Lors du
petit-déjeuner, nous constatons que chaque tranche de pain de mie et chaque
viennoiserie est emballée sous cellophane. L’appréhension des microbes et la
phobie de la propreté sont parfois poussées à l’extrême. Le blog s’actualise
après la collation. Avant de quitter la chambre, nous publions un commentaire
élogieux sur TripAdvisor suite à ce séjour d’une nuit au Quality Inn de Fort
Dodge. A dix-heures trente nous parvenons au supermarché HyVee sur la
vingt-neuvième rue. Les mets du pique-nique journalier sont sélectionnés. Kim
nous accueille à la caisse vers onze heures. Elle est secondée par le jeune Michael
qui dépose soigneusement les courses dans deux sachets plastiques. Sa chevelure
mi longue frisée est blonde comme les blés. Le souffle chaud du vent nous
chahute à la sortie du magasin. Nous rejoignons la route US 20 pour continuer
la traversée du middle-ouest. A la sortie de la ville nous passons devant une
usine Nestlé. La route est droite devant nous et il suffit de garder les mains
sur le volant sans se laisser hypnotiser par la chaussée qui défile. Le
tempomat maintient la vitesse du véhicule à 65 miles à l’heure, soit environ
105 kilomètres heure ; la vitesse maximale autorisée. Un peu avant midi
nous parvenons au parc « Twin Lakes State Park » situé sur la commune
de Rockwell City. Nous nous attendions à un parc perdu dans la nature, or il
s’agit de deux lacs jumeaux bordés d’une multitude de maisons aux formes et aux
couleurs variées. La présence de nombreux bateaux atteste de l’attrait des
riverains pour le plaisir nautique. Des scooters des mers défilent à vive
allure sur le lac durant le repas apprécié à une table flanquée de deux bancs
disposée au bord de l’eau. Un vent chaud, à l’intensité variable, souffle avec
entrain. La baignade précède le pique-nique des familles présentes. Les enfants
barbotent et s’amusent. Les mamans attentives papotent assises dans des
fauteuils pliants en toile. Les papas sont affairés à faire cuire les
saucisses, les hamburgers, les chipolatas, les merguez qui grillent sur le
barbecue. Après le repas nous arpentons le parc dont la surface attenante au
lac est limitée. Chaque maison dispose de son propre ponton. Elles sont toutes
proches les unes des autres. Des photos sont prises dont certaines avec le zoom
pour les plus éloignées. Je prends une photo d’un charmant bambin qui s’amuse
avec une grande pelle en plastique vert. Nous sortons de ce lieu de détente
familiale et nous effectuons le tour du lac en voiture à petite vitesse. Deux
superbes maisons sont photographiées. Une trentaine de minutes s’écoulent pour
effectuer la boucle. Avant de nous éloigner des deux jumeaux, nous prenons une
photo d’un grand vélo ludique sur fond de kiosque fleuri derrière une pierre crème
carrée où se lisent les mots « Twin Lakes ». Une dizaine de minutes
plus tard nous effectuons un plein de carburant à la station
« Sinclair » au niveau de l’intersection avec la route 20. A la
caisse Stephanie est séduite par la monture de mes lunettes. La station, gardée
par un dinosaure vert, est posée au milieu de nulle part comme en témoigne une
photo. L’horizon au lointain est à perte de vue et le regard ignore où se
poser. Nous reprenons le rythme régulier sur la route 20. Des éoliennes, des
exploitations agricoles, très conséquentes pour certaines, tamisent la
monotonie du trajet. Par endroits certains champs de culture offrent au regard
un superbe vert profond. Les cent degrés fahrenheit s’affichent sur l’écran de
la voiture. Dehors, la chaleur étouffante courtise les quarante degrés Celsius.
Un peu avant quinze heures une déviation de quelques miles nous éloigne de la
route 20 en travaux d’élargissement pour pourvoir aux deux fois deux voies sur
toute la longueur entre Fort Dodge et Sioux City. Par endroits le macadam est
rose. Vers quinze heures trente nous sommes à Sioux City, une cité de presque
cent mille habitants. Nous nous désaltérons au Barnes & Noble sur Sergeant
Road. Edith s’occupe de notre commande. Un temps de détente, de lecture et de
gourmandise nous enveloppe de bien-être. Patrick achète une revue intitulée
« « Zoetrope : All Story ». Le zootrope est une invention
optique qui simule l’animation à partir de photos en permettant de donner
l'illusion de mouvement. La revue, elle, simule la réalité à partir des mots. Le
libraire Barnes & Noble est situé dans l’enceinte d’un centre commercial où
un carrousel en habits de lumières enchante les enfants. Une fillette se
promène à bord d’un engin en forme de gros nounours. Elle décline une demande
de photo avec une assurance souriante. Après ces instants de farniente, nous
nous rendons au « Anderson Pavilion » sur Larsen Park Road. Le
pavillon, une agora circulaire
d’inspiration gréco-romaine, ceinturé de colonnades, construit à côté du fleuve
Missouri au début des années quatre-vingt-dix, présente des jardins fleuris
dans un écrin de pelouse. Le parterre
central s’anime lors des festivals musicaux et d’évènements spéciaux comme la
« Mardi Gras Parade ». Le site est magnifique et doit être prisé pour
les photos de mariage. A côté nous découvrons une petite esplanade née suite au
crash du vol United 232 le 19 juillet 1989. L’avion décolla de Denver pour se
rendre à Chicago. En difficulté au-dessus de Sioux City, il tenta un atterrissage
sur l’aéroport de la ville. Le crash ne put être évité. Grâce à la
participation spontanée des habitants 184 vies furent sauvées dont celle du
jeune Spencer Bailey âgé de trois ans par Dennis Nielsen. Une statue de Dennis
portant l’enfant sauvé trône dans l’esplanade. Nous saluons un homme assis sur
un banc en pierre. Plus loin nos pas nous conduisent au « Betty Strong
Center » où des sculptures expressives d’animaux en bronze se dévoilent à
nos regards. Un énorme drapeau américain flotte au vent. Je me glisse entre les
pattes d’un grizzli rugissant. En 2011 une importante crue de la rivière Missouri
emporta des centaines d’arbres dont un fabuleux peuplier. A l’emplacement de l’arbre
emporté par les flots, une œuvre avec deux pélicans symbolise sa disparition. Dans
la foulée nous découvrons le bateau « Sergeant Floyd » sur cales,
témoignage de l’épopée vécue sur le fleuve Missouri par Lewis et Clark au début
du dix-neuvième siècle. Ils furent missionnés par le président Thomas Jefferson
pour explorer et cartographier plus avant le fleuve dans le territoire de la
Louisiane récemment acquis aux français. A proximité une rade protégée abrite
des vedettes dont la plupart sont en vadrouille sur le fleuve aujourd’hui.
Après ces instants magiques, nous nous rendons au motel Rodeway Inn situé à une
courte distance. La chambre 210 nous est attribuée par une charmante dame
soucieuse de nous apporter une excellente connexion Internet. Une nouvelle
soirée s’offre à nous dans le très chaud état de l’Iowa…
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