La nuit a été
portée par une multitude de feux d’artifices. Le petit-déjeuner se déroule à la
réception du motel. Nous quittons l’Econo Lodge vers onze heures et nous
effectuons quelques courses au Supermarché « Swanson’s Foods » situé
de l’autre côté de l’avenue. Debbie, une petite dame un peu boulotte, à la
chevelure blonde mi longue, nous accueille à la caisse. Nous nous rendons
ensuite sur l’avenue Chenault pour découvrir le « Hoquiam Castle »
dont l’histoire mouvementée s’est dévoilée fortuitement hier sur Internet. Le
château fut édifié entre 1897 et 1900. À son époque il surplombait le village.
Le château est né de la volonté du baron Robert Lytle qui fit fortune en créant
sur la côte ouest la première scierie fonctionnant à l’électricité. La famille
Lytle déménagea à Portland en 1910 et le château fut généreusement offert
en cadeau de mariage à la nièce de Robert, Theadosia Bale. Elle vécut dans la
somptueuse demeure jusqu'à sa mort survenue dans les années cinquante.
Abandonné à son sort pendant plusieurs années, le château fit la joie des
enfants des environs qui le soupçonnèrent d’être hanté en lui conférant de
mystérieuses histoires imaginaires. Les années passèrent et, en 1968, le
château fut conquis par la famille Watson qui le restaura avec amour tout en
accueillant des visiteurs de temps à autre. D’autres années passèrent. Jim
Spencer tomba amoureux du castel au début des années quatre-vingt-dix ; il
s’y installa en continuant la tradition d’accueillir les visiteurs. A la fin du
siècle dernier, David et Linda Carpenter acquirent le prestigieux manoir, lui
rendirent sa splendeur d’autrefois et le transformèrent en « Bed &
Breakfast ». Donna Grow l’acheta il y a douze ans …et, aujourd’hui,
un écriteau invite à téléphoner pour une visite. Nous prenons des photos. A la
gauche du château, une autre demeure de charme, lambrissée de jaune, attend un
nouvel occupant. Après ce petit voyage dans le passé, nous nous rendons au
second restaurant mexicain « Mazatlan » sur West Wishkah Street. Je
prends en photo une camionnette des pompiers d’Aberdeen en attente au bord de
la rue. Le service est effectué par Arturo qui branche à mon attention le
juke-box présent devant le bar. Je glisse un dollar et je programme des
musiques du groupe Nirvana. J’ai la surprise de rencontrer Andrea, notre
hôtesse de l’autre restaurant. Patrick choisit un « Veggie Enchiladas »
et j’opte pour un « Veggie Burrito ». Les mets sont savoureux. La
décoration est attrayante et des photos sont prises. Vers treize heures nous
reprenons la route pour nous rendre dans la ville d’Olympia, la capitale de
l’état de Washington et le siège du comté de Thurston, distante d’une soixante
de miles. Nous suivons tour à tour les routes 12, 8 et 101. Nous dépassons un
mobile-home qui tire un pick-up Toyota marron clair chargé de bicyclettes.
Alors que nous roulons sur la route huit, vers quatorze heures, nous sommes
arrêtés dans un bouchon. Patrick pense à un accident. Les véhicules des deux
files avancent lentement et irrégulièrement ; nous côtoyons plusieurs fois
une caravane « Nash » tractée par un pick-up conduit par un jeune
homme blond bien bâti. Son épouse est assise à son côté ; leur fils
grignote, assis à l’arrière. Nous roulons au pas. Un peu avant quinze heures,
un panneau rouge en losange, encadré de noir, indique « Crash Ahead »
« Crash devant ». Une dizaine de minutes plus tard, la route huit se
termine et nous entrons dans la route cent un. Des flèches orange défilent sur
un pick-up blanc où il est écrit latéralement « Incident Response
Team » « Incident - Equipe d’intervention ». Nous dépassons
lentement le lieu de l’accident. Des photos sont prises d’une caravane mal en
point et de son pick-up rouge bien amoché. Quelques minutes plus tard notre
première destination se profile. Le bâtiment sur trois niveaux en briques bleu
marine « Nicholson & Associates Insurance » capte le regard quand
nous tournons à gauche sur le boulevard« Black Lake » où se situe le
Barnes & Noble d’Olympia. Patrick photographie le panneau de bienvenue
« Welcome to Olympia West ». Chez le libraire, la jeune et gracile
Teresa, souriante, m’accueille à la caisse avec quelques mots de français. Nous
sirotons des cafés Mochas dans la rotonde du coffee. Le magazine « Docteur
Who » de juin 2016 est feuilleté. Nous apprécions une petite heure de
détente dans cet univers magique des livres après les quelques deux heures passées
dans la voiture. Un mug serti de cuir noir, proposé à l’achat par le libraire,
est photographié à défaut de l’acquérir par manque de place dans les bagages.
Vers seize heures trente, nous découvrons environ trois miles plus loin les
chutes « Tumwater Falls » sur la rivière Deschutes. Une série de
cascades s’offre plaisamment à nos regards éblouis. Que de beauté cachée au
sein d’un énorme réseau d’intersections enchevêtré de routes et de ponts. Les
eaux ruissèlent pour venir nourrir le lac Capitol. Nous suivons les sentiers
pédestres aménagés des deux côtés de la rivière qui sont réunis par des
passerelles en bois. Des roches sculptées par le continuel écoulement de l’eau,
des échelles à poissons astucieusement créées le long de la rivière, des
balcons en bois pour admirer les chutes, les ondulations écumeuses de l’eau
confèrent au site, bordé d’arbres magnifiques et de fleurs discrètes, un charme
enchanteur et reposant. Les diverses mélodies générées par les multiples
cascades baignent délicatement l’oreille lors de notre flânerie. Un grand totem,
offert par le « Club du saumon d’Olympia », se remarque en haut des chutes. La promenade
se termine et nous reprenons la route pour joindre le Quality Inn, situé à
environ trois miles des chutes, dans la ville d’Olympia. Les dix-huit heures
approchent doucement quand nous parvenons au motel. Scott nous accueille à la
réception et nous attribue la chambre 115 au rez-de-chaussée. Dans le petit
bureau de l’ordinateur à disposition de la clientèle, un « Flash calendar »
indique la date, l’heure et la température à côté d’une vue des chutes
Tumwater. Une agréable soirée dans la capitale de l’état s’offre à nous dans le
confort du motel…
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