Nous prenons
le petit-déjeuner dans la chambre oléagineux, dattes et banane qui nous
accompagnent régulièrement dans le coffre de la voiture. Le motel n’offre
aucune collation matinale, ce qui est rare. La narration de la journée d’hier
est achevée et publiée sur le blog. Les photos seront ajoutées dans la soirée.
A dix heures trente nous quittons la chambre 129 et nous allons effectuer
quelques courses à Sundance avant de reprendre la route. Kelly nous accueille
au magasin « Decker’s Market », des timbres sont achetés à la Poste
sur Main Street et un plein de carburant est effectué à la station
« Sundance Fresh Start » sur Cleveland Street ; Stephanie
encaisse en prépaiement, à onze heures, vingt dollars pour les neuf gallons.
Nous suivons la route 14 pour nous rendre à « Devils Tower » distant
d’une trentaine de miles. A quelques miles du site, un arrêt panoramique nous
offre de photographier le monolithe vieux de plusieurs millions d’années. Le
« Devils Tower View Restaurant », indiqué par le GPS, est un peu plus
bas. A l’entrée un ourson souhaite la bienvenue en levant la patte. Nous sommes
accueillis et servis par la fille de la maison, Angel, une charmante jeune
femme, souriante et joyeusement spontanée, avec qui je serai pris en photo à la
fin du repas. Absents du menu, Angel nous propose des burgers végétariens et
une salade tacos végétarienne. J’opte pour des « Tater Tots » avec le
Burger, de petits cylindres de pommes de terre rissolées. La cuisine familiale
est simple et savoureuse. Un petit mot est écrit au dos de l’addition par
Angel, qui se traduit en français par : « Merci ! Je vous
souhaite un super été et un plaisant voyage ». Une carte postale est
achetée pour Roger. J’essaye un chapeau de cow-boy rose. Un second arrêt est
effectué avant d’entrer dans le parc national
créé en 1906 autour du monolithe par le président Theodore Roosevelt. Il se
dresse aussi dans les « Black Hills » comme le mont Rushmore situé à
1745 mètres d’altitude. De fabuleuses falaises d’ocre rouge se dévoilent aux
alentours. Danielle nous accueille après treize heures au monument devenu
national ; nous acquittons un droit de dix dollars par voiture. Nous
roulons quelques miles pour garer la voiture à la base du monolithe. Une biche
flâne sur bas-côté à l’ombre des feuillages. Le lieu est sacré pour les
amérindiens et il est demandé de respecter les témoignages de leur foi disposés
parmi les pierres et les petits arbustes. La rivière « Belle
Fourche » sinue en bordure du site mis en valeur dans le film de Steven
Spielberg « Rencontres du troisième type ». Le sommet accidenté du monolithe,
haut de 386 mètres, culmine à 1 558 m d'altitude. Gel, dégel, érosion, vent et
autres actions climatiques ont sculpté la roche au fil des siècles pour lui
donner son aspect qui enchante le regard aujourd’hui. Des grimpeurs escaladent
la paroi. Patrick les prend en photo avec le zoom. Une légende indienne raconte qu’il y a fort longtemps sept jeunes
filles sioux cueillaient des fleurs parmi
les roches quand elles furent prises en chasse par un énorme ours. Acculées
sur un gros rocher plat, elles furent sauvées par le « Grand Esprit »
qui souleva la roche sous leurs pieds pour la hisser dans le ciel. L’ours,
surpris, tomba en griffant les parois laissant de
longues blessures verticales, encore visibles aujourd’hui… Nous effectuons une
marche d’environ deux kilomètres autour du monolithe sur un sentier empierré
par l’homme parmi les rochers et la végétation. Le parc est couvert de pins, de
forêts et de prairies. Une biche se délecte de petits feuillages sans tenir
compte du photographe Patrick qui tente, vainement, de capter son regard. Des
papillons voltigent dont un de grande envergure qui passe à quelques
centimètres de moi. Le ciel est grand bleu, la température élevée et l’ombre
des feuillages est fort appréciée. Durant la marche nonchalante diverses
vallées profondes et spectaculaires, où sinue la Belle Fourche, se dévoilent dans
un horizon infini. Un arbre mort aux branchages dénudés interpelle par ses
branches tortueuses et crochues. Nous nous prenons en photo devant le pilier de
pierre intemporel ; devant son âge de millions d’années, nous laissons une
empreinte passagère et éphémère, nous qui sommes de passage sur Terre pour
quelques dizaines d’années. Une fois la boucle accomplie autour de cette
attachante éminence qui domine le paysage, nous reprenons la route. Environ
trois cents kilomètres sont à parcourir avant d’atteindre l’étape où nous
allons passer la nuit. Nous effectuons un arrêt dans la ville de Gillette, un
clin d’œil pour Jean, le père de Patrick. Nous nous désaltérons dans un
Starbucks où nous
sommes accueillis conjointement vers seize heures par la brune Megane et la
blonde Katie, deux jeunes gazelles aux radieux sourires. Nous sirotons un café
Mocha avant de poursuivre le road trip. Une superbe moto à trois roues nous
dépasse en sortant de la cité. Des collines, comme d’énormes mottes de terre
pour marmottes géantes, ponctuent le paysage de plaines et de prairies où, par
endroits, d’innombrables buissons de roches couvrent les champs. Plus avant sur
la route, parmi les vaches noires qui broutent, des puits de pétrole se
manifestent dans le paysage tantôt plat, tantôt vallonné. Après le petit bourg
d’Edgerton, aux quelques deux cents habitants, des falaises, des citadelles de
pierre, surgissent sur la gauche, telles des forteresses oubliées. Elles
semblent appartenir au même propriétaire qui a clôturé son immense domaine par
des miles et des miles de clôtures ; un domaine peut-être aussi grand que
la Haute-Savoie. Nous atteignons la ville de Casper vers dix-huit heures. La
jeune Tammy, une jeune femme à la belle chevelure brune, nous attribue la suite
209 offerte par les points accumulés sur notre carte « Choice Hotels ».
Une cuisinette, un salon et une chambre avec un lit King bed se dévoilent aux
regards. Deux fauteuils balancelles relax invitent à la détente après ces
heures de route…
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