samedi 14 mai 2016

Thé de l’après-midi au Queens Room au son de la harpe…

Les rites matinaux précèdent le petit-déjeuner dans le bow-window au bord de la promenade du pont sept. Oléagineux, graines, fruits secs dont de la banane séchée, thé Red Bush et banane sont savourés. La narration de la journée d’hier est confiée au chronojournal. Les neuf heures quarante passent… Une marche en boucle sur la promenade s’effectue avec Eole comme continuel et vigoureux compagnon. L’attention est de mise pour rester à bord tant son souffle puissant est déstabilisant. Après une trentaine de minutes à parcourir les lames en bois du pont soumises journellement au lavage et aux pluies, nous retournons dans le cocon du bow-window pour un temps de lecture. Je continue les aventures des divers protagonistes des royaumes illuminés. A midi, l’heure du déjeuner est ponctuée par les informations coutumières du commandant. Une sélection de mets est effectuée au buffet. Velouté de chou-fleur, riz aux champignons, chou vert en sauce sont savourés. Un petit cube de forêt noire termine le repas. Une sieste s’offre à nous dans la cabine. La magie de la lecture agrémente le début d’après-midi. A quinze heures trente nous sommes présents au « Queens Room » pour le thé de l’après-midi. La salle se remplit à la volée à l’image d’une nuée d’oiseaux de proie se dirigeant sur son butin. Les tables autour de la piste centrale de danse sont prises d’assaut. Nous nous installons sur des cabriolets en tapisserie dans le proche sillage de la harpiste Fiona McGee venue animer la traditionnelle cérémonie. Une brigade de serveurs, en livrée et gants blancs, papillonne autour des convives. Certains sont munis de théières remplies de thé Earl Grey, d’autres de plateaux d’argent garnis de douceurs salées ou sucrées. L’apothéose du cérémonial est la valse des plateaux de scones servis avec une coupelle de volute de crème battue. J’opte pour un thé rouge Red Bush. La vaste salle est pleine. Un silence relatif favorisé par la dégustation offre aux sonorités cristallines de la harpe de remplir l’espace dédié à la gourmandise. Deux lustres sphériques centraux en strass, illuminés de mille feux, participent à l’opulente décoration architecturale, riche de divers tableaux des reines du Royaume-Uni. Derrière moi une jeune fille à la longue chevelure brune, le visage laiteux aux traits fins encadré par des lunettes aux larges montures, est accompagnée d’un grand, svelte et fringant aïeul au cheveu blanc ; un possible grand-père… Des convives se retirent progressivement comme s’ils avaient oublié la présence de la harpiste. Les serveurs débarrassent les petites tables avec lenteur et méthode. Les seize heures trente passent. A la fin de la prestation de la musicienne, nous retournons à la cabine pour des ablutions à la demande de la dentition baignée de sucre. La lecture dans le quiet bow-window du pont sept agrémente le restant de l’après-midi. Le dîner se déroule au buffet attenant à l’espace de détente. Filip, le sympathique serveur attitré au comptoir du fromage à la carte, me demande ce soir de lui traduire comment complimenter en français une femme élégante ; je lui propose les mots « Vous êtes toute en beauté. ». Ravi de cette traduction, il me propose la découverte d’un fromage américain. Je savoure, avec du fromage de chèvre frais, des petits-pois en sauce cuisinés avec de petits oignons blancs. Un velouté de cèleri et un rouleau de printemps végétarien complètent le délicieux repas. La soirée nous offre un temps de détente en amoureux sur un canapé deux places au Winter Garden avant de nous dévoiler après vingt heures trente au Royal Court Theatre le one-man show de Mike Doyle, un artiste aux multiples talents. Chanteur, comédien, comique, musicien, présentateur de télévision et de radio, riche d’une trentaine d’années d’expérience, il anime le spectacle avec brio. Enjoué, souriant, tonique et facétieux, il dévoile son inénarrable talent verbal continuellement ponctué des rires des spectateurs. Le visage de Patrick s’illumine régulièrement de sourires et de rires. La prestation très appréciée dépasse les horaires habituels des spectacles donnés au théâtre et nous sommes de retour à la cabine vers vingt-deux heures. Morphée nous accueille après les bouillants éclats de rires des passagers…




 

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