mardi 19 juillet 2016

Le quartier « Pioneer Square » se dévoile à Seattle avant de prendre le train...

Dans la salle du petit-déjeuner, un garçonnet, à la chevelure blonde mi-longue, porte une veste de la Nasa et des lunettes de soleil aux verres miroirs. Il se prend au sérieux dans son rôle ; peut-être un futur spationaute. Le blog est actualisé dans la matinée. Nous quittons le Hyatt House vers onze heures et nous flânons dans les alentours de la Space Needle avant le repas. Nous déjeunons au Wok à l’Armory Center. Des cafés Mochas Ceres sont sirotés. Nous récupérons les bagages restés en consigne à l’hôtel et nous prenons le taxi 382 de la compagnie « Seattle Yellow Cab ». Le jeune chauffeur, un air de l’acteur Eddie Murphy, nous dépose à la gare « King Street Station » avant quatorze heures. Un campanile, inspiré de celui de la place Saint-Marc à Venise, trône sur les bâtiments. Nous sommes en avance d’environ deux heures pour prendre le train et nous décidons de confier, pour vingt dollars, cinq pièces de bagage à un employé de la gare. Nous découvrons ensuite le quartier « Pioneer Square », né en 1852, dominé par l’élégante tour « Smith Tower ». La tour, le plus ancien gratte-ciel de la ville, fut édifiée dans les années 1910. Elle porte le nom du magnat Lyman Cornelius Smith. Elle a dominé la ville de ses cent soixante mètres de hauteur jusqu’en 1962 où elle fut détrônée par la Space Needle. Divers édifices anciens me séduisent sans toutefois dévoiler des informations sur leur histoire. Au numéro 401 sur la seconde avenue, j’entre dans une cour intérieure, vitrée entre deux buildings en briques, qui charme le regard par des candélabres en fer forgé noir coiffés chacun de cinq globes laiteux, par une façade en verre sertie d’arches métalliques, par une verrière inclinée et par des balconnets décorés de végétation. Un peu plus loin, contre toute attente, nous entendons des chutes d’eau. Elles tombent en cascades dans le petit parc « Waterfall Garden Park » ; au bas du panonceau indiquant les horaires du site, je lis « Birthplace of United Parcel Service », soit  le lieu de naissance de la firme UPS. Une plaque rappelle la commémoration en 2007 des cent ans de la création de la société à Seattle ; il est indiqué que de très nombreux employés furent présents. Sur la rambarde d’un coffee, je photographie quatre fraises posées sur la bordure métallique ; elles prennent le soleil. Nous arpentons le quartier autour de la tour Smith où le déconcertant City Hall, qui s’imagine design, ne laisse aucune possibilité de photo tant il est difforme et caché par la végétation. Une fresque murale est prise partiellement en photo. Plus bas sur la quatrième avenue, le parc « City Hall Park » est traversé. Des « homeless » sont présents, certains avec leurs affaires ; d’autres dorment sur l’herbe. Sur une proche affichette, collée sur un poteau, il est question d’une victoire des « Homeless » ; le texte m’est incompréhensible. Nous terminons une boucle, pour éviter de nous éloigner, en allant nous désaltérer au Zeitgeist Coffee sur Jackson Street. Une jeune femme  souriante, brune, grande et tatouée un peu partout, encaisse avec une remise de cinq pour cent pour paiement en espèces le montant de deux « Apple Cider », deux jus de pomme maison. Nous les sirotons tout en promenant le regard sur la salle à l’agencement atypique et à la déco originale. A nos côtés trois personnes prennent rapidement un en-cas avant de se rendre à une réception ; une composition florale fantaisie, un ballon rose et un autre cadeau sont rassemblés au centre de la table ronde. Un trolley « Emerald City » passe à l’intersection avec la seconde avenue. Après ce temps de détente, nous nous rendons au Tully’s Coffee pour acheter deux douceurs pour manger dans le train. Joanna, une chaleureuse jeune fille métisse, nous sert un blueberry scone et une tranche de cake « banana walnut bread ». Nous visitons le magasin adjacent. Une ribambelle de peluches toutes personnalisées et plus attachantes les unes que les autres nous appellent au travers de la vitrine. Le commerce pourvu d’un petit café propose des articles hétéroclites ; des barres de céréales, des cartes en tous genres, d’autres articles et les nombreuses peluches garnissent cet établissement unique. Le manque de place dans les bagages empêche l’adoption d’une peluche. Nous retournons tranquillement à la gare et je prends des photos de l’intérieur. La structure du bâtiment est magnifique. Des frises, des médaillons, des moulures, tous et toutes de couleur blanche, sont mis en valeur par des lustres et des appliques qui me rappellent ceux de la cour intérieur visitée précédemment. Des banquettes en bois miel, pourvues de hauts dossiers, sont à la disposition des voyageurs. Des écrans vidéo diffusent de la publicité et des messages relatifs à la sécurité sont programmés en boucle. Nous embarquons dans le train « Empire Builder » qui s’éloigne des quais après seize heures quarante. Israël et Daniel sont dans le train. Nos regards se croisent lorsque je me rends au wagon de queue pour prendre des photos des rails au moment du départ ; le train traverse un tunnel long de plusieurs miles. Israël m’avait interpellé dans la rue, depuis la terrasse aux fraises, pour me dire qu’il aimait mon pantalon. Le couple quittera le train à Spokane dans l’état de Washington à minuit treize, à la frontière du Montana. Jimmy est le cabiniste du wagon ; nous logeons dans le compartiment C0381 dont la clim est défectueuse au niveau du réglage. Plus tard Jimmy obstrue la bouche avec du papier collant ; ingénieux et efficace. Nous regardons défiler le paysage avant le dîner. La liste des bourgades qui vont être traversées est photographiée. Au wagon restaurant, nous savourons un plat mexicain, une variante de ceux dégustés à Aberdeen. Le couple assis en face de nous, qui réside à Seattle, va descendre à « East Glacier Park » dans le Montana demain matin. Il vient fêter un anniversaire durant deux jours. Nous apprenons que leur famille est étoffée de six enfants et dix petits-enfants. Un jeune garçon, aux cheveux verts, aime la monture de mes lunettes. Il est assis en face à la table opposée à l’allée. Nous quittons le wagon restaurant un peu avant vingt-et-un heures. Jimmy apporte son concours pour préparer les lits superposés. Finalement nous dormons tous les deux à l’étroit dans celui du bas, la couchette supérieure étant trop courte au regard de ma taille. De multiples rêves vont ponctuer ma nuit où je suis régulièrement réveillé par le sifflement du train et le tangage sur les voies qui suit la topographie accidenté du paysage…
















































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