Au lever, la
température dans la chambre est inférieure à vingt degrés. La ville de Bend,
située à mille cent quatre mètres d’altitude, présente le climat typique du
haut désert avec des nuits froides et des journées ensoleillées. Contrairement
aux indications de la page du motel sur le site Choice, le petit-déjeuner est
inexistant. Nous prenons une collation dans la chambre avec les aliments
achetés précédemment. J’apprécie la saveur des dattes, des noix de pécan, des
arachides, des noix du Brésil et d’une banane bien mûre. Le blog est actualisé…
Nous quittons le Rodeway Inn pour nous rendre au Whole Foods Market situé à
côté du Barnes & Noble. Je continue la dégustation de fruits rouges le soir
au dîner et, aujourd’hui, le supermarché organic propose des mûres et des
myrtilles de la ferme « Gonzalez Berry Farm » établie à Cornelius à
l’ouest de Portland dans l’Oregon ; la ville possède un microclimat très
propice à la culture des baies. Kathy, une dame blonde née dans l’Oregon,
énergique et attentive, portant un polo blanc rayé de larges bandes rouges,
nous accueille à la caisse. Elle bavarde avec nous tout en scannant les denrées
achetées. Nous reprenons ensuite le road trip sur la route US 20. En sortant de
Bend, nous passons devant le magasin « Pretty Pussycat » dont la
bâtisse en bois de couleur violette, aux encadrements de fenêtres roses, attire
l’attention sur la troisième rue. Nous saluons les trois sœurs aux neiges
éternelles et, une quinzaine de minutes plus tard, nous atteignons le village
pittoresque et animé de « Sisters ». La route 20 prendre le nom
« Cascade Avenue » en le traversant ; les façades colorées sont
charmantes et attrayantes, les commerces rivalisent d’ingéniosité artistique
pour capter le regard des conducteurs : une calèche sur un toit pour un
restaurant, une maison octogonale en briques rouges et en bois, surmontée d’un
belvédère, pour un marchand de crème glacée …et bien d’autres artifices
séduisants. Des potences suspendent des lanternes tout au long de la rue
principale que nous prenons plaisir à suivre à très faible vitesse. Dès la
sortie du village, la route descend par vagues successives entre une forêt de
sapins verts qui la borde de chaque côté. Nous sommes dans la « Deschutes
National Forest ». Nous effectuons un arrêt dans un point de vue
panoramique pour photographier le mont Washington enneigé qui culmine à
quelques deux mille quatre cents mètres dans la chaîne montagneuse des
Cascades. Nous reprenons la route et, une dizaine de minutes plus tard, à une
bifurcation, nous restons sur la gauche pour garder la route 20. L’autre route,
la 22, va à Salem, la capitale de l’Oregon qui s’épanouit au cœur de la vallée
fertile de la Willamette. La route décide de nous emmener dans des lacets en
nous faisant dévaler à tombeau ouvert la montagne. De 971 mètres à
« Sisters » vers onze heures, nous arrivons à 260 mètres d’altitude au
« Cascadia State Park » vers midi et quart. Nous pique-niquons dans
le parc. La température est plus douce et le site est protégé du vent par
d’immenses arbres feuillus qui cherchent à atteindre la voute céleste. Après le
repas, nous suivons un sentier en direction des chutes « Soda Creek
Falls ». Le chemin sinue dans un sous-bois et le sol est humide. Deux
ponts en bois sont traversés. La végétation offre un spectacle étonnant ;
de nombreux arbres, troncs et branches, sont délicatement enveloppés de duvets
de mousse, telle de la fourrure à longs poils. Ces plumes duveteuses les
étoffent et leur donnent plus d'ampleur, telles des draperies flottantes qui
dodelinent au léger souffle du vent en prenant parfois des formes d’animaux
fantasmagoriques. Le sentier devient trop boueux et nous rebroussons chemin.
Les oiseaux chantent, tout comme le ruisseau qui clapote joyeusement sur les
pierres à nos côtés. Nous reprenons la route et, une quinzaine de minutes plus
tard, le lac Foster se dévoile à l’entrée de la ville de « Sweet Home »
sur la rivière Calapooia. Un arrêt
offre de prendre tour à tour en photo le magnifique panneau de bienvenue, des
vues du lac, une sculpture de deux personnages dédiée à Gus Gerson et la façade
du restaurant « The Point » où le café Mocha est absent de la carte.
La voiture continue d’avaler des kilomètres. Nous dépassons une voiture
ancienne que je parviens à photographier en la cadrant tout en roulant. Elle se
rend à Toledo, tout proche de notre destination du jour, où se déroule aujourd’hui
une exposition de voitures anciennes. Nous atteignons la ville de Lebanon dont
le superbe panneau de bienvenue est pris en photo. Une importante scierie est
directement reliée à une voie de chemin de fer. Des wagons spéciaux pour
transporter les billons de bois sont photographiés. Un ancien véhicule de
livraison me charme devant
le magasin de meuble « Hometown Furniture Center ». Le paysage défile
et nous atteignons vers quinze heures la ville d’Albany, le siège du comté de
Linn, où un Starbucks est signalé par le GPS. Kaity, une jeune fille blonde,
menue, portant dans ses cheveux blonds un bandeau blanc aux fines rayures
vertes, nous accueille à la caisse. Des cafés Mochas sont sirotés en terrasse,
l’oreille baignée d’une musique diffusée par un haut-parleur. La Chevrolet est
garée à l’ombre sous une rangée d’arbres de belle prestance. Il nous reste quelques
soixante-dix miles pour atteindre la ville de Newport où la route US 20 se
termine sur la rue « Olive Street » en se « jetant » dans l’océan
Pacifique. Au niveau de la ville de Corvallis, siège du comté de Benton, la
route prend la direction de la côte de l’Oregon. Après un dernier parcours dans
un paysage qui ressemble beaucoup à celui de la Haute-Savoie, nous entrons dans
la ville portuaire de Newport. A dix-sept heures, un superbe panneau d’accueil
en relief, où un dauphin plonge hors de l’eau, est photographié. Nous atteignons
le bout de la route 20 en roulant sur la rue Olive et, soudain, l’océan
Atlantique emplit nos regards de sa magnifique présence auréolée de soleil. L’écume
des vagues sur la plage et les flots scintillants, aux reflets d’argent,
embellissent notre vision. Une photo du quadrant du GPS montre Newport entourée
de l’océan. Le compteur de la Chevrolet Malibu affiche 13423 miles. Au départ à
Newark dans le New Jersey, le compteur affichait 9250 miles. Nous avons
parcouru 4173 miles, soit 6716 kilomètres pour traverser les Etats-Unis d’Est
en Ouest. Tout au long du trajet nous avons effleuré des vies où chaque
histoire est unique et mystérieuse pour l’autre ; des scènes de vie
entrevues dans des milliers d’univers personnels. Le motel Econo Lodge est proche
de l’océan et nous y sommes en deux minutes. Tiffany nous accueille et nous
attribue la chambre 210 avec vue sur l’océan. Nous déposons les bagages et nous
allons nous promener au bord de l’eau. Patrick prend des photos sur la plage où
des cerfs-volants sont chahutés par le vent. Je sirote sur un banc en pierre,
protégé du puissant souffle froid d’Eole, un jus de fruits « Radical Red »
de la firme familiale Stewart www.cogojuice.com
qui œuvre dans le bio à Hood River depuis 1989. Un plan partiel de la côte de l’Oregon
est photographié pour le blog. On voit la rue Olive et la route 20 qui se
terminent devant l’océan. Nous revenons au motel par une rue intérieure qui
nous offre de photographier un ancien château en bois gris clair, aux
encadrements de fenêtres blancs, et un jardin japonais, le « Mombetsu
Sister City Park ». Newport est jumelé depuis 1966 avec la ville de
Mombetsu au Japon. Un temps d’écriture précède le dîner dans la chambre. Les
mûres de la ferme Gonzalez sont excellentes. La narration de la journée se
poursuit. Patrick sort prendre des photos du soleil qui se couche sur l’océan
Pacifique. Des couleurs d’or ruissellent sur l’océan calme et apaisant…
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