Le jour, levé
depuis cinq heures trente, voit notre arrivée dans la salle du petit-déjeuner
vers huit heures. A la table voisine, trois générations prennent leur collation :
un couple de grands-parents, un couple de parents et deux enfants ; une
adolescente et un mignon petit gars aux yeux bleus et à la chevelure blonde
comme les blés. La suite de la matinée au Hyatt House se déroule au rythme des
activités de chacun. Nous sortons après onze heures et nous prenons le monorail
qui nous dépose à l’angle de Pine Street et de la cinquième avenue. Un bloc
plus loin, nous suivons Pike Street en direction de la baie d’Elliott.
L’objectif d’aujourd’hui est la découverte de l’établissement initial d’une
chaîne mondialement connue sur
Terre. Les onze heures trente ont sonné lorsque nous entrons dans le premier
café Starbuck né en 1971 sur Western avenue et rapidement transféré un peu plus
loin au cœur du Public Market, à l’adresse où nous sommes, sur Pike street à
l’angle avec la première avenue. Il fut créé par trois « guys »,
trois gars, de trois générations différentes, Jerry Baldwin, Zev Siegl et
Gordon Bowker qui se rencontrèrent au hasard des chemins de la vie. Le logo du
début évolua et le brun initial fut changé en vert sur une intuition de Gordon.
La légende raconte que l’idée de créer un café à Seattle germa dans son esprit
lorsqu’il but un cappuccino à Rome en Italie au bord de la fontaine de Trevi en
1961… Aujourd’hui, la société, au célèbre logo, est forte de plus de
vingt-trois mille cafés de par le monde. Elle commença vraiment son expansion
mondiale quand Howard Schultz entra dans l’aventure au début des années
quatre-vingt. Quelques années plus tard, le rythme des naissances des cafés fut
effréné durant une vingtaine de printemps. La société ouvrit en moyenne
deux nouveaux établissements par jour ; « amazing »
« étonnant » comme dirait notre amie Faina. Le premier Starbuck’s
extérieur à l’Amérique du nord fut, quant à lui, ouvert à Tokyo en 1996. Pour
la petite histoire, l’appellation « Starbuck », choisie pour
l’enseigne du café, vient du nom de l’officier courageux Starbuck, le seul à
oser s'opposer au capitaine Achab, le capitaine cruel et tyrannique du navire
Péquod qui vit une de ses jambes être arrachée par la baleine Moby Dick ;
depuis lors Achab chercha coûte que coûte à la tuer en entraînant les membres
de son équipage au péril de leur vie… La climatisation dans le café est élevée.
Nous remettons la visite à plus tard et nous allons déjeuner dans un restaurant
végétarien repéré par Patrick en marchant sur Pike street. « The Veggie
Grill » se situe sur la quatrième avenue. Le menu propose des mets vegan
où les légumes sont à l’honneur. Gabriela m’accueille à la caisse vers midi
quinze. Patrick savoure un « Veggie Cheeseburger » et je déguste une
salade « Mediterranean Supergreens ». Le restaurant est également
présent en Californie et dans l’Oregon. Les treize heures passent quand nous
sortons de ce lieu accueillant et convivial. Nous retournons vers le Public
Market dans le dessein d’acheter des douceurs chez les trois copines. Une file
d’attente est constituée devant la pâtisserie et j’ai tout le temps d’effectuer
mon choix au travers de la vitrine. Un panonceau indique d’intégrer la file
uniquement quand le choix est arrêté ; la grande diversité peut en effet
ralentir grandement la sélection. Nous optons pour un scone beurre, lait et
pêche …pour un « Coconut Almond Delight » et pour un « Walnut
Brownie ». Une charmante jeune fille enjouée encaisse les quelques dix
dollars de notre « folie » gourmande. Nous nous rendons ensuite au
premier Starbucks où Amanda enregistre la commande de deux cafés Mochas après
un temps passé dans la file d’attente. La salle est pleine, les places sont
rares et les convives devisent joyeusement et bruyamment. Nous sommes installés
à la table commune partagée à un moment donné avec uniquement des personnes aux
visages asiatiques. Je sirote le café en dégustant lentement le délice à la
noix de coco dans son chausson de chocolat où quelques amandes grillées
dévoilent leur croquant. Je prends des photos de l’intérieur du café qui a
gardé quelques artefacts du début. Contre certains murs, des cadres dévoilent
des scènes du passé. Un pittoresque trolley vert et or « Emerald
City » roule devant le café sur Pike ; je le prends en photo à la
volée au travers du vitrage. Le mur du fond du café est garni, voire
« tapissé », d’objets souvenirs à l’effigie du premier café de la
chaîne dont de nombreux « mug », des tasses cylindriques avec une
anse, aux formes et aux couleurs variés, tous étoffés du premier logo brun. Les
minutes s’écoulent agréablement et j’ai plaisir à promener mon regard alentour,
à la fois sur le cadre attrayant et sur les visages épanouis des clients. A quatorze
heures dix, nous nous prenons l’un après l’autre en photo devant le café. En
arrière-plan figurent le premier logo brun, l’année de la naissance et le nom
Starbucks Coffee. Nous remontons ensuite Pike Street dans le dessein de trouver
un autre établissement Starbucks réputé dont l’adresse est restée à l’hôtel.
Dans l’incertitude, nous effectuons un crochet par Pine Street en prenant à
gauche après le « Washington State Convention Center ». La zone
commerciale se raréfie et nous passons dessus les voies de l’autoroute cinq. Je
propose de pousser une rue plus loin. Nous prenons à droite dans Minor avenue
…et la chance opère. Un bloc plus loin, à l’angle avec Pike, le vaste et
superbe édifice « Starbucks Reserve Roastery & Tasting Room » manifeste
son élégante présence. Une sorte de maison de Goliath, répartie sur environ
mille cinq cents mètres carrés, unique en son genre, ouverte il y a deux ans
dans le quartier Capitol Hill, semble vouloir capturer passé, présent et futur
au travers du café et de sa torréfaction. Ce Starbucks, probablement le plus
grand de la planète, dévoile différents espaces de détente, une cheminée, deux
cafés, un restaurant, un comptoir de vente de grains de cafés et d’autres aménagements
dont le traditionnel magasin de souvenirs consacré essentiellement aux produits
de la marque. Le processus de torréfaction des grains se déroule dans l’espace
ouvert d’un seul tenant, telle la scène d’un théâtre dédiée au café. Des grains
de café sont aspirés dans un conduit transparent qui se coude au plafond pour
initier la torréfaction. Prêts à être moulus, ils ressortent en fin de
processus dans des silos d'or dans l’enceinte du café-bar situé vers l’entrée. Des
écrans numériques servent de poste de pilotage pour les diverses opérations. Sur
un article de presse, un journaliste, lors de l’ouverture pour les fêtes de fin
d’année 2014, comparaît le « Roi Starbucks » à un Willy Wonka du
café... Nous testons, prêt de la cheminée aux flammes dansantes, dans de
confortables fauteuils en cuir marron clair, la saveur et l’arôme d’un « Solo
Espresso Ethiopia Gedeb » servi avec un petit verre d’eau gazeuse. Les
asiatiques sont aussi présents en nombre. Le complexe est trop vaste pour se
dévoiler pleinement en une seule fois. Nous passons d’agréables minutes de découverte
et de détente. Après seize heures, nous sortons de cette caverne d’Ali Baba
dédiée au café et nous marchons sur Pike Street en direction du front de mer. Un
bloc plus bas, à l’angle avec Boren avenue, le petit parc « Plymouth
Pillars Park » offre au regard de façon insolite de grosse colonnes en
pierre rainurée. Nous bifurquons à droite quelques rues plus bas dans la
quatrième avenue. A l’angle avec Pine Street, devant le parc « Westlake
Park » au sol privé de terre et d’herbe, nous entrons dans un Starbucks pour
déguster les douceurs des trois copines. Patrick se régale avec le scone et moi
avec le brownie. Installés devant le vitrage, nous observons les divers véhicules en mouvement et les
nombreux passants ; des centaines de vies à peine effleurées l’espace d’un
regard. Nous retournons ensuite au Hyatt en suivant la quatrième avenue. Un
car-bateau de l’opérateur « Ride the Ducks of Seattle », un véhicule
amphibie surnommé « canard », est prêt pour un prochain tour dans les rues de
la ville et sur l’eau du lac Union. Outre sa forme spectaculaire, sa captivante
faculté est à la fois de rouler et de naviguer. Cette expérience sera pour une
autre fois ou pas. Nous prenons à droite dans Cedar street, nous suivons la
promenade « Fisher Plaza » et nous atteignons le « chez nous »
à Seattle. Avant de monter dans la suite, je prends en photo une petite partie
de la décoration du hall d’accueil. Une dernière soirée au pays de Starbucks s’offre
à nous entre lecture, écriture et détente. Lors du dîner je sirote une
camomille Tazo ...la société a été achetée par Starbucks en 1999…
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