Nous
émergeons des rêves vers cinq heures trente-cinq. Le disque solaire émerge
également à l’horizon telle une boule de feu surgie des flots calmes du lac qui
miroitent les premiers rayons. Une palette d’or orangé s’épanouit dans la
magnificence du souffle créateur impermanent. Les rites matinaux et le
petit-déjeuner se succèdent. Quelques vues de la chambre sont prises. Nous quittons
le Congress Plaza Hotel avant huit heures et nous nous dirigeons avec les
bagages vers la station de métro Jackson. Nous dépassons un jeune homme le long
du boulevard Jackson qui lit un roman en marchant ; du jamais vu. La
température est déjà élevée et la circulation perturbée à cause du proche
festival de musique. Nous montons dans une rame de la ligne bleue ; ce train
est à destination de « Jefferson Park ». A cette station nous prenons
la rame suivante qui nous dépose à l’aéroport O’Hare, le quatrième et dernier
arrêt suivant. Je prends en photo des panneaux indicateurs sur la route voisine
des rails. La ville de Rockford, traversée lors du road-trip, côtoie le nom
O’Hare sur le panneau de gauche. Il est neuf heures sept quand nous sortons du second
train. Un jeune garçon blond tient à la main le livre « Little Prince »
de Saint Exupéry en sortant du wagon avant nous ; à cet instant la phrase :
« Le pont de l’amitié traverse le temps et l’espace », me vient aussitôt
à l’esprit. La connexion pédestre avec les terminaux d’embarquement est
efficace et, quelques escalators plus loin, le comptoir de la compagnie Delta
entre dans notre champ de vision. Josie nous accueille et s’affaire
efficacement, sur un petit terminal d’ordinateur, à nous imprimer les cartes
d’embarquements pour les deux vols. Kyle s’occupe de la valise que nous retrouverons
directement à l’aéroport de Fort Lauderdale. Nous passons le contrôle des
douanes et le contrôle de sécurité. Les poches sont vidées, les chaussures
enlevées, les vestes quittées, l’ordinateur et l’iPad déshabillés. Tous les
effets personnels sont mis dans un bac pour être scannés avec les bagages à
main. Nous passons dans un cylindre vertical vitré qui nous scanne et nous
contrôle de la tête aux pieds, lesquels sont posés sur des empreintes de pas au
sol. Les bras sont relevés sur la tête et légèrement croisés comme le montre un
schéma. Un « fouineur » rotatif circule autour de moi et, après
quelques instants, une agente m’invite à sortir de l’appareil. Le sac à dos
bleu/blanc a retenu l’attention du scanneur. Il est ouvert en ma présence. Le
pot d’argile verte, de « clay powder » en anglais, semble suspect. Le
garde veut le confisquer. J’argumente que c’est de la simple poudre d’argile
pour se laver les dents. Il fait appel à un collègue. Ils devisent sur la
marche à suivre. Finalement la poudre est contrôlée avec deux agents chimiques
réactifs. Le test est négatif et le pot, bien revissé par l’agent, est remis
dans le sac à dos. Les neuf heures trente sont passées de quelques minutes
quand nous atteignons la salle d’embarquement E11 ; le vol est à onze
heures trente. Tout s’est déroulé admirablement et du temps m’est offert pour
écrire sur l’ordinateur à une petite table ronde en aluminium d’un Starbucks
situé juste à côté de la salle ; la chance est notre fidèle compagne,
attentive et constante. Une longue file d’attente devant le coffee incite
Patrick à chercher ailleurs une boisson chaude. J’écris ces lignes en son
absence et les dix heures approchent quand je commence la narration de la
journée d’hier. [La narration est reprise
dans le petit appartement de l’hôtel Lush le jeudi 28 juillet après dix-sept
heures.] Patrick revient une demi-heure plus tard. Dans un autre Starbucks
du terminal, il a acheté auprès de Jacar une banane, un jus Naked fraise banane
et un café Mocha qu’il a siroté en marchant. J’éteins l’ordinateur et, à mon
tour, je vais faire quelques emplettes pour déjeuner dans l’avion. Jenny
m’accueille chez « Argo Tea », une autre chaîne de coffee connue à
New York voici deux ans. Elle encaisse le montant de deux « Raspberry
Danish », de deux « Bistro Savory », un épinard-feta et l’autre
poireau parmesan …et d’un café Mocha avec deux pour cent de lait « regular ».
Le café s’avère excellent. Je prends des photos dont une de l’avion dans lequel
nous embarquons. Nous sommes assis aux sièges 18D et 18E. Patrick trouve au sol
un quarter dollar ; il est écrit sur la pièce « Fort McHenry –
Maryland 2013 ». Le « Fort McHenry National Monument » se situe
dans la périphérie de Baltimore… L’avion décolle vers onze heures trente. Il
s’élève rapidement dans le ciel au-dessus des nuages. Le magazine « Sky
Delta » est découvert avec en couverture une maquette d’un possible avion
du futur qui joindrait n’importe quelle destination sur Terre entre une et deux
heures de vol !... Une publicité annonce l’ouverture du restaurant «
Trufflesecco » à Camden à Londres. Nous déjeunons au-dessus des nuages,
photographiés de temps à autre. Avant le décollage, j’émettais l’idée de servir
des cafés Starbucks dans les avions. C’est chose faite dans la compagnie Delta.
Patrick sirote un café Starbucks offert. Durant le vol, par endroits, au
travers de quelques moutons nuageux éparpillés, le sol se dessine de façon
rectiligne. Les rectangles et carrés des champs de cultures céréalières sont
impressionnants de symétrie ; par association d’idée, Patrick pense à des
cubes Borg de l’univers de Star Trek. La skyline du centre d’Atlanta –hello Sophie à Lizella- se dessine à
l’horizon. Nous voyons nettement dans les alentours de la capitale de la
Géorgie une colline de déchets domestiques couverte de capteurs solaires ;
impressionnant !... L’avion se pose sur le tarmac de l’aéroport de
Hartsfield vers quatorze heures trente, heure locale. Durant le vol d’une durée
de deux heures, nous avons fait un saut temporel d’une heure dans le futur pour
nous harmoniser avec le fuseau horaire de New York. Du terminal
« T », nous prenons un train, une navette, pour joindre le terminal
« A » où nous allons embarquer environ une heure plus tard dans un
autre avion Delta à destination de Fort Lauderdale en Floride. L’aéroport
semble immense. A peine parvenus à la porte A10, nous sommes accostés par une
jeune femme en uniforme. Elle nous annonce que nous sommes les gagnants d’un road-trip
aux USA. La chance va opérer pour deux autres personnes car pour bénéficier de
ce prix il faut résider aux Etats-Unis. Un « Coffee Bean & Tea
Leaf » se dévoile dans les couloirs avant de parvenir à la porte A10.
Alicia qui se débrouille dans notre langue énonce en français le montant des
cafés Mochas à payer ; chapeau !... Contre toute attente le café est
très sucré et je décide de le remplacer par un autre Mocha, acheté cette fois
au McDonald’s situé juste en face du hall d’embarquement. L’avion, plus gros
que le précédent, est aussi pris en photo. Un container « Gate
Gourmet » est relié en hauteur à une porte en queue d’appareil. Vers seize
heures l’avion décolle. Nous sommes assis aux places 25D et 25E. Les hublots
sont presque tous occultés car la quasi-totalité des passagers s’activent sur
les écrans tactiles à disposition de tout un chacun sur le dossier des sièges
avant. Films, séries télévision, jeux, programmes pour enfants et autres
possibilités sont proposées aux passagers. Grâce aux écouteurs de l’iPod,
Patrick regarde deux épisodes de la saison deux de la série « Les
100 ». De mon côtés je regarde, en cinéma muet, divers bandes annonces de
films dont « Midnight Special » et « Demolition » avec Jake
Gyllenhaal. Je découvre également des extraits de séries dont « The
Flash ». A seize heures trente-et-une, je photographie sur le cadran des
informations relatives au vol en cours ; il reste 733 kilomètres à
parcourir, nous sommes à une altitude de 9367 mètres et la température
extérieure est de 36° en-dessous de zéro. Le vol se déroule efficacement et
nous atterrissons avec environ un quart d’heure d’avance sur l’horaire prévu de
dix-huit heures. Nous patientons une trentaine de minutes dehors devant l’aire
d’arrivée de Delta, dans la chaude moiteur de l’été floridien. La navette
réservée par Rick, un des deux propriétaires, avec Jay, de l’hôtel gay « Lush
Royale », arrive. Elle est conduite par Cosme, un jeune homme avec qui
nous communiquons par SMS pour coordonner de façon optimale le lieu de prise en
charge. Nous sommes déposés à dix-neuf heures quinze à l’hôtel Lush sur
Terramar Street à Fort Lauderdale Beach. Nous sonnons pour entrer et, un
instant plus tard, un jeune homme arrive à la réception pour le check-in. Dans
l’intervalle, deux solides gaillards gays sortent et nous laissent entrer. Nous
déposons les bagages dans l’appartement 105 et nous allons dîner frugalement. Patrick
regarde le menu du restaurant du « Sea Club Resort », situé sur le
front de mer à une courte distance à pied, où les mets végétariens sont
absents. Pendant ce court laps de temps je prends en photo une statue d’un
jeune enfant avec un chien disposée au bas des escaliers ; je pense à Tom
Sawyer. Nous dînons finalement à côté au « The Atlantic Hotel & Spa ». La
terrasse est éclairée par des flambeaux ; les flammes chancellent au vent
marin assidu. Le serveur, Brittani, parle un français créole. Nous savourons
une petite assiette de champignons sautés. Patrick termine son repas avec un
« Mississipi Mud Pie », une éblouissante part de gâteau au chocolat servie
avec une boule de glace chocolat. La nuit est tombée et les vingt-et-une heures
sont passées quand nous réglons l’addition. Nous retournons au Lush Royale pour
une première nuit à Fort Lauderdale Beach. Une fois installés, nous nous
étendons sur un lit au matelas moelleux pour rejoindre Morphée pour la nuit…
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