lundi 13 juin 2016

De Valentine à Chadron dans le Nebraska...

Lors du petit-déjeuner, l’information principale, qui revient en boucle, concerne la tuerie dans le dancing gay à Orlando en Floride. Après la collation, grâce à Internet, une boîte de chocolat « Albert Chocolatier », personnalisée avec une photo en chocolat de nous deux prise au jardin japonais Anderson à Rockland, est envoyée à Lucienne pour son anniversaire. Nous quittons l’Econo Lodge et nous nous rendons au supermarché Henderson’s Iga à une courte distance en voiture du motel. Helen, une souriante mamie aux cheveux blancs, nous accueille à la caisse à dix heures. Une fois les mets du déjeuner et du dîner dans le coffre de la Chevrolet, nous prenons la direction de « Fort Niobrara – National Wildlife Refuge ». Une quinzaine de minutes plus tard, nous entrons dans l’enceinte de ce refuge traversé par la rivière Niobrara et ses affluents. La rivière, qui a érodé le calcaire en créant des falaises, offre une topographie variée. Cet habitat unique pour de nombreuses espèces végétales et animales contraste avec la monotonie des grandes plaines. Des espèces d’origines, comme le bison, furent intégrées dans le refuge en 1913 dont la mission est la préservation de la vie sauvage. Il fut créé en 1912 par le président Theodore Roosevelt. Nous recueillons des informations au « Visitor Center ». Nous suivons en voiture le « Wildlife Drive », un chemin qui slalome dans le refuge. De magnifiques oiseaux et un grand nombre de marmottes captent nos regards. Nous avançons à très petite vitesse pour prendre des photos sans déranger la faune. Les marmottes sont confiantes à notre approche et nous permettent de réaliser de belles photos. Après le parcours en voiture, nous allons découvrir les chutes « Fort Falls ». Nous croisons un grand-père et son petit-fils qui reviennent des chutes. Le jeune garçon blond nous fait quelques signes de la main. L’homme, qui s’aide d’une canne pour avancer, nous parle mais son accent défavorise la compréhension de ses propos. Pour accéder aux chutes, il est nécessaire de descendre un ensemble de marches en acier rouillé intégré dans la gorge tapissée de végétation. Patrick prend quelques photos. Midi approche et nous allons pique-niquer dans l’aire mis à disposition des visiteurs. Après le repas, nous prenons la direction du « Smith Falls State Park », toujours situé sur Valentine, distant d’une quinzaine de miles. Dans le parc, les derniers miles sont parcourus sur une chaussée sans revêtement. La poussière des gravillons forme un nuage sur notre passage, comme la queue d’une comète. A notre arrivée nous acquittons un droit de cinq dollars pour la voiture. Une vignette est à coller sur le pare-brise. Le ciel est d’un bleu d’azur et la température est élevée. Les rayons solaires sont brûlants. Nous traversons le pont en acier « Verdigre Bridge » qui fut déplacé ici en 1995 après avoir fidèlement servi sur la Highway 14. Le pont, réduit en largeur et pavé de larges lames de bois, enjambe la rivière Niobrara. Nous accédons aux chutes, situées dans un petit canyon sur le côté sud de la Niobrara, par une passerelle en bois qui longe le canyon étroit où les rayons solaires pénètrent aléatoirement. Une famille avec trois enfants se prend en photo aux pieds des chutes. Les deux jeunes filles, en maillot de bain, grimpent sur les roches baignées d’eau jaillissante. Le visage du fiston est couvert de taches de rousseur. Le papa nous prend en photo. La roche sur laquelle glisse l’eau en cataracte me fait penser à une tête de pieuvre libérant ses tentacules. Avant de quitter le site magnifique par la passerelle, Patrick prend un couple âgé en photo avec leur appareil. Plus bas, le cours d’eau génère une petite chute avant de s’intégrer calmement dans le fleuve. Une paire de baskets blanches semble avoir été oubliée sur le sable ocre beige. Nous retournons tranquillement à la voiture en suivant le chemin en demi-boucle qui évite de monter les escaliers directs vers le visitor center et le parking. La clim est enclenchée avant de reprendre la route. Nous retournons à Valentine pour rejoindre la route US 20. Quelques cent quarante miles sont à parcourir. A quinze heures sept nous entrons dans un nouveau fuseau horaire. L’information est donnée par un panneau en bordure de la route où on peut lire notamment « Time Zone ». Nous effectuons un bond d’une heure dans le passé. Le décalage avec la France passe à huit heures. Vers quatorze heures trente, l’horloge de la voiture recule automatiquement d’une heure. En Haute-Savoie, il est vingt-deux heures trente. Un peu plus tard, nous apercevons une voiture de police, tous feux rouges clignotants. Je ralentis. Il s’agit d’un contrôle sur un mobile-home. La voiture de police semble avoir surgi de nulle part. Hier de la « Epic music » diffusée par notre iPod emplissait l’habitacle. Aujourd’hui de la musique classique est diffusée par la radio, suivie par des informations relatives à la tuerie d’Orlando. Tout au long du trajet, nous voyons des « Aermotors » dressés dans le paysage tantôt plat tantôt vallonné. L’aermotor est une sorte de moulin à vent qui pompe l’eau de la terre avec comme seule énergie la force du vent. C’est eau est précieuse pour les divers ranchs et les coopératives agricoles qui jalonnent la route. Par endroits des kilomètres de clôtures délimitent les enclos à bestiaux. Patrick pense que les ranchs exploitent les bovins pour le lait. Leur nombre est trop faible pour servir de nourriture. La présence de veaux confirme son appréciation. Les entrées des ranchs sont sommaires et les voies d’accès sont justes délimitées par un panneau. Les arches spectaculaires des ranchs texans sont bien loin. En approchant de notre destination, le ciel se pare de superbes nuages blancs qui évoluent dans le ciel, tels des vaisseaux spatiaux aux formes variées et aux tailles parfois impressionnantes. Après Rushville, le paysage change progressivement. Des collines et des roches apparaissent, un peu comme les Préalpes en France. Vers seize heures nous atteignons le village de Chadron, notre dernière étape dans le Nebraska. Nous effectuons un plein de carburant à la station Exxon sur Main street. La rue principale est en travaux de réfection. La conviviale Beth encaisse un billet de vingt dollars en prépaiement pour le plein. La monnaie est rendue ensuite. Quelques instants plus tard nous garons la Chevrolet Malibu sur le parking du motel « Super 8 » situé en bordure la route 20. Des véhicules de la société « Paul Reed Construction » arrivent sur le parking après nous. Les ouvriers viennent passer la nuit au motel. La fin d’après-midi et la soirée se déroulent au motel ; les activités du village d’étape étant limitées…


















































Un Aermotor dans le refuge... 




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