jeudi 23 juin 2016

Un coffee à découvrir avant de mourir à Ontario dans l’Oregon...

Lors du petit-déjeuner une information revient en boucle à la télévision à propos des « Cleveland’s Cavs ». La finale 2016 du championnat de la N.B.A., l’Association Nationale de Basketball, a été remportée hier par l’équipe de Cleveland, les « Cleveland’s Cavaliers ». Pour fêter ce titre historique, plus d'un million de personnes, présentes dans les rues dans cette ville de l’état de l’Ohio, acclamèrent durant plusieurs heures James LeBron, surnommé « le Roi James » ou « l’Elu », et ses coéquipiers, dont l’équipe remporte le championnat pour la première fois de son histoire. Le président Barack Obama, après avoir félicité l’entraîneur Tyronn Lue, a invité l’équipe gagnante à la Maison Blanche… Vers dix-heures trente nous quittons le motel « Sleep Inn » d’Ontario. Nous nous rendons chez un coiffeur repéré sur Internet. Le long du trajet, Patrick prend en photo au bord de la chaussée le panneau publicitaire d’un dentiste pour enfant, fixé à une remorque sur un petit avion monoplace rouge ; une manière ludique de séduire les gamins. Le salon de coiffure « Smart Style » est installé sur Idaho avenue dans l’enceinte du géant Walmart. Gaby est la styliste qui réalise ma coupe de cheveux avec une tondeuse équipée d’un peigne de treize millimètres. Nous bavardons. La coupe revient à seize dollars. Je prends en photo le miroir, devant lequel j’étais installé, où figure le prénom « Gaby » ; son reflet est présent sur le cliché. Nous nous rendons ensuite au supermarché Albertsons sur la quatrième avenue. Laura encaisse le montant de nos achats. Un plein de carburant est effectué à la station Shell située devant le magasin. Un jeune homme nettoie le pare-brise de la Chevrolet et reçoit un pourboire. Midi approche et nous allons pique-niquer au parc « Beck Kiwanis Park » sur la huitième avenue. Les arbres sont nos continuels compagnons pour les pique-niques ; ils nous offrent généreusement de l’ombre grâce à leur ample feuillage. Le compagnon du jour dessine avec ses branchages sur la table en bois de couleur prune des ombres chinoises qui s’animent avec le souffle du vent. Après le repas nous nous promenons dans le parc. A divers endroits, des arroseurs intégrés dans les pelouses diffusent l’eau de vie sur l’herbe tondue. Un étang traversé par un pont arqué ocre rouge est couvert sur une grande partie de sa surface par des algues jaunes qui asphyxient l’eau douce. Des familles de canards se fraient un chemin dans la vase en se suivant en file indienne ; un spectacle charmant. Le parc municipal est sans prétention et les moyens financiers doivent manquer pour son entretien. Dans les hautes herbes nées dans l’étang, un oiseau noir, à la tête et à la gorge jaune, se prélasse dans les pousses. Il semble babiller avec un congénère noir et rouge. Sur le parking une navette blanche retient l’attention. Il est écrit sur le côté du véhicule « Malheur Express » ; une appellation bien insolite pour un comté. Il est vrai que les américains ignorent le sens du mot malheur. Avant de reprendre la route nous nous rendons sur Oregon street pour boire un café Mocha au café « Jolts & Juice Coffee Co. ». Situé dans downtown, le centre-ville, à côté de la gare, sa façade d’angle a beaucoup de charme. Je suis conquis par la décoration intérieure, hétéroclite et disparate, qui trouve pourtant son unité dans l’Histoire. Au travers des objets et des artefacts présents nous voyageons dans le temps du passé. Nous sirotons les boissons sur des chaises pivotantes en bois clair dans un petit réduit baptisé « Time Out Room », un espace hors du temps. Le breuvage, à la saveur différente de celle des Starbucks, est délectable. Je renoue régulièrement avec le présent pour prendre des photos. John Wayne tient la pose vers la vitrine. Des vélos circulent dans l’air. Un feu de signalisation est au vert ; il passe au rouge quand les toilettes sont occupées. Un mannequin menuisier travaille dans la charpente en-dessus du comptoir où sont préparées les boissons. Une employée s’approche de moi devant mon intérêt remarqué pour la décoration. Elle nous invite à visiter le premier étage où une autre salle décorée est à la disposition des clients. Nous grimpons un escalier en bois aux marches rivetées de métal. Des canapés variés, deux bibliothèques, un portrait de Marylin Monroe, une machine à écrire « LC Smith & Bros » des années vingt et d’autres objets se dévoilent. Un homme apparaît, c’est le « owner », le patron. Il nous fait signe depuis un atelier vitré. Il s’affaire à torréfier du café. Nous bavardons et je suis ravi de ses explications. Le patron nous raconte qu’il torréfie lui-même le café servi à la clientèle. Il est aussi brasseur de bière et il dispose d’une brasserie à l’arrière du bâtiment, « Tandem Brewing », qui communique avec le café créé en 2001. Carl Crume gère les deux établissements avec son ami Todd Heinz ; tous deux passionnés de vélo, leur amitié date de leur pratique du tandem qui remonte à une vingtaine d’années. Carl s’intéresse à notre road-trip. Je lui parle du « Thor's Well », du « Puits de Thor » à Cape Perpetua Marine Garden. Il vit dans l’Oregon depuis une cinquantaine d’années et il est ignorant de cette merveille de la Nature. Il regarde aussitôt sur Internet et de magnifiques photos se dévoilent devant nous. Il se souviendra de notre passage lors de la découverte du Puits de Thor. Nous nous séparons avec une chaleureuse poignée de main. Je passe aux toilettes avant de sortir et je découvre une étonnante vasque verte que j’immortalise avec un cliché. Dehors un écriteau fait un clin d’œil aux élections présidentielles en cours. Une musique est diffusée sur la terrasse. Les minutes se sont égrenées magiquement sur la trame du temps et nous reprenons la route US20 le cœur léger pour nous rendre à l’étape du jour. A la sortie de la ville, nous passons devant le ranch « Roadkill Ranch ». Nous traversons le « Haut désert de l'Oregon » qui couvre les parties centrale et orientale de l'état, notamment le comté de Malheur et le comté de Harney où nous serons ce soir. Le haut désert fait la partie du « Grand Bassin », une vaste région aride et montagneuse à dominante semi-désertique, située entre mille cinq et deux mille cinq cents mètres d’altitude. Le paysage est époustouflant de beauté ; des monts arides, des montagnes aux roches magnifiquement sculptées par le temps, des falaises blanches, des sommets pourvus de murailles, des vallons étoffés de petits arbres épars, des versants escarpés embellis de sapins, des plaines escarpées peuplées de buissons et de taillis se dévoilent. La rivière « Malheur » nous escorte sur une partie du trajet jusqu’à la bourgade de Juntura riche de quelques maisons. Une ancienne ligne de chemin de fer tente de survivre le long de la route. Quelques entrées de ranchs se distinguent en chemin. A quinze heures cinquante-deux nous effectuons un saut d’une heure dans le passé en franchissant la ligne du temps ; nous entrons à la fois dans le fuseau horaire « Pacific Time » et dans le comté de Harney. Plus loin, nous passons à côté du « North Beede Reservoir », un réservoir d’eau douce, et un peu plus loin encore devant un musée indien, à l’entrée gratuite. Nous atteignons le village de Burns vers seize heures, soit dix-sept heures à Ontario. La chambre 226 nous est attribuée au motel « Days Inn » sur West Monroe Street. Nous nous désaltérons dans la chambre. Patrick remarque une scène inouïe dans la rue visible depuis la fenêtre. Trois biches se baladent et se nourrissent d’herbe. Une des biches et un chien se regardent quelques instants ; chacun vaque ensuite à son occupation. Cette scène de vie est un enchantement pour les yeux. Diverses activités précèdent et succèdent au dîner. Le jour décline lentement et le ciel bleu s’estompe progressivement pour laisser place à la nuit…

















































































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