A l’issue des rites matinaux, la narration de la journée d’hier est
écrite sur l’ordinateur. L’actualisation du blog du voyage s’effectue
uniquement avec la narration …le chargement des photos choisies pour imager le
texte étant inaccessible. Nous quittons le Citadines vers neuf heures quinze.
Nous marchons sous une pluie fine en direction de la station Waterloo. La
chance opère en chemin ; Patrick trouve au sol un billet de 5£. Nous
traversons le pont « Golden Jubilee Bridge » pourvu à chaque
extrémité d’un ascenseur vitré permettant d’éviter les escaliers conduisant à
la passerelle qui enjambe la Tamise, relativement large à cet endroit. La pluie
et les bagages transportés empêchent de prendre des photos du superbe
environnement alentour. Nous passons devant un coffee du Pain Quotidien. En
terrasse, un monsieur d’un certain âge arbore un costume original en marron
nuancé surfacé de motifs géométriques crème. Nous atteignons la magnifique gare
vers neuf heures cinquante. Nous nous repérons et, à une minute près, nous
manquons le train de dix heures. Les billets retirés à St-Pancras hier
permettent de prendre n’importe quel train en partance pour Southampton
aujourd’hui. En attendant celui de dix heures trente-cinq, nous cherchons un
comptoir pour prendre un petit-déjeuner frugal sous la forme d’un pain aux
raisins à 1,95£ l’unité. Chaque viennoiserie est offerte par notre compagne la
chance sous la forme du billet de 5£ découvert fortuitement sur le trottoir.
Une fois à bord du train, nous roulons à bord de la « 3 of 5 coach »
qui nous emmène à Southampton. Dans le carré opposé au nôtre au centre de la
voiture, un couple anglais est installé. Nous découvrons inopinément qu’il va
embarquer tout comme nous sur le navire QM2 ; l’étiquette d’un bagage
indique la cabine 5155. Etonnant !... Un arrêt à la station
« Winchester » évoque en moi les personnages Sam et Dean de la série
télévisée « Supernatural ». Nous arrivons en gare de Southampton
Central à onze heures quarante-neuf ; la majorité des personnes présentes
dans le train descend sur le quai. Finalement, une bonne majorité doit embarquer
également sur le QM2. Avant de sortir du wagon, nous recevons des
informations du couple d’un certain âge assis vers nous durant le trajet.
L’homme parle d’un séjour d’un mois aux Etats-Unis pour découvrir New York et
Washington ; le couple réalise un rêve… Après un retrait cash de trente
pounds, nous montons à bord d’un taxi qui nous dépose pour environ sept pounds
devant le navire de la Cunard. Un bristol bleu clair remis à l’entrée du
terminal indique un embarquement à l’appel de la lettre « L ». Nous
patientons installés sur les sièges du vaste hall d’attente. La couleur gris
clair laisse place à la lettre « A » bleu clair. Les lettres défilent
à un rythme aléatoire. L’aérogare présente une toiture arquée en lames de métal
argenté. Des puits de lumière en forme de cercles futuristes sont répartis le
long de la voûte. Le flot des passagers est continuellement nourri. La couleur
verte remplace celle bleu clair et déjà la lettre « D » se dévoile
quand nous embarquons à notre tour. Au guichet désigné, les opérations pour
monter à bord sont effectuées par une charmante quinquagénaire bien en chair.
Nos minois sont photographiés avant une empreinte de la carte de crédit pour
les dépenses à bord. Nous pouvons ensuite embarquer sans autre. Nous sommes
rapidement dans la cabine 6209 attribuée au pont six. La valise est déjà
présente en prolongement de la porte. Nous déposons les bagages et nous allons
déjeuner au buffet du pont sept. Des brocolis en sauce thaïe, du riz cuisiné,
de la salade grecque, des haricots verts et quelques morceaux de pommes de
terre rissolées composent la partition de mon menu. Un café Mocha
« maison » est siroté. Après le repas, des photos du port et du
navire sont prises. Deux autres navires de la Cunard sont à quai : le
Queen Elizabeth et le Queen Victoria. Dans la soirée, nous apprendrons du
directeur de croisière la présence à bord de passagers de ces deux navires. En
passant devant le spa, une charmante esthéticienne nous adresse la parole pour
nous proposer des soins durant la traversée. Elle se prénomme
« Kaneesha ». Native d’Afrique du Sud, elle vante le charme de Cap
Town, la ville où elle a vu le jour. Nous allons ensuite défaire les bagages…
Après des informations en français données à seize heures quarante-cinq aux
passagers francophones dans l’amphithéâtre « Illuminations », nous
assistons une quinzaine de minutes plus tard au pont sept au
« drill », à l’exercice obligatoire de simulation du sauvetage en cas
de naufrage ou d’incendie à bord. J’apporte mon concours à une dame âgée assise
en face de moi pour boucler son gilet de sauvetage. Debout à proximité, Patrick
bavarde avec un couple de parisien qui va passer un mois aux USA. Après un
temps à New York, il effectuera un road-trip entre Las Vegas et San Francisco.
A l’issue des consignes données au micro par le commandant Kevin Oprey, un
temps de détente au buffet offre de siroter une boisson chaude. A dix-sept
heures quarante-cinq le navire lève l’ancre et glisse lentement sur les flots.
Le port s’estompe progressivement. Nous sortons de table pour prendre des
photos. Des clichés fantasmagoriques d’une haute cheminée d’un complexe
électrique baignée d’un manteau de brume sont réalisés. Nous nous promenons
ensuite sur les ponts du navire. A un endroit donné, une partie d’un pont est
uniquement accessible aux propriétaires d’animaux de compagnie ;
surprenant !... Le soleil décline à l’horizon et un vent froid souffle par
endroits. Nous regagnons la cabine. Un peu plus tard, à dix-huit heures trente,
nous dînons au buffet. Losanges de polenta, velouté de courge, salade d’orge
agrémentée d’oléagineux et morceau de camembert sont savourés. Après le repas,
nous assistons à dix-neuf heures quarante-cinq au « Royal Court
Theatre » à un spectacle où évoluent les chanteurs et danseurs de la
troupe du navire. A ma gauche, une jeune fille assise entre un couple, parents
ou grands-parents, me rappelle une demoiselle rencontrée au Château de Brécourt
dans l’année 1986 de mémoire. Les couples dansent dans la bonne humeur avec
talent et sourires. Les costumes de scènes changent au gré de la chorégraphie
du spectacle. Après vingt heures trente nous écoutons au Grand Lobby, installés
sur des cabriolets, des mélodies jouées au piano par l’artiste Andrew
Cavendish-Grey. Un ballet régulier de passagers ponctue l’attention portée à la
musique… Avant d’entrer au pays des rêves, nous remontons le fleuve du temps
d’une heure …entrainant ainsi un décalage de deux heures avec la France…
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