie centrale du parc Custer. Une succession de petites vallées se dessinent en contrebas. La route sinue en descente jusqu’au charmant village de Custer. Nous sommes dans les « Black Hills », les collines noires, et nous parvenons un peu après midi au « Crazy Horse Memorial ». James nous accueille à la guérite des visiteurs. Il est ravi de nous savoir français. Il nous sert la main après nous avoir demandé d’inscrire nos noms dans le livre d’or. Nous déjeunons à proximité du parking sur une table en bois rouge bordée de bancs jaunes. La vue du mémorial emplit nos regards pendant le repas. Il est sculpté dans la montagne « Thunderhead Mountain » dont le sol est considéré comme sacré par les Amérindiens.  Korczak Ziółkowski, un sculpteur américain né à Boston en 1908 et mort d’une crise cardiaque sur le site en octobre 1982, est connu pour être le créateur et le sculpteur du « Crazy Horse » qui représente un guerrier et chef sioux du clan Oglala, tribu des Lakota, monté sur un cheval et pointant le doigt vers l'horizon. La tête du chef Crazy Horse mesure une trentaine de mètres de haut. Nous assistons à la projection d’un film sur la naissance du projet. La première explosion eut lieu le 3 juin 1948. Deux ans plus tard le sculpteur épouse Ruth Ross. De leur union dix enfants vont naitre. La sculpture se poursuit très lentement ; Ziółkowski refuse l'aide financière du gouvernement fédéral. Il finance son projet en faisant payer l'accès au site. Nous avons déboursé onze dollars chacun pour entrer plus quatre dollars pour prendre un car, un bus scolaire jaune, pour nous approcher de l’ouvrage en cours et prendre des photos. La maman d’une famille texane nous offre de nous prendre en photo devant la tête magnifiquement sculptée ; une photo de Patrick témoigne de la précision des artisans sculpteurs. Nous prenons en retour cette famille devant le mémorial. Nous apprenons par Kim, le guide du bus, que la tombe du sculpteur fondateur a été creusée à la base de la montagne. Après sa mort, sa femme Ruth repris le projet en tant que directrice de la « Crazy Horse Memorial Foundation ». A ce jour sept de leurs dix enfants sont impliqués dans la fondation et poursuivent l’œuvre de leur père. La tête fut complètement achevée en 2015 …et les travaux continuent. Pour achever ce projet, une cinquantaine d'années de travail est annoncée. Avant de quitter le site, nous visitons les divers bâtiments créés qui abritent notamment le musée indien d’Amérique du nord, un centre culturel indien, une galerie d’objets indiens faits main …et, bien sûr, un magasin de souvenirs et un restaurant. Un superbe portail dévoile des sculptures d’animaux. Nous reprenons la route après ces instants de découvertes permises par la volonté humaine. Nous prenons la direction de la ville de Rapid City, l’escale du jour. Nous traversons le village sur la route seize. Une trentaine de miles après notre départ du mémorial, nous atteignons Rapid City. Un Starbucks se dévoile sur Mt Rushmore Road à l’angle de St-Patrick Street. A l’entrée du café, un jeune homme assis en terrasse avec deux jeunes filles nous adresse la parole. Il m’a vu prendre une photo du Starbucks où il est sur la photo. Il demande que je prenne une seconde photo avec son amie et s’informe d’où nous venons. Nous bavardons agréablement. Nous échangeons nos adresses mails. La seconde jeune fille, Harmony, habite dans l’Oregon. Elle repart dans quelques jours. Nous sommes photographiés, tour à tour, ave elle et avec Josh. Il nous indique le restaurant « Pitta Pit » sur St-Joseph Street qui propose des mets meilleurs à ceux de Subway. Ces instants de partage me font chaud au cœur et je déguste avec joie un chocolat chaud à leur table après leur départ. Patrick sirote un café Mocha. Les minutes passent agréablement. Nous reprenons la route et décidons de repérer le Pitta Pit indiqué par Josh. Le restaurant est absent de l’endroit précisé. Ce détour, offert par la chance de cette rencontre fortuite, nous permet de constater la présence de statues en bronze à chaque intersection. Nous garons la voiture. Nous sommes, sans le savoir, dans le quartier historique né en 1876 de la volonté de chercheurs d’or sans or. Les dix-sept heures sont passées. Les sculptures représentent les présidents des Etats-Unis et quarante-deux d’entre eux sont présents alentours. Patrick me prend en photo avec Ronald Reagan et Bill Clinton. Entre la 7ème et la 6ème rue, nous traversons la « Art Alley », l’allée des Arts. Cette ruelle de graffitis d’art est suivie. Une peinture avec des papillons porte la légende « Float loke a butterfly » « Voletez comme un papillon ». La ruelle est atypique et attrayante. Nous découvrons une enseigne ovale sur la sixième rue qui vante le chocolatier « Chubby Chipmunk ». Nous entrons dans l’hôtel Alex Johnson, conviés par le jeune majordome présent à l’entrée. Nous achetons deux bouchées à une jeune fille présente, à la chevelure rouquine, prénommée « Autumn ». Entre deux clients, elle lit pour la seconde fois le tome un d’Harry Potter. Un Starbucks a pris place dans l’enceinte de cet ancien hôtel. Je savoure en marchant la ganache noire à 72% de chocolat. Une bouchée divine. Sur St-Joseph street, la devanture d’un magasin de cycles dévoile des vélos en couleur. A l’angle de la rue, Thomas Jefferson signe la Déclaration d'Indépendance. Alors que nous roulons sur Main Street pour aller au motel, le restaurant Pitta Pit se montre à côté du Kathmandu Bistro. L’indication était juste, à une rue près. Au Rodeway Inn, une charmante jeune femme latinos aux yeux remarquables, nous attribue la chambre 222. Nous voilà pour une nuit dans notre « chez nous » dans l’état de Dakota du Sud…























































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