A six heures cinquante du matin Patrick prend en
photo un flamboyant lever de soleil ainsi que quelques portes de cabines
décorées par leurs occupants. La narration de la journée d’hier est écrite sur
le chronojournal après le temps du petit-déjeuner. Juste après neuf heures, le
svelte serveur Jurica s’approche de la baie à tribord où nous sommes installés.
Il a repéré un groupe de dauphins qui escorte le navire. Certains se déplacent
en couple. Ils ondoient avec joie dans le sillage latéral du bateau. Ils
émergent de la surface ondulante de l’océan pour plonger dans l’écume naissance
dans un gracieux ballet aquatique. Je ressens leur présence, libre des
jugements et des idées préconçues des humains, comme un témoignage de l’unité
de la création qui s’exprime dans une multitude de formes. Après cette
rencontre émouvante, les dauphins changent de cap et reprennent leur voyage
dans les flots bleus de l’océan Atlantique. A dix heures trente Patrick repère
aux confins de la ligne d’horizon de hauts bâtiments blancs. Il s’agit d’un
complexe de la Nasa. Une photo est prise avec le zoom. Une camomille au jus de
citron est sirotée en fin d’ouvrage. Les onze heures s’annoncent… Nous allons
nous promener sur le pont quinze. Un zéphire tiède parcourt le navire. Allongés
sur les transats, les passagers profitent pleinement des chauds rayons de
l’amical astre solaire. A un moment donné Patrick attrape au vol un chapeau
emporté par le vent et le restitue à son propriétaire reconnaissant. Des photos
sont prises durant les rotations. A midi une charmante jeune femme à la longue
chevelure brune, épanouie et décontractée, au corsage bigarré décoré de
plusieurs colliers de perles de couleur, portant des bottes fauve sur un
pantalon blanc nuancé, nous accueille avec un superbe sourire. Durant le repas,
le navire entre au port Canaveral en Floride en suivant un canal adapté pour
les paquebots de croisière. Le port construit pour la Navy en 1950 est devenu
un port de croisière en 1970. Nous dépassons tour à tour un autre navire de la
Royal Caribbean, le « Majesty of the Seas », salué par la sirène et
le navire « Disney Dream ». Le célèbre emblème du visage de Mickey se
dévoile sur les deux cheminées rouges. Le navire « Anthem of the
Seas » est amarré tout en douceur.
Il glisse latéralement en silence sur l’eau. Il fut construit en 2014 dans les chantiers « Meyer
Werft »de Papenburg en Allemagne et inauguré voici un peu plus d’un an.
Une quinzaine de cars attendent une partie des passagers pour les excursions
alentours, dont celle vers les parcs Disney à Orlando, celle vers le Kennedy
Space Center et celle vers la plage « Cocoa Beach », un des paradis
pour les surfeurs. Un temps de détente en cabine célèbre le début de l’après-midi.
Après seize heures nous nous offrons des instants gourmands en amoureux au
Starbucks du pont quatre. Nous nous installons confortablement dans un salon
d’angle agrémenté de coussins. Une royale part de gâteau au chocolat et une non
moins royale part de gâteau « Red Velvet » sont savourées lentement
en laissant les minutes s’égrener paisiblement sur l’horloge du temps. Des
boissons chaudes sont sirotées. Un peu avant dix-huit heures, un entracte de
lecture s’offre à nous au Solarium. Un sofa sphérique, au diamètre conséquent,
muni d’une ribambelle de coussins chamarrés, nous accueille dans le plus grand
confort. Jambes allongées, dos calé, bras en appui sur un coussin, je plonge à
nouveau dans les aventures mouvementées des royaumes illuminés. A dix-neuf
heures nous allons dîner au restaurant « Chic » au pont trois. Ellen,
en élégant fourreau noir, nous reçoit avec le sourire à l’entrée. Une table
pour amoureux nous est attribuée. La brigade de serveurs est importante. Ajay,
un distingué monsieur venu des Indes, est notre serveur attitré parmi d’autres.
La décoration est futuriste. Les nuances de blanc dominent. Les chaises où nous
sommes installés, sont entourés sous l’assise de rideaux de perles argentées.
Une première pour mon regard. Des minutes de saveur glissent sur le fleuve du
temps. La vaste salle est animée et déjà de nombreux passagers se restaurent. À
la nuit tombée, sous les étoiles, sur le pont quinze, vers vingt-et-une heures,
nous nous baladons main dans la main. Nous entrons au pays des rêves après des
instants de tendre flânerie sur l’océan…
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