Les sept
heures trente sont passés quand nous prenons le petit-déjeuner au buffet du
« Windjammer Marketplace » au pont quatorze. La vue depuis les grandes
baies vitrées embrasse tout l’océan. Aux confins, les gris et les bleus se
mélangent dans un flou artistique. Les nombreux îlots alimentaires regorgent de
mets variés dans une abondance dupliquée plusieurs fois pour les milliers de
personnes présentes à bord. Nous nous installons à côté d’une baie vitrée. A un
repas de noix, de banane et de viennoiseries, succède un temps d’écriture. Les
mots de la narration de la journée d’hier se réunissent au travers des touches
effleurées du clavier de l’ordinateur. A ma gauche au bout de la banquette, un
jeune homme s’offre une farandole de fruits pour sa collation matinale. Le
récit de notre trajet mouvementé depuis le Comfort Inn vers le navire Anthem of
the Seas s’étoffe de précisions. Après onze heures nous marchons sur le pont
quinze. Chaque boucle équivaut à une distance parcourue de quelques cinq cents
mètres. Des garçons en maillot de bains profitent du soleil sur les transats
tout en lisant ou en bavardant. Un pont plus bas les transats aux abords de la
piscine sont tous occupés. Le long de la promenade, nous repérons la devanture
blanche et rouge d’une camionnette prisonnière d’une paroi de vitrages comme si
elle s’était matérialisée lors d’un malencontreux voyage transdimensionnel qui
aurait mal tourné. Plus avant, une girafe géante, à la robe jaune, munie d’une
ample bouée de sauvetage rose mouchetée de bulles blanches, semble s’être
téléportée de l’univers de Gulliver. Lors d’une rotation nous réservons deux
places vendredi prochain pour l’expérience RipCord à vivre sur un coussin pulsé
dans les airs. Tout est complet jusqu’à cette journée. Midi passe et nous
allons déjeuner au buffet. Purée de patate douce, brocolis cuits à la vapeur et
tarte salée aux champignons composent le menu. Patrick s’offre une sieste. De
mon côté je termine la narration, je sélectionne les photos à publier sur la
page d’hier et je réduits le format avec Photo Filtre. Un fond sonore musical
continu de musiques variées composées sur la planète est diffusé dans l’espace
du vaste buffet. L’après-midi se déroule agréablement à bord. Découverte du
navire, prise de photos, détente en cabine et pause boissons chaudes ponctuent
la trame des heures qui s’écoulent dans le bien-être. Des photos sont prises
depuis le sabord de la cabine. Entre dix-sept heures et dix-neuf heures, sur le
pont quatorze, l’animation « Dog Tag T Danse » bat son plein. Avant
le dîner au buffet contigu, nous assistons quelques instants au continuel
déhanchement des garçons qui se trémoussent autour de la piscine sur une
musique, assourdissante et
vibrante, rythmée et saccadée, aux notes basses dominantes. Des centaines de
mâles évoluent en maillot de bains, le corps bardé de cuir pour une bonne
majorité. Certains arborent des tenues qui seraient qualifiées d’outrageantes
par les « bien-pensants ». Une Drag-Queen en paillettes bleues, le
visage encadré d’une paire de lunettes à la large monture blanche, se trémousse
un pont plus haut devant la masse grouillante des hommes en continuel
mouvement. Lors du repas, une empreinte thaïlandaise se révèle au buffet. Nous
savourons des Dahl Takda et du riz biryani. Vers vingt heures, des vues du
soleil couchant sur l’océan sont immortalisées sur la pellicule numérique. Au
Royal Theatre, nous assistons à la prestation talentueuse de « La
Voix », la célèbre « drag performer » londonienne. Ample
chevelure rouge acajou relevée sur la tête, une longue robe blanche avec traine
décorée de paillettes et de fourrure habille la magnifique créature. Echancrée
sur l’avant, la robe moulante dévoile deux jambes gainées de collants blancs à
résille. L’artiste porte bien son nom. Sa voix, pleinement à l’aise dans les
graves et les aigus, excelle dans tous les répertoires. Un pot-pourri endiablé,
presque en apnée, dévoile une multitude d’interprétations de chanteurs et
chanteuses célèbres, judicieusement caricaturées pour certaines. La salle, en
effervescence, est captivée et conquise par le charisme de cette étonnante
artiste au répertoire vraiment inépuisable. Rires en continus et joyeuse bonne
humeur communicative perdurent durant le détonant one man show… Après
vingt-deux heures Morphée nous accueille pour la nuit…
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