A l’issue des
rites matinaux, nous nous installons pour le petit-déjeuner à une des quatre
tables d’un bow-window en bordure de la promenade du pont sept. Oléagineux,
smoothie banane mangue dilué dans de l’eau chaude, tranches d’ananas, pruneaux,
croissant et banane sont appréciés… Après la collation, la narration de la
journée d’hier est confiée au chronojournal. Sur le journal de bord, il est
indiqué que le QM2 renoue avec sa traditionnelle traversée de l’océan
Atlantique après un tour du monde déroulé sur quatre mois. Vers onze heures,
nous effectuons une marche en boucle sur la promenade. Les K-way sont les
bienvenus pour se protéger du vent du nord qui souffle ardemment. Un temps de
lecture précède le repas. Comme chaque jour à midi, le commandant diffuse au
micro les informations sur la traversée en donnant entre autre la latitude et
la longitude de la position du navire. Hélène, l’hôtesse des quelques quatre
cents passagers francophones traduit les informations détaillées. Nous
déjeunons au buffet. Gratin de brocolis, tranches d’aubergines gratinées,
navets et pomme de terre rissolées sont savourés. Un café Mocha
« maison » est siroté avant une sieste. A quatorze heures quinze nous
sommes au Royal Court Theatre pour assister à un concert classique. La pianiste
Caroline Clipsham dévoile son talent au travers d’un récital d’œuvres de
Chopin, Brahms, Rachmaninov et Schumann notamment… L’après-midi se continue
entre écriture et lecture sur
le Kindle. Avant seize heures l’écriture est suspendue. J’effleure régulièrement le
« touchpad » en pianotant sur le clavier de l’ordinateur ce qui a
pour effet de faire sautiller aléatoirement le curseur dans le texte. Patrick
cherche durant une bonne demi-heure comment déconnecter cette fonction. Il
parvient à ses fins avec de la persévérance. Il convient pour désactiver le
« touchpad » de presser conjointement les touches « FN » et
« F9 »… Pendant l’ouvrage de tâtonnement de Patrick, je sirote à la
petite cuillère du chocolat chaud agrémenté de la crème chantilly des scones
dont Patrick a testé la saveur gourmande vers quinze heures trente… Vers
dix-neuf heures nous dînons au buffet. Crêpes gratinées aux épinards, chou
rouge aux cranberries, rouleau de purée à la chapelure et rondelles de pomme de
terre aux oignons dévoilent leur saveur. Après le repas, nous revêtons les
costumes de gala pour la soirée au code vestimentaire requis par le protocole
britannique de la Cunard. Nous nous promenons sur les ponts deux et trois. La
harpiste Fiona McGee joue au Chart Room. Toutes les places assises sont
occupées et nous nous contentons des quelques notes grappillées lors de la
traversée du salon bar. Vers le Grand Lobby, où des séances photos se succèdent
sans discontinuer, une jeune dame s’approche et me complimente. Mon costume en
soie or agrémenté de fines feuilles bleu ciel est « amazing » selon
le terme employé par l’admiratrice, tout comme la broche Swarovski représentant
un paon bleu argenté faisant la roue. A vingt heures quarante-cinq, nous
assistons au Royal Court Theatre au spectacle du chanteur Stuart Gillies qui
interprète particulièrement des titres souvenirs de Franck Sinatra. Son fils le
rejoint sur scène pour un duo. Le jeune homme, à la flamboyante chevelure
rousse, interprète ensuite une chanson en solo. Le talent de ce jeune étudiant
en chirurgie semble surpasser celui de son père. Chaque chanson est ponctuée
d’épisodes de vie de l’artiste. Cette pratique coutumière sur les navires de
langue anglaise diminue fortement la durée effective du spectacle. A l’issue de
la prestation, nous retournons à la cabine pour une bonne nuit de sommeil. Les
vingt-deux heures approchent. Un autre recul dans le temps d’une heure durant
la nuit portera à trois heures le décalage avec la France…
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