Mary Poppins
vole dans le ciel bleu en voiture ancienne décapotable noire. Elle se pose à
mes côtés …le réveil sonne …il est six heures …le rêve est interrompu… Le
petit-déjeuner, dans le bow-window tribord au pont sept, offre de savourer des
oléagineux, quelques dattes et une banane. Un croissant au beurre est trempé
dans du chocolat chaud coupé avec de l’eau chaude... Le chronojournal recueille
des instants de vie passés à bord du navire QM2 hier. Des photos prises depuis
l’embarquement à Southampton sont sélectionnées et redimensionnées pour
actualiser le blog demain à Brooklyn. Les dix heures quinze passent… Sur le
journal de bord, une information dévoile qu’en 1934 le navire Queen Mary fut le
premier bateau de croisière à être baptisé par un monarque. La star de cinéma
Cary Grant, le surnomma la 8ème merveille du monde… Les éléments
marins renouent avec la froidure en ce début de semaine. Lors de la marche sur
le pont sept nous recevons de fougueuses claques du vent qui s’amuse à nous
déstabiliser sournoisement à l’improviste lors de nos rotations. Un temps de
lecture précède le repas. Une poêlée de cœurs d’artichauts aux champignons, des
petites quiches rondes au brocoli et un velouté de champignons composent le
menu du déjeuner. Lecture et sieste caresse se déroulent dans le confort de la
cabine. A quatorze heures quinze Mike Doyle parle de sa vie au Royal Court
Theatre. Il est interviewé par le directeur de l’animation Paul O’Loughin. Les
passagers sont au rendez-vous. Un ordinateur portable permet de diffuser sur un
grand écran des photos de la vie de l’artiste dont certaines de sa famille.
Mike s’active sur scène à étoffer ses souvenirs d’anecdotes significatives de
sa vie qui génèrent régulièrement des rires de l’assemblée transportée de joie
par ses paroles de narrateur accompli. Après la prestation tonique, nous
retournons à la cabine pour faire les bagages. Nous prenons ensuite quelques
photos au pont deux. Diverses sculptures expressives devant les deux entrées de
l’amphithéâtre Illuminations et le Grand Lobby avec son escalier magistral sont
immortalisés sur la pellicule numérique. L’après-midi se continue avec une
pause chocolat chaud et un temps de lecture au bow-window du pont sept. Vers
dix-huit heures quarante-cinq nous dînons au buffet. Un velouté de légumes, un
chausson légumes seitan et du gratin de chou-fleur agrémenté de camembert sont
appréciés. Nous bavardons avec une dame anglophone assise à une table voisine.
Après un séjour aux Etats-Unis et à Québec au Canada, elle retournera au
Royaume-Uni par le QM2 en septembre. Pour la petite histoire, elle raconte un
souvenir de sa scolarité où elle avait pour camarade de classe une certaine
Barbra Streisand… De manière imprévue, nous dégustons à une autre table une
part de gâteau aux amandes, une sorte de cake agrémenté d’une note de confiture
de fraise. A vingt heure quarante-cinq, nous assistons au spectacle de la
violoniste virtuose Kateryna Sychova née en Ukraine voici quelques vingt-six
printemps. Elle reçut son premier violon l’année de ses six ans. Pour pallier à
l’inconfort sonore de sa famille, elle commença à jouer dans …la salle de bains
…du logement familial… Sa beauté, empreinte de celle des irlandaises, est mise
en valeur par une magnifique et longue chevelure rousse. La jeune femme fascine
par son charisme et son talent lui offre d’interpréter une large palette
d’œuvres connues et inconnues, dont des musiques ukrainiennes, moldaves et
arméniennes. Je suis fasciné et conquis par sa beauté, son charme et son
talent. Après ces instants magiques où l’artiste est ovationnée, nous
retournons à la cabine pour une dernière nuit à bord. Avant de pénétrer dans la
musique des rêves, nous effectuons un ultime bond temporel d’une heure dans le
temps. Demain à six heures du matin, il sera midi en France…
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