Entre trois
et quatre heures du matin, un train de marchandises passe « sans
fin » devant le motel ; le nombre de wagons devait être
impressionnant… Le petit-déjeuner se déroule dans la chambre ; seul du
café est disponible à la réception malgré l’annonce d’un
« breakfast » sur le site de Choice. Le blog s’actualise… Vers onze
heures nous quittons le motel pour nous rendre dans le village de « Hood River » qui doit son
nom à la rivière Hood qui se jette dans le fleuve Columbia. Nous roulons sur la
route quatorze qui porte le nom « Lewis & Clark Highway ». Elle
longe la voie ferrée construite le long de la rivière Columbia. A un moment
donné nous dépassons un train de marchandises à l’arrêt sur les rails ; il
totalise plus de deux cents wagons. Nous traversons quelques tunnels percés
dans les roches qui se baignent dans la rivière. Le courant est relativement
tumultueux et des vagues roulent à la surface de l’onde argentée. Nous
remarquons des surfeurs et nous nous arrêtons à « Spring Creek », une
sorte d’anse aménagée au bord de la rivière. Le vent manque de nous emporter en
sortant de la voiture. Le ciel est strié de filaments de nuages cotonneux qui
défilent. Le lieu est idéal pour les surfeurs : vagues fougueuses et vent
puissant. Patrick prend des photos des surfeurs qui s’en donnent à cœur joie
sur les vagues argentées aux crêtes écumeuses de la rivière. C’est la première
fois que nous voyons du surf sur une rivière. Après onze heures trente, nous
quittons l’état de Washington en traversant le pont « Hood River
Bridge », long de
près d'un mile, achevé en décembre 1924 ; vingt piliers en béton
supportent des poutrelles d'acier. Les pistes du tablier en treillis
métalliques sont étroites et mesurent un peu moins de trois mètres. A la sortie
du pont nous acquittons un péage d’un dollar. Nous sommes en Oregon. Nous
garons la voiture vers la petite gare de chemin de fer. Nous entrons pour
recueillir des informations. Je photographie une affiche du film d’animation
« Le Polar Express » produit et réalisé en 2004 par Robert Zemeckis.
Le train passe à Hood River, mais seulement en hiver. Je rêve de monter dans ce
train depuis la projection du film ; ce sera pour une autre fois ou pas…
Nous nous baladons dans « Oak street », qui semble être la rue principale,
pour découvrir les restaurants. Un ancien pick-up décoré de nombreux drapeaux
américains est photographié. Nous déjeunons chez Pietro’s Pizza dans la seconde
rue. Esther nous accueille. Nous choisissons une pizza végétarienne
« Small pizza thin veggie cheddar » à se partager Elle sera apportée
à notre table. La pâte fine est croustillante et le cheddar qui lie les légumes
et les champignons est délicieux. Après le repas nous nous rendons chez «
Bette's Place » sur Oak Street où Patrick a repéré des desserts. Une charmante
jeune fille nous invite à prendre place. Nous nous partageons un « Cherry
pie » et un « Rubharb pie », tout en sirotant de délicieux cafés
Mochas servis dans des tasses transparentes. Les tourtes à la cerise et à la
rhubarbe sont succulentes. Au travers de la vitrine, de l’autre côté de la rue,
le bijoutier « Hood River Jewelers » dévoile sa devanture prune. Les
quatorze heures passent quand nous sortons de chez Bette. Nous nous dirigeons
vers la voiture pour la suite de notre périple. Nous roulons sur la route
trente dans le dessein de joindre le site des chutes de « Multnomah
Falls » distant d’une bonne trentaine de miles. En début de trajet nous
dépassons un autre train de marchandises également à l’arrêt sur les rails. Le
nombre de wagons est à nouveau conséquent. Au niveau de l’île de Bradford née
au milieu de la rivière, le barrage de Bonneville semble nous faire signe. Nous
modifions notre projet et nous nous arrêtons pour découvrir le site du barrage
qui paraît grandiose. Une première centrale électrique fut réalisée dès 1934
pour permettre aux navires de haute mer de remonter le fleuve Columbia et pour
fournir de l'énergie hydroélectrique dans la région nord-ouest des Etats-Unis.
Avant l’achèvement d’une seconde centrale en 1981, de nombreux bateaux à vapeur
naviguèrent sur le fleuve Columbia et ce depuis le milieu du dix-neuvième
siècle. Dans le Visitor Center, une peinture du bateau à roues à aubes
« J. N. Teal – Portland » est prise en photo. En fonction de notre
position devant la toile la direction du bateau sur l’eau change de
direction ; un effet étonnant. Nous nous rendons au niveau le plus
inférieur où des baies vitrées donnent sur des « échelles à
poissons ». La question de la survie des espèces migratrices fut au cœur
de la construction du barrage car l’économie régionale liée aux truites de mer
et aux saumons pesait plusieurs millions de dollars par an. Les ingénieurs se
débrouillèrent donc pour adapter les échelles à poissons à la taille du
barrage ; la reproduction des poissons, notamment du saumon, nécessitant
de pouvoir remonter le fleuve. Au sous-sol nous voyons passer la migration des
poissons qui remonter les ruisselets pour aller pondre. Des poissons d’une
espèce étonnante sont collés comme des ventouses contre le bas des vitrages par
une sorte d’entonnoir au niveau de la bouche ; il s’agit des
« Lamprey » qui ressemblent à des anguilles. Nous sortons et nous
voyons à la surface des terrasses en cascades des poissons, telles des taches
fugitives, qui remontent allégrement le courant. Nous nous baladons dans le
barrage et nous prenons des photos. L’île au milieu du fleuve, un fond rocheux
et la faible épaisseur des sédiments, gages d'un ancrage facile, déterminèrent
le choix de l'emplacement. Le
chantier employa jusqu'à trois mille hommes. Le président Franklin Delano
Roosevelt s'assura lui-même de la réalisation optimum du barrage et l'impact
sur l'économie régionale fut bien supérieur à ce qui avait été imaginé. Nous
sommes pris en photo devant l’énorme déversoir d’où jaillissent continuellement
des dix-huit portes, larges de plus de quatre-cent mètres, des milliers de
mètres cubes d’eau écumeuse. Ces dix-huit générateurs fournissent de l’énergie
électrique qui pourrait alimenter environ un million de foyers. Le barrage doit
son nom au Capitaine Benjamin Bonneville, un marchand de fourrure et l’un des
premiers explorateurs de la rivière Columbia. Nous quittons le site après seize
heures trente et nous prenons tranquillement la direction du motel. La
direction de Hood River est suivie dans l’objectif de traverser le pont «
Bridge of the Gods », distant d’environ dix kilomètres. Long d’un peu plus de
cinq cents mètres, le coût du péage est de deux dollars. Nous nous arrêtons à
la sortie du pont. Un petit panneau de bienvenue dans l’état de Washington est
pris en photo. Sous un chapiteau rectangulaire, des « Fireworks »,
des feux d’artifices sont à vendre pour la proche fête nationale du 4 juillet.
De retour au motel, une fin de journée et une soirée tranquilles s’offrent à
nous. De temps à autre des convois de trains de marchandises signalent leur
passage au bord du fleuve…
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