Avant huit
heures, en allant prendre le petit-déjeuner, quelques photos sont prises depuis
l’escalier en bois situé à côté de notre chambre. Des maisonnettes sommaires en
bois, quelques peu fatiguées, entourées de palissades, sont présentes derrière
le motel. Sur l’avant, un Walmart s’empare de l’horizon. Une partie de la
matinée est consacrée à l’actualisation du blog du road trip. Après des
emplettes au Walmart, où la jeune Crystal aux superbes boucles d’oreilles nous
reçoit en caisse à onze heures six, nous nous rendons dans le quartier historique
de Rapid City. Le square de Main Street, situé à une courte distance de l’hôtel
Alex Johnson où nous sommes passés hier, est animé. Un orchestre de jazz se
produit dans le cadre du quatrième événement annuel « Disabilities
Rockin » en faveur des personnes handicapées. Il est organisé par le
comité municipal qui a inauguré les festivités ce matin à dix heures. Les
familles sensibilisées ont répondu présent. Les enfants gambadent dans l’herbe
et s’amusent avec les jets d’eau du square. Les mamans grignotent et papotent
entre elles en sirotant des boissons tout en gardant un œil sur leur
progéniture. L’ambiance est réjouissante ; chapiteaux et stands
accueillent les personnes désireuses de recevoir des informations. Nous nous
baladons dans le square, l’oreille emplie des fortes sonorités du jazz. Dans
l’horizon visuel du square, une fresque murale capte les regards. Plus avant
nous découvrons le libraire « Mitzi’s Books », une caverne d’Ali Baba de
livres. La décoration, empreinte de magie, de rêve et de créativité ludique,
étoffée d’objets merveilleusement disparates, colorés et artisanaux, est
magnifique. Je suis sous le charme et je suis conquis par le cadre enchanteur.
En réglant le livre de Miguel Ruiz « The Four agreements », « Les quatre
accords Toltèques », à offrir durant notre voyage, je fais part de mon
admiration aux deux jeunes femmes présentes à la caisse. Midi passe et nous
allons déjeuner chez « Pita Pit », vanté hier par Josh. En chemin
nous entendons le sifflement d’un train de marchandises. Nous voyons passer le
convoi une rue plus bas comme s’il traversait au passage piéton ; les
citadins continuent leurs activités comme si de rien n’était. Aux Etats-Unis,
les trains traversent villes et villages naturellement en avertissant les citadins
de leur arrivée avec leurs sifflements répétés. Nous passons devant l’ancienne
caserne de pompiers à la façade chaleureuse dont tous les encadrements sont
peints en rouge. Tim nous accueille à la caisse chez Pita Pit à midi douze.
Nous découvrons, installés en terrasse en bordure de Main Street, la saveur des
préparations végétariennes garnies dans un chausson de pain pita tiédi. Les
mets s’avèrent excellents ; merci Josh. Après le repas, nous allons à
l’hôtel Alex Johnson pour acheter deux bouchées de chocolat chez « Chubby
Chipmunk ». Diane s’occupe de nous et s’étonne encore du succès des chocolats
régulièrement vantés par les clients. Nous les dégustons au Starbucks présent
dans l’enceinte de l’hôtel. La souriante Alex encaisse le montant des deux cafés
Mocha préparés par le beau Robin à la chevelure mi-longue dont les mèches se
promènent distraitement sur son visage. Après ces instants de gourmandise,
j’émets le souhait de rencontrer la sculpture du Président Grover Cliveland qui
s’est confié dans mon premier roman. Nous le situons sur le plan à l’angle de
St-Joseph et de la 4ème rue. Assis sur une chaise au carrefour,
l’esprit en réflexion sur un livre ouvert, il semble attendre ma venue. Je me
penche sur son épaule pour une photo souvenir. En retournant à la voiture par
Main Street nous saluons le Président Ulysses Grant et, au carrefour suivant,
Franklin Roosevelt affairé à donner une conférence. Les quatorze heures se sont
estompés dans le flot du temps quand nous roulons en direction du Mont Rushmore
par la route seize. Le ciel est grand bleu et le soleil darde de chauds rayons.
Nous traversons le village très touristique de Keystone où je photographie une
diligence rouge installée en décoration dans la façade d’un commerce. Les
touristes sont au rendez-vous et l’ambiance Far West est festive. A la sortie
du village, à l’embranchement avec la route 16A, nous passons sous un splendide
pont en lamellé-collé. Nous atteignons le site touristique du Mont Rushmore à
quatorze heures trente-cinq. Tout de suite les quatre sculptures monumentales
des visages des célèbres présidents, hautes
de dix-huit mètres, se dévoilent dans la montagne en granit. Il s'agit de gauche à droite de George
Washington, de Thomas Jefferson, de Theodore Roosevelt et d'Abraham Lincoln.
L’organisation est parfaite et nous rappelle celle de Disney. Nous acquittons
une somme de onze dollars pour accéder au parking. La chance nous offre une
place à l’ombre alors que nombre de véhicules stationnent sous le soleil
brulant. Nous découvrons le site et son histoire initiée en 1923 par
l'historien Doane Robinson dans le dessein de favoriser le tourisme local.
Doane persuada le sculpteur Gutzon Borglum de réaliser les sculptures
monumentales. Le président de l’époque, Calvin Coolidge, donna son accord. Le
découpage et le creusement de la roche débuta en 1927 et se termina en
1941 ; merci à la famille Dupont de Nemours pour la fourniture de la
dynamite et aux quelques quatre cents ouvriers qui sculptèrent la roche sous la
direction de Borglum. Je suis heureux d’être là et je pense à un rêve de mon
enfance de venir ici après la projection du film « La Mort aux
trousses », réalisé par Alfred Hitchcock en 1959, où Cary Grant tente, de
mémoire, d’échapper à la mort, poursuivi par des tueurs sur les têtes magistrales
des présidents, en évitant de tomber dans le vide. Une allée bordée de colonnes
carrées en granit, menant à une esplanade panoramique, dévoile sur chaque face
une information sur la date d’entrée de chaque état dans l’Union. De nombreuses
photographies sont prises. Nous sommes immortalisés en photo devant les têtes
des quatre présidents. Nous suivons le « Presidential Trail », le
sentier présidentiel, qui effectue une boucle en passant dans la végétation et
les roches sous les majestueuses sculptures. Des passerelles et des escaliers
en bois sont empruntés en découvrant tout au long du trajet des histoires sur
la vie des quatre présidents. Le site est grandiose, le paysage superbe et la
balade parmi les pins est très agréable. Nous visitons le musée situé devant
l’immense amphithéâtre construit devant les sculptures. Nous savourons en
ensuite une crème glacée chocolat, crème et paillettes de cookie chocolat au
restaurant coffee du complexe. Des cartes postales sont achetées et vers seize
heures quarante-cinq nous quittons le site. Je suis joyeux de cette expérience
qui réalise un rêve d’enfant. Nous suivons la route 385 jusqu’à Deadwood et
nous prenons à gauche pour suivre la route 85. A un moment donné nous sommes
entre les villages de « Dumont », à gauche, et « Savoy », à
droite, distants l’un de l’autre d’une quinzaine de miles. Un arrêt pour
photographier le lac Victoria et le dépassement du parc des Présidents
précèdent le franchissement de la ligne inter-état à dix-huit heures trente. Un
cerf magnifique au bord la chaussée nous salue à notre sortie du Dakota du sud.
Nous prenons ensuite à droite pour suivre la route 585 qui nous dépose après
dix-neuf heures au motel Rodeway Inn à Sundance dans le Wyoming. William, un
tout jeune garçon, nous attribue la chambre 129. Tout au long du trajet la
nature nous a offert de superbes paysages variés ; plaines sans fin,
collines verdoyantes, forêts magnifiques…
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