Nous prenons
le petit-déjeuner au Comfort Inn vers huit heures. L’offre est loin d’être
« healthy » …et je mastique des oléagineux rescapés de France tout en
croquant deux petites pommes rouges après les avoir épluchées au regard de leur
aspect bien trop brillant à mon goût. Un verre d’eau chaude complète la
collation. Durant la matinée, un appel de notre ami Ron de Manhattan apporte
des rayons de soleil à un ciel tapissé de nuages en nuances de blanc. Le
chronojournal accueille des souvenirs de la journée d’hier passée à Brooklyn.
La matinée se déroule majoritairement à œuvrer pour l’actualisation du blog. A
midi nous marchons en direction du Whole Foods Market sur la troisième rue. Le
ciel est bleu azur, le soleil darde de chauds rayons et un vent léger souffle
distraitement. Le long du trajet, sur la voie « 4th Place », au
numéro 91, je tombe en admiration devant un massif de verdure cultivé en forme
de cœur et garni en son centre de petites fleurs rouges. Le créateur de cette
réalisation, un monsieur âgé, assis derrière un petit bosquet, entend mon
exclamation. Il est ravi que j’apprécie pleinement son ouvrage né de ses mains
et de sa constance à finaliser la forme d’un cœur. Heureux de mes compliments
spontanés, il me dit à l’au-revoir « Take Care » ; prenez soin
de vous !... Une fois parvenus à destination, nous flânons dans le parc
créé autour du supermarché par la société Whole Foods. Il borde un canal en
devenir d’où émerge, tel un fantôme oublié, le squelette partiel d’un bateau
échoué depuis des lustres. Un peu plus loin sur la berge du canal, en dessous
du pont enjambant la troisième avenue, Patrick décèle la présence d’une famille
d’oie sur le sable rocailleux. Les couleurs des plumages se fondent sur le sol,
atténuant fortement le contraste. Le père, la mère et leurs trois oisons
profitent pleinement du soleil et du calme du lieu, libre de l’agitation
humaine. En attendant l’arrivée de notre ami Ron, nous découvrons les
alentours. Sur la toiture du supermarché, la société « Gotham
Greens » a installé en 2013, une vaste serre agricole urbaine hydroponique où sont
cultivés toute l’année, sans aucun pesticides et produits chimiques, des
légumes verts, des
tomates et des salades. Cette méthode de culture hors-sol permet d’économiser
jusqu’à quatre-vingt-dix pour cent d’eau par un fonctionnement en circuit
fermé. Des insectes et des abeilles participent à la pollinisation. En
avant-garde sur le plan écologique aux Etats-Unis, les deux sociétés innovent
en disposant sur place d’une centrale électrique alimentée par des panneaux
solaires photovoltaïques situés dans l’aire de stationnement sur les toitures
qui protègent des intempéries les voitures des clients. Une collecte des eaux
pluviales permet l’irrigation des végétaux dans la serre ; l’eau est drainée
pour le fonctionnement autonome du système de climatisation du
supermarché ; l’eau est utilisée également pour le fonctionnement des
toilettes. Un concept bien pensé et admirablement étudié et intégré. Du jamais
vu !... Des pastèques sont à vendre sur le devant du parking. Cette
variété bio cultivée sans pépins vient du Mexique. La confiance règne et les
clients désireux d’acheter ces grosses pastèques effectuent le règlement à
l’intérieur des locaux. Ron arrive après treize heures trente. Le trajet en
métro a duré plus qu’il ne prévoyait. Nous déjeunons sur la terrasse du premier
étage. Les mets choisis au buffet self-service, encaissés par le séduisant
Vito, sont savourés sous le soleil. Je sirote un jus de concombre, carotte,
betterave, épinard et cèleri réalisé sur l’instant par la dynamique Vien. Nous
bavardons dans la bonne humeur et le bien-être généré par le site en bordure du
canal. Des photos sont prises depuis la hauteur. En bordure du canal, une
fresque murale domine la structure apparente du bateau envasé. Après le repas
nous nous installons dans la salle adjacente à la terrasse pour nous protéger
du soleil au rayonnement très intense. A la demande de Ron, je lui dédicace mon
roman offert précédemment par courrier. A ce moment-là, Keya passe fortuitement
à nos côtés. Cette synchronicité me permet de lui offrir la traduction demandée
hier lors de notre passage en caisse. La jeune femme est enchantée, touchée du
fait que je me souvienne d’elle et émue de voir son prénom inscrit sur le
carton que je lui tends avec la phrase traduite. Les minutes défilent
agréablement. Ron nous offre un plan du métro du tout New York. Nous parlons
des sites à découvrir les prochains jours. Nous nous séparons un peu avant
dix-sept heures. Des emplettes sont ensuite effectuées pour le dîner. Nous
prenons le chemin du retour à l’hôtel en suivant cette fois la rue « Union
Street ». Au numéro 388, à dix-sept heures vingt-deux, une photo est prise
de la porte en bois orange vif de l’entrée d’une résidence. Un chien aboie
derrière une des fenêtres sensibilisant un des occupants affairé sous l’escalier.
Un homme à la barbe blanche fournie, la tête coiffée d’une casquette, émerge d’un
réduit. Son visage souriant apparait sur l’angle gauche en bas du cliché. Après
dix-sept heures trente, nous sommes au 323 Smith street dans le chaleureux
local du « Bagels Cafe » équipé d’un bar à jus. Patrick sirote un jus
carotte et pomme. De mon côté je craque pour un croissant suédois aux amandes
savouré en sirotant un chocolat chaud. Une quinzaine de minutes s’écoule dans
le bien-être. En face du café, une pharmacie « Rite Aid » a pris place.
Sur la devanture le mot « Photo » est présent. Nous entrons pour
tenter, vainement, d’imprimer une des photos prises avec Ron pour la lui offrir.
Nous repartons avec une carte pour Ginette payée à la souriante Christina à
dix-huit heures cinq. Nous retournons tranquillement à l’hôtel sous des gouttes
de pluie à l’intensité variable. Je prends en photo le cœur de verdure admiré
dans la matinée et, un peu plus loin, une magnifique rose jaune. Les nombreux
jardinets des divers quartiers résidentiels arpentés offrent une multitude de
créations végétales agrémentées d’artefacts variés, à caractère religieux pour
une bonne partie. Ecriture, lecture et détente ponctuent la fin de journée. Je
savoure des myrtilles de Brooksville en Florides et des mûres du Mexique lors
du dîner apprécié dans le confort de la chambre…
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