samedi 2 juillet 2016

Balade ferroviaire sur le train « Mount Hood Railroad »...

Rites matinaux et petit-déjeuner dans la chambre se succèdent. A neuf heures nous quittons le Rodeway Inn. Nous effectuons quelques courses au supermarché local « Select Market », situé à quelques centaines de mètres du motel. Dans le magasin, Sally tente de trouver avec moi, vainement, des « Coconut Date Rolls », des rouleaux de datte entourés de paillettes de noix de coco. J’apprécie au petit-déjeuner le moelleux et la saveur de ces rouleaux. Nous achetons un avocat mûr et un kilo de cerises de la région à environ quatre dollars le kilogramme, soit un peu moins de quatre euro. Kaylee nous accueille à la caisse ; elle me semble distante ; peut-être est-elle déjà en pleine fête nationale dans son esprit. Nous roulons sur la route 14 en direction du village de Hood River où nous allons prendre le train. Diana nous accueille au guichet de la gare. Nous recevons les deux billets réservés hier. Une trentaine de minutes s’offrent à nous avant de monter à bord du train. Nous nous baladons dans le village. Nous découvrons le petit parc « Georgiana Smith Park » aménagé en contrebas de la bibliothèque municipale. Une jeune marchande de crème glacée s’est installée dans une petite maisonnette bleu turquoise en face du parc. Elle commence à installer les tables sur la terrasse pourvue de parasols en toile rouge. Dans le parc incliné, une tonnelle rectangulaire ajourée au treillage en lamelles de bois clair vernis, où des plantes fleuries commencent à grimper pour former un abri ombragé, est aménagée avec des tables rondes et des chaises à bras en fer forgé gris argenté. A son côté, un totem original se dévoile où il est écrit en blanc une quinzaine de fois, sur chacun des quatre tableaux noirs, la ligne « Before I die I want to… » « Avant de mourir, je veux… ». Un espace libre est disponible après chaque ligne pour écrire une réponse à la craie de couleur. Les villageois et les visiteurs se sont prêtés au jeu et toutes les lignes ont reçu un vœu ; nous ajoutons « To travel on Mars » « voyager sur la planète Mars ». Un peu plus haut, un autre petit espace convivial situé sous un arbre feuillu est entouré d’un muret circulaire en pierres plates. Une plaque remercie la famille Stoltz pour son don de terrain en 2000 qui permit d’agrandir et de rénover le parc. Un tepee en pierre, un peu à l’écart devant la bibliothèque, charme le regard dans son discret ensemble paysagé. Le ciel est grand bleu et le soleil darde déjà de chauds rayons. Nous retournons à la gare en suivant le trottoir à l’ombre d’Oak street. Nous montons à bord du train « Mount Hood Railroad ». Nous sommes installés au second niveau d’un wagon coiffé d’un dôme transparent offrant une vue panoramique à 360°. A onze heures le train s’ébranle et commence à rouler sur une ligne ferroviaire construite entre 1906 et 1909. Le mont Adams enneigé, situé dans l'état de Washington, surplombe le paysage à l’horizon. Patrick le prend en photo au travers du dôme. Il porte le nom du président John Adams, le second président des Etats-Unis. Ce volcan, dont la dernière éruption remonte à la fin du premier millénaire, trône dans la chaîne des Cascades où se trouvent également le mont Saint Helens et le mont Rainier. Il culmine à 3742 mètres d'altitude. Le convoi composé de trois wagons suit la rivière « Hood River » sur environ cinq kilomètres pour s’arrêter en fin de voie à un « switchback », un système simple qui évite au train un virage à 180° sans effort ; la direction du voyage est inversée et le train repart pour grimper facilement la montagne. Jessy, notre hôtesse à la longue chevelure blonde, sert un thé noir à Patrick. Je prends quelques vues de l’intérieur du wagon. Nous sommes assis sur une banquette deux places en dralon gris clair rayé de bandes noires. Le train accède à une plaine vallonnée de moyenne montagne. Je photographie une superbe maison gris clair à la toiture en T. Une véranda ceinture le premier niveau. Balustrades et encadrements sont en bois blanc. Nous passons devant une scierie où une multitude de piles de planches est alignée au bord de la voie. Sur chaque empilement, le mot « Mt Hood » est écrit en façade. La bourgade de « Pine Grove » est traversée. Son économie est basée sur la production de fruits à grande échelle. Le train sillonne une multitude de vergers qui couvrent plaines et vallons à perte de vue. Des arbres fruitiers s’épanouissent sous le chaud soleil. La ligne ferroviaire fut achetée par l'Union Pacific en 1968 et exploitée pour le transport de fruits et de bois. Nous atteignons le terminus à Odell, un village qui bénéficie de la présence de la coopérative « Diamant Fruit Growers », une des plus anciennes dans la région. Elle réunit plus d’une centaine d’exploitations agricoles qui cultivent des poires, des pommes et des cerises sur plus de six mille acres de vergers familiaux situés dans la vallée de la rivière Hood, une vaste vallée fertile et florissante au pied du mont Hood. Chaque année la fonte des neiges offre une eau exceptionnelle qui nourrit les milliers d'arbres fruitiers. Le village fut nommé en 1861 par un pionnier, William Odell, originaire du Tennessee, qui s’installa dans la région en venant de la Californie. Le train s’arrête sur la voie un peu avant le supermarché « Mid Valley Market » à côté d’un champ fraichement tondu. Des tables de pique-nique coiffées d’un petit chapiteau blanc sont à disposition des voyageurs ; un cow-boy joue de la guitare pour donner un air de fête. Assis à une table, je savoure le sandwich à l’houmous et aux crudités compris dans le billet de train. Patrick prend des photos et cueille des mûres sauvages que je savourerai dans le train au retour. De l’autre côté de la voie, une montagne de bacs en plastique attend sagement la cueillette des fruits. Après une trentaine de minutes, la sirène du train retentit. Nous remontons à bord. Durant une partie du trajet retour, un père et ses trois garçons jouent aux cartes à nos côtés ; quelques visages d’enfants figurent sur certains clichés. Nous sommes de retour à la gare de Hood River après treize heures. Je serre la main de Diana à la sortie du train. En nous allégeant des K-ways à la voiture, un homme barbu nous vante le train panoramique sans savoir que nous venons de le prendre. Il nous quitte en me tapant affectueusement sur l’épaule et en lançant «  I love you guys » « Je vous aime les garçons » ; un charmant personnage !... Nous nous rendons chez « Bette's Place » sur Oak Street. J’apprécie leur délicieux café Mocha. Patrick sirote un jus de pomme chaud à la cannelle en découvrant la saveur d’un muffin maison orange amande. Vers quatorze heures nous reprenons la route. Nous suivons la route 30 en Oregon et nous traversons le pont des Dieux situé à la sortie du village de « Cascade Locks » où le City Hall, la mairie, est photographié. Nous voilà à nouveau dans l’état de Washington. Nous atteignons la ville de Vancouver vers quinze heures trente. Un temps de détente se déroule chez le libraire Barnes & Noble sur Plain boulevard. La jeune Ashley nous accueille. Des cafés Mochas sont sirotés et la saveur d’une part de gâteau « Oreo Stack » est découverte. Je feuillette un magazine sur des demeures américaines présentées avec leur plan. Un plein de carburant est effectué à la station Shell « Kwik Gas » où à la caisse le sourire d’Anitra me fait penser à celui de l’actrice Whoopi Goldberg.  Une superbe ancienne Cadillac décapotable est garée à proximité des pompes. Je prends une photo. Vers dix-sept heures nous arrivons à l’étape du soir. Le motel Econo Lodge de Kelso, dans la banlieue de Longview, est situé devant des villas de charme. Gavino nous accueille et nous attribue la chambre 121. La voiture est garée devant la porte. Lors du dîner je savoure des cerises de la région achetées à Stevenson. La nuit tombe progressivement et les lumières s’allument dans l’avenue Pacific. Les rideaux de la fenêtre de la chambre sont tirés pour fermer le voile sur cette journée mémorable dans les prairies de la vallée de la rivière Hood…

























































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