dimanche 19 juin 2016

Geysers au parc Yellowstone dans le Wyoming...

Les rites matinaux sont écourtés au regard des deux cent soixante miles, soit un peu plus de quatre cents kilomètres, à parcourir aujourd’hui. Une épopée de spectacles extraordinaires, qui s'apparentent au merveilleux et au sublime, vont se dévoiler aujourd’hui lors de la traversée du parc national de Yellowstone dont une partie du parc se trouve sur les États voisins de l'Idaho et du Montana. Initié dès 1872, le parc Yellowstone, le plus ancien parc national au monde, s'étend sur une superficie de près de 9000 km², supérieure à celle de l’ile de la Corse. Lors du petit-déjeuner, servi dans une sorte de charmant bistro, je prends en photos quelques affiches liées aux activités à vivre à Cody. Nous quittons le motel et nous effectuons quelques courses au supermarché Albertsons installé à côté. Trudy, une dame bien mise qui arbore une broche dorée à l’effigie du drapeau américain, nous reçoit chaleureusement à la caisse. Elle chérit son pays et, à sa demande, nous acquiesçons que nous affectionnons aussi les Etats-Unis. Après huit heures trente nous roulons une cinquantaine de miles sur la route US20 pour atteindre l’entrée Est de Yellowstone. Elle traverse le parc étendu sur environ cent kilomètres du nord au sud et d'est en Ouest. Un peu avant neuf heures, après la traversée de quelques tunnels, nous parvenons au barrage de Buffalo Bill construit entre 1905 et 1910 sur la Shoshone River dans la chaîne de montagne Absaroka. Ces cent dix mètres de haut en font l’un des plus hauts barrages du monde. Il a permis de rendre fertile les terres désertiques du « Bighorn Basin » où de nombreuses betteraves à sucre sont cultivées. Un arrêt nous offre de prendre quelques photos. Nous reprenons la route. Le ciel d’azur participe à la magie du panorama. Nous roulons dans un magnifique paysage bordé de pics, de sommets peuplés d’arbres, de prairies et de montagnes dont certaines roches sont dressées telles des forteresses moyenâgeuses. Par endroits des falaises abruptes, des pitons rocheux, bordent la route escortée par la rivière Shoshone qui sinue au gré de sa fantaisie. Nous arrivons à l’entrée Est du parc à dix heures quinze. Un droit de trente dollars par voiture est acquitté à la jeune Kimberly habillée en tenue des Rangers. Une brochure en français nous est donnée. Des sommets enneigés pointent à l’horizon. Une quinzaine de minutes plus tard nous atteignons la partie la plus élevée au col « Sylvan Pass » où des neiges s’éternisent à plus de huit mille cinq cents pieds soit à environ deux mille six cents mètres d’altitude. Nous sommes partis de Cody à environ mille cinq cent mètres d’altitude. Nous roulons sur un haut plateau situé à plus de deux mille mètres. Sur certains versants couverts de sapins le paysage a été sculpté par des feux naturels qui jouent un rôle important dans l’écosystème. Le feu régule les forêts et nous constatons que nombre de sapins sont calcinés tout en restant dressés vers le ciel ; une vision saisissante. Le lac Yellowstone, aux eaux indigo, se dévoile. Nous nous arrêtons. Des vagues se jettent en petits rouleaux sur le sable rocailleux. La température est légèrement remontée. Lors de l’arrêt au col, la température extérieure affichée dans la voiture était de 53° fahrenheit, soit environ 12° Celsius. Nous remontons en voiture pour longer le lac après avoir bifurqué à gauche au niveau de « Lake Village » à onze heures dix. Une quarantaine de minutes plus tard, nous effectuons un arrêt au bassin « West Thumb Geyser Basin » pour découvrir des geysers. Le parc, célèbre pour ses phénomènes géothermiques, contient la majorité des geysers de la planète sans parler des innombrables sources chaudes. A l’entrée, un animal, d’une taille impressionnante, traverse devant la voiture sans se préoccuper de l’ambiance animée qui règne alentour. Il s’agit d’une femelle « moose », un wapiti, le plus grand membre de la famille du cerf. Les geysers, en bordure du lac, se dévoilent dans toute leur splendeur. Des passerelles en bois, judicieusement installées dans le bassin, permettent de sillonner l’étendue. Les couleurs sont indescriptibles. La nature est un peintre à la palette incomparable. Telles des coulées de lave incandescente, des eaux ruissèlent doucement offrant tour à tour des nuances d’orange aux éclats de feu, de turquoise rivalisant de bleu et de vert qui se fondent à l’infini.  Des vapeurs soufrées, telles des fumeroles évanescentes, s’élèvent avant d’être emportées par le souffle du vent qui s’amuse à faire tourbillonner les volutes. Des francophones nous prennent en photo. Après un parcours riche en émotion admirative, nous déjeunons dans une clairière ensoleillée plantée de pins. Après le repas nous reprenons la route. Un peu avant quatorze heures nous nous arrêtons au « Upper Geyser Basin » pour découvrir l'une des figures emblématiques du parc, le « Old Faithful Geyser », le deuxième geyser le plus important au monde après le « Strokkur » qui se situe en Islande. Nous nous promenons autour du geyser sur les passerelles en bois qui le ceinturent. J’ai lu hier que le geyser jaillit toutes les quatre-vingt-dix minutes environ. Les rayons solaires sont brulants et la chaleur est tamisée par un vent frais qui souffle quand bon lui semble. Nous décidons ensuite d’aller nous désaltérer à la terrasse en bois de l’auberge « Old Faithful Inn » construite en bordure du geyser par l’architecte Robert Reamer. La construction, réalisée en pierre et en bois du parc, est magnifique. L’hôtel ouvrit ses portes au printemps 1904 avec le confort de la fée électricité et la douceur du chauffage central. Dans le vaste atrium intérieur nous découvrons une majestueuse cheminée haute de vingt-cinq mètres réalisée avec près de cinq cents tonnes de pierres. L’ossature de la charpente et la poutraison des différentes balustrades des divers étages donnant sur l’atrium ressemblent à des bois de cerfs. La réalisation est magnifique. Jordan, une jeune fille venue de Floride, nous prépare deux cafés Mochas. Nous les sirotons en attendant le bon vouloir du Geyser. Assis sur un banc sur la terrasse, nous sommes aux premières loges pour le spectacle qui s’annonce. Les minutes s’égrènent sous le chaud soleil. Je décide de dégustée une crème glacée vanille chocolat, servie par la jeune Kindley. A quinze heures précises, tel un show organisé par Disney, le jet de vapeur du geyser laisse place à une cataracte d’eau chaude qui jaillit des entrailles de la terre. Une colonne bouillonnante s’élève dans le ciel bleu limpide libre de tous nuages. Le jet d’eau bouillante s’échappe et se propulse vers la voute céleste sur une hauteur de quelques cinquante mètres. Nous sommes aux anges et comblés d’assister à ce feu d’artifice monochrome. Je prends un petit film avec l’appareil photo. Cinq minutes s’écoulent où chacun retient son souffle. Après cette représentation phénoménale, nous visitons l’auberge et le magasin de souvenirs, achalandé comme nul autre. Nous poursuivons notre périple dans le parc vers quinze heures trente. Une trentaine de minutes plus tard nous nous arrêtons au bassin « Midway Geyser Basin » où la vedette est le « Grand Prismatic Spring ». Une file d’attente pour garer la voiture invite Patrick à sortir en premier. Je le rejoins une fois la Chevrolet stationnée. Un dernier et sublime spectacle s’offre à nos yeux éblouis. Les mots manquent pour décrire la magie des geysers. Par endroits nous avons l’impression d’être dans le cratère d’un volcan à ciel ouvert. Les photos publiées sur le blog témoigneront de la féérie du spectacle offert par la Nature. Un peintre céleste a probablement dû apporter son concours pour générer une palette aux innombrables nuances et aux mille reflets. Les yeux baignés de beauté, nous reprenons la route pour nous diriger vers la sortie Ouest du parc. Nous en sortons vers dix-sept heures après avoir franchi la ligne inter-état entre le Wyoming et le Montana. Nous traversons le village de « West Yellowstone », situé dans le Montana, que nous avons boudé comme étape nocturne en raison des tarifs exorbitants des motels. Nous prenons la direction d’Idaho Falls où nous allons passer la nuit. Nous entrons dans l’état de l’Idaho à dix-sept heures dix. Un arrêt offre de nous prendre en photo devant le panneau de bienvenue. Nous roulons ensuite une heure quarante dans un paysage de plaines dénommé les plaines de « Snake River ». Nous atteignons le «  Rodeway Inn » sur River Parkway à Idaho Falls à dix-neuf heures. Une tour ronde de huit étages se dévoile à nos regards. La chambre 786 nous est attribuée au septième étage. Depuis le balcon, la vue embrasse l’horizon et notamment les « Falls », les cascades d’eau de la ville, qui se déversent mélodieusement à nos pieds. Une réalisation humaine époustouflante. Nous dînons dans la chambre. Avant de nous blottir dans les bras de Morphée, le ciel nous offre un dernier spectacle, un magnifique coucher de soleil qui, par sa forme et sa beauté colorée, rappelle, tel un clin d’œil, les geysers du parc Yellowstone. Un fil invisible semble tissé entre toutes les beautés de la Terre…














































































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