Le
petit-déjeuner et la publication des photos d’hier sur le blog précèdent un
départ du Comfort Inn après neuf heures. Munis des bagages, nous nous rendons à
la station de métro Carroll. Le ciel est voilé et la température clémente est
refroidie par le vent. Parvenus à destination, nous constatons que le week-end les
trains de la ligne « F » en direction de Manhattan traversent la
station sans s’arrêter. L’homme présent dans la guérite vitrée, nous invite à
nous éloigner de trois stations pour joindre la station la plus proche où les
trains prennent des passagers pour Manhattan. Après un aller-retour par la
station « 4ème avenue – 9ème rue », nous voilà
dans une rame qui traverse la station Carroll à vive allure. Nous descendons à
« Jay Metro Tech ». Nous montons dans une rame de la ligne
« A ». Contre toute attente, la station suivante se trouve être
« York Street » au lieu de « High Street ». Nous réalisons
que nous sommes à nouveau bord d’un train de la ligne « F » alors que
nous avons bien lu « A » sur les signalisations latérales du convoi.
Etonnant !... Un vent de folie ferroviaire souffle-t-il sur New
York ?!... Nous descendons à la station « 4ème rue –
Washington square ». Une sorte de panique semble s’être emparé du lieu
bondé et survolté. Des agents en jaune et rouge guident les voyageurs plongés
dans l’incertitude et la perplexité. Nous attendons notre tour. Un premier
agent nous dirige vers un quai donné où une seconde agente nous demande cette
fois de descendre de deux paliers pour monter à bord d’un train de la
capricieuse ligne « A ». Pris de doute devant ces informations
contradictoires, nous décidons de suivre les secondes qui s’avèrent être les
bonnes. Dans le train fantôme qui nous conduit à la station « World Trade
Center », j’échange à plusieurs reprises des sourires avec un séduisant
jeune homme à la chevelure rouquine assis devant moi. Quand nous émergeons des
entrailles de la terre, nous constatons que les onze heures passent. Nous
sommes restés « captifs » plus d’une heure dans le labyrinthe des
tunnels de la vaste toile souterraine du métro. Au pied de la tour qui a
replacé celles jumelles du Word Trade Center, nous entrons à nouveau sous terre
pour prendre un train de la ligne « Path » à destination du
New-Jersey. Nous passons sous la rivière Hudson et nous descendons en gare de
Exchange Place. Un hôtel Hyatt est présent. Nous tentons de trouver un taxi en
passant par la réception. En sortant je croise un jeune maharadjah en habit
d’apparat de soie et de pierreries. Il m’offre un éclatant sourire. Ses dents
sont d’une blancheur éclatante. De nombreuses personnes indiennes arrivent pour
une probable cérémonie solennelle. Un employé du parking nous emmène vers une
voiture particulière où le chauffeur demande soixante dollars pour nous
conduire au port de Cape Liberty. Nous déclinons l’offre et nous nous rendons
vers une station de tramways de la ligne « Hudson- Bergen Light
Rail ». Deux tickets sont achetés à deux dollars vingt-cinq l’unité à onze
heures trente-sept. Une fois dans le train, nous constatons que la ligne se
sépare prochainement. Nous avons une chance sur deux d’être dans le bon train.
En gare de « Liberty », nous sommes fixés ; il faut faire un
demi-tour à l’arrêt suivant. Chance ou malchance ? Revenus à la station
précédente, il s’avère que c’est la chance qui a opéré. Dans notre champ de
vision, nous apercevons un unique taxi jaune en attente perdu dans cette gare
construite au milieu de nulle part. De rares constructions sont noyées dans la
végétation. Nous traversons les rails et nous nous dirigeons vers le taxi. Le
conducteur souriant nous demande vingt dollars pour nous conduire au port
d’embarquement. Nous acceptons. Le trajet dure une quinzaine de minutes et à
midi dix nous sommes déposés devant le magnifique navire « Anthem of the
Seas » qui trône dans le port. Sa présence imposante est insolite car les
installations portuaires, isolées de toute vie urbaine, sont entourées de
végétation. L’organisation est remarquable. Nous pouvons garder notre valise.
Dans l’ence
inte des vastes bâtiments, nous sommes accueillis par Doris pour
l’enregistrement. La procédure est rapide, nous montons facilement à bord et
avant treize heures nous sommes dans la cabine 104 située à la proue du navire
sur le neuvième pont. Le navire s’annonce grandiose et les coursives parcourues
pour atteindre notre chez nous sur l’océan sont « sans fin ». En
parallèle, le QM2 fait figure de navire de plaisance. Nous déposons les bagages
et nous regardons le panorama alentours au travers du sabord incliné. Il me
semble voir, l’espace d’un instant temporel décalé, Leonardo di Caprio à la
pointe extrême de la proue. Nous allons déjeuner au buffet du restaurant
« Windjammer Marketplace » au pont quatorze. La salle est immense et
les yeux se perdent dans sa profondeur. Nous déjeunons en amoureux à une table
située à côté d’une des nombreuses baies vitrées qui jalonnent à bâbord et
tribord l’ensemble de la partie du pont attribuée au buffet. Une bonne dizaine
d’îlots offre de la nourriture à profusion. Après le repas nous allons prendre
des photos du port et de l’île de Manhattan à l’horizon. Une opportunité se
présente à nous de monter au ciel sous la forme du « North Star » qui nous
emporte à environ cent mètres en-dessus du pont seize. Une file d’attente
précède l’entrée dans une sorte d’œuf fixé à un bras géant articulé. La nef
s’élève d’une centaine de mètres à la verticale vers le manteau nuageux. Les
gouttes de pluie opacifient quelques peu les vitrages. Tels des oiseaux en
plein ciel, nous prenons des photos des ponts supérieurs du navire et de New
York. Un jardin d’hiver à la douce chaleur estivale se dévoile une fois revenus
sur le plancher des poissons. Un instant de détente dans de confortables
fauteuils évasés est apprécié après le vent et la légère pluie extérieure. Nous
retournons à la cabine pour nous installer. Le « drill », les
informations sur le sauvetage en mer, se déroule au Royal Theatre. Nous suivons
sur écran les directives. Des poignées de mains sont échangées entre les
passagers présents à la fin de l’exercice. Le navire lève l’ancre vers seize
heures. Depuis le sabord de notre cabine d’autres clichés sont pris au fur et à
mesure que le géant des mers glisse vers Manhattan pour effectuer un demi-tour.
La statue de la liberté est frôlée. La position de la cabine donne l’impression
que nous pilotons le vaisseau. Une fois le demi-tour effectué, la direction sud
est prise. Nous allons nous désaltérer au « Café Promenade » sur le
pont quatre où diverses franchises jalonnent la rue commerçante dont un
Starbucks Coffee ingénieusement nommé « La Pâtisserie ». Le choix de
douceurs est conséquent. Quand le navire passe sous le pont suspendu entre le
New Jersey et Staten Island, je prends une photo sous le pont depuis le sabord
au vitrage décoré et à la base agrémentée de verdure. Nous découvrons ensuite
la promenade sur les ponts quatre et cinq. Un lustre grandiose tout illuminé
parade en haut de l’escalier d’honneur. Nous remarquons la présence de nombreux
restaurants. Certains sont payants, d’autres sont gratuits. Nous nous
photographions dans un superbe fauteuil élancé en dralon gris argent et à la
boiserie magistralement moulurée. Nous traversons le vingt-deuxième siècle au
« Bionic Bar ». Les boissons, commandés sur une tablette numérique,
sont réalisées sur l’instant à la demande et versées dans un verre par un des
deux robots qui évoluent gracieusement pour réaliser les cocktails. Jeux de
lumière et musiques futuristes sont de mise. La précision des robots est
étonnante. Tout cela fonctionne sans intervention humaine. Je suis
impressionné… Les ascenseurs vitrés de la promenade situés dans un puits de
lumières scintillantes montent et descendent pour desservir les seize ponts.
Après dix-huit heures trente nous dînons au buffet. Une part de tarte aux
poires et de gâteau au flan terminent le repas. Nous prenons place vers vingt
heures au Royal Theatre. La soirée commence avec la présentation de l’équipe
Atlantis qui a affrété le navire pour la croisière gay. Une quarantaine de
femmes sont annoncées à bord contre plus de deux mille garçons. Une centaine de
voyageurs vient d’Australie. De nombreuses nationalités sont représentées à
bord. Après les applaudissements, l’artiste Jackie Hoffman entre en scène.
Durant plus d’une heure elle chante et anime avec vigueur et un humour décapant
son one man show endiablé. Les spectateurs sont comblés par la prestation. Les
vingt-deux heures sont passés quand nous entrons dans les bras de Morphée...
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