mercredi 29 juin 2016

Le charme du centre-ville d’Astoria se dévoile...

Lors du petit-déjeuner, une information à la télévision divulgue l’ouverture d’un parc d’attraction Disney à Shanghai en Chine. Un peu avant neuf heures, un appel téléphonique est passé à Ron dans sa maison de campagne à New York. Son neveu habite Seattle où nous serons dans quelques jours. Les dix heures passent ; le blog est actualisé. Depuis la fenêtre de la chambre, Patrick voit passer sur le fleuve un jeune homme qui pagaie sur un surf. Nous distinguons nettement sur la gauche le pont qui enjambe l’estuaire pour joindre l’état de Washington ; le fleuve sert de frontière inter-état. Nous quittons le Comfort Suites pour nous rendre au « Safeway » situé à une centaine de mètres sur le même côté de la route. Un plein de carburant est effectué dans la station du supermarché par Jeff, un jeune homme blond juste sorti de l’adolescence. Teresa encaisse le montant des emplettes alimentaires en nous offrant, sans raison apparente, une remise d’environ dix pour cent. Nous nous rendons ensuite sur la colline « Coxcomb Hill », distante d’environ deux miles, où trône la colonne « Astoria Column » qui surplombe l'embouchure de la rivière Columbia. Cette structure de béton et d'acier, de trente-huit mètres de hauteur, fut construite en 1926. Patrick grimpe les cent soixante-quatre marches d’un escalier en colimaçon et accède avec le tournis à la plate-forme d'observation. La vue à 360° embrasse tout l’horizon, notamment la rivière Columbia et l’océan Pacifique. Le financement de la colonne, calquée sur celle de Trajane à Rome, fut assuré conjointement par la la compagnie de chemin de fer « Great Northern Railway » et par Vincent Astor, l’arrière-petit-fils de John Jacob Astor, le second fils du milliardaire Astor mort sur le navire Titanic. La fortune des Astor, venus d’Allemagne, est issue de la finance, de l’immobilier et du marché de la fourrure. Les peintures murales de la colonne dévoilent quatorze tableaux d’événements importants de l'histoire naissante de l'Oregon ; la venue du capitaine Robert Gray et celle des expéditeurs Lewis & Clark y figurent. Après cette découverte sur la colline chahutée par un vent froid, pour aller déjeuner dans le centre-ville, nous garons la voiture à l’angle de Franklin avenue et de la quatorzième rue, proche d’une maison altière en bois vert tilleul, au porche magistral magnifiquement ouvragé né dans un audacieux prolongement de la toiture et soutenu par deux colonnes rainurées en marbre blanc. Le superbe ancien hôtel Astor, transformé en appartements, à la silhouette élancée blanche et anthracite, coiffé de multiples pointes dirigées vers le ciel, est photographié un peu plus bas. Divers maisons et édifices sont pris en photo comme le « Liberty Theatre » à la ravissante façade d’angle. Nous déjeunons sur Commercial Street dans l’attachant restaurant « T-Paul’s Urban Cafe » à la décoration originale et personnalisée. Contre la vitrine, visible à l’intérieur et à l’extérieur, un panneau au fond bleu clair se dévoile avec les noms des victimes de la tuerie dans le dancing gay à Orlando. Nous sommes accueillis chaleureusement par Kendall, une grande jeune femme à la chevelure blonde et aux yeux bleus. Elle est à nos petits soins durant le service. Nous savourons des « Quesadillas » végétariens au cheddar. Une part de gâteau au chocolat fait maison, servie avec de la crème glacée vanille Tillamook, est dégustée. Du thé accompagne le repas. Des photos de la déco sont prises dont un pied fixé au plafond en damiers noir et blanc, des masques vénitiens et un piano droit rouge. L’ambiance est empreinte de chaleur humaine à la fois très attentive et délibérément décontractée. Les minutes défilent dans le bien-être et la bonne humeur. Un généreux pourboire est donné à Kendall qui s’est intéressée spontanément à nous et à notre voyage. Après le repas nous découvrons des lieux du centre-ville vantés sur Internet. La maison victorienne « Flavel » à l’angle de la huitième rue et Duane street, construite au début des années 1880 par le capitaine George Flavel, d’origine irlandaise, dévoile son élégance surannée. A sa mort en 1893, il laisse à son épouse Mary l'une des plus grandes fortunes de l'Oregon. Mary et ses deux filles Nellie et Katie, firent de nombreux voyages autour du monde en séjournant dans les plus grands palaces. La maitrise de l’allemand, du français et de l’espagnol par les deux jeunes filles facilita grandement leurs voyages en Europe. A côté de la propriété Flavel, sur la balustrade d’une maison, au-dessus du garage, des drapeaux gays témoignent de la solidarité pour les victimes de la tuerie à Orlando. Plus loin l’attrayant et récent jardin créatif « Garden of Surging Waves », « Le Jardin des vagues déferlantes », situé devant l’hôtel de ville, en devenir créatif, remercie la communauté chinoise de la ville. Le jardin respire un charme fou et intime. Patrick me prend en photo sur une fresque ronde en mosaïque d’une féérie aquatique, aux nuances de bleu, de turquoise et de vert. Sur la seizième rue à l’angle d’Exchange street, la bâtisse centenaire de caractère en bois jaune et blanc de l’ancienne mairie, abritant aujourd’hui le musée « Heritage », est photographiée. Nous retournons en flânant à la voiture pour nous rendre à l’étape du jour. D’autres photos sont prises dont une charmante et imposante bâtisse en bois, fatiguée par les années, au lambris détérioré par les éléments et à l’histoire mystérieuse. Un panneau « Propriété privée » veut tenir à l’écart les Tom Sawyer et autres Huckleberry Finn des alentours, susceptibles de chercher un trésor à l’intérieur. Vers quinze heures nous quittons la ville d’Astoria aux multiples visages. Nous roulons sur la route 30 en direction de la ville de Portland, l’étape du soir. Nous effectuons une pause au Starbucks de St Helens sur Gable Street. Pour la petite histoire, l’acteur Clark Gable débuta sa carrière d’acteur en 1922 dans la ville d’Astoria. Nous sirotons les boissons au soleil, l’oreille baignée des chants d’oiseaux. Un vent tiède souffle et s’amuse à décoiffer un arbre du petit ensemble paysagé alentour. Nous atteignons le motel Rodeway Inn à Portland après dix-sept heures. Une portion d’autoroute très fréquentée, que nous empruntons, voit ses bretelles d’accès contrôlées par des feux rouges. Une seule voiture passe à chaque feu vert. La ville est la plus peuplée de l’Oregon, avec plus de deux millions d’habitants. Au motel, la chambre 126 nous est attribuée par une jeune femme, à l’ample chevelure brune, originaire du pays de Gandhi. La fin de journée et la soirée se déroulent agréablement dans la plus grande ville de l'Oregon, surnommée « La Cité des Roses » grâce à de nombreux jardins favorisés par le climat océanique de la région…































































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