Les rites
matinaux précèdent le petit-déjeuner dans le bow-window tribord au bord de la
promenade du pont sept. Oléagineux, graines, fruits secs, eau chaude chocolatée
et banane sont savourés. La narration de la journée d’hier se métamorphose en
écriture sur le chronojournal. Les tables voisines reçoivent la visite de
divers passagers pour la collation matinale durant le temps d’écriture. Les dix
heures vingt passent… Le ciel bleu reçoit la visite de quelques nuages
effilochés pressés de disparaitre. Tels des équilibristes, nous évoluons sur le
pont sept au rythme de
l’avancée cadencée du navire sur les vagues accueillantes, le pied tantôt léger
sur leur crête et tantôt lourd au creux des lames. Un mouvement ondulatoire,
telle la respiration de l’océan, berce résolument la coquille de noix
métallique entourée à perte de vue par les flots argentés. A la poupe accorte,
le monsieur à la chevelure blanche repéré précédemment, assis sur une chaise à
bras, offre encore son visage les yeux fermés aux chauds rayons de l’astre
solaire. Le vent est toujours fougueux. Son souffle fantasque baigné d’un peu
de chaleur permet des instants ludiques… Un temps de lecture aux Royaumes
Illuminés précède le repas. Une salade de chou rouge et blanc … et un gratin
d’aubergines dévoilent leur saveur. Lecture et sieste succèdent au déjeuner. Un
dernier récital de la pianiste Caroline Clipsham est donné au Royal Court
Theatre à quatorze heures quinze. L’artiste interprète des musiques de compositeurs
peu connus qu’elle affectionne particulièrement. La suite de l’après-midi se
passe en lecture. A dix-sept heures, Patrick se rend à l’amphithéâtre
Illuminations pour suivre en version originale et en trois dimensions le film
« Star Wars : The force awaken ». De mon côté, lecture et balade
sur le pont sept agrémentent le temps qui s’égrène paisiblement sur le navire.
Vers dix-huit heures quarante-cinq nous dînons au buffet. Légumes, crudités et
bouchées gratinés de pomme de terre purée composent le frugal menu. Patrick se
fait plaisir avec une part de gâteau au chocolat. Nous retournons en cabine
pour vêtir les costumes de gala. Nous assistons à vingt heures quarante-cinq au
Royal Court Theatre au spectacle « Broadway Rocks ». Les danseurs et
chanteurs de la troupe du navire s’en donne à cœur joie sur les planches.
J’apprécie un clin d’œil au film « Hair Spray » avec la chanson « Good Morning Baltimore ».
Un écran géant en fond de scène diffuse des scènes de vie festives à Broadway.
Un voyage détonant se succède dans un rythme effréné où les artistes ont juste
le temps de changer continuellement de costumes. Leur beauté et leur créativité
rivalisant de couleurs sont un enchantement pour les yeux. Après le spectacle,
nous écoutons au Grand Lobby les mélodies du pianiste Andrew Cavendish-Grey. En
prévision du bal des années vingt au Queens Room, les femmes arborent des
tenues originales dignes de cette fameuse époque d’après-guerre. Tout en
écoutant la musique, je prends plaisir à regarder les « Mistinguett »
qui passent près de nous… Avant de nous rendre au pays des songes, nous
effectuons un saut temporel arrière d’une heure. Demain, cinq heures de
décalage horaire s’annonceront avec la France…
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