Lors du petit-déjeuner,
pris au buffet du Hyatt, je lis un article sur le journal « Seattle
Times » à propos de la tuerie de Nice dont la réalité des faits est
modifiée pour accroître la paranoïa des attentats. Le blog est actualisé après
une sélection délicate des photos à publier au regard des très nombreux clichés
pris hier. Les dix heures s’annoncent… A dix-heures quarante-deux la jeune
conductrice du monorail, à la chevelure couleur rubis, lance la rame ;
l’accélération se fait à la main avec une manette. Le trajet, long de deux
kilomètres, parcouru en trois minutes, suit majoritairement la cinquième
avenue. La gare d’arrivée est située à l’angle avec Pine Street. Nous suivons
Pine Street en direction des quais. Nous atteignons la première avenue où
l’édifice « Doyle Bulding », construit en 1919, signale son élégante
silhouette aux façades taupe clair. La rue Pine s’arrête à l’intersection
suivante à l’angle avec Pike Place où se situe le fromager « Beecher's
Handmade Cheese » que nous visitons brièvement ; deux grandes cuves
brassent du lait de couleur jaune. Nous sommes au niveau du « Public Market »
réparti le long de Pike Place. Nous découvrons la « Three Girls
Bakery », une pâtisserie renommée ouverte en 1912 par trois copines de
bonnes mœurs. Ce fut la première entreprise de Seattle créée par des
femmes ; la médisance ajoutait à leur époque : « …à l'exception
de quelques maisons closes de mauvaise réputation. ». Nous traversons une
partie du marché dans l’objectif d’atteindre la jetée « Pier 55 ». Le
marché « Pike Place Market », né en 1907, est un labyrinthe qui
grouille de monde. C’est l’un des marchés publics permanents le plus ancien des
Etats-Unis. Établi sur plusieurs niveaux inférieurs le long du front de mer, il
est animé par de nombreux petits agriculteurs, artisans et commerçants. Sans
trop savoir comment nous diriger, nous retrouvons finalement la première avenue
que nous décidons de suivre. Nous passons devant le « Seattle Art
Museum », devant un coffee « Fonté », également présent chez
Chihuly, et devant deux chocolatiers. Nous prenons à droite dans Seneca Street
que nous descendons par une flopée d’escaliers. Nous avançons sous le viaduc
routier à deux niveaux du front de mer et nous aboutissons sur Alaskan Way au
niveau de la jetée recherchée. Nous nous présentons au guichet de la compagnie
« Argosy Cruises Seattle Waterfront » où Will, un jeune homme blond,
transforme les deux vouchers du City Pass en billets pour la croisière de
treize heures trente. Nous nous rendons ensuite dans le Starbucks situé à deux
pas sur le front de mer où Patrick commande un café Mocha. Il prend dans le coffee
une photo d’un plan de « Seattle Waterfront », du front de mer. Tout
en arpentant les quais à la recherche d’un restaurant, Patrick sirote le Mocha en
marchant. La majorité des restaurants proposent des mets à base de poissons.
Nous entrons finalement au « Miners Landing », un complexe commercial
de la jetée 57 qui annonce un Food Court, un lieu où sont réunis des comptoirs
alimentaires pour manger rapidement. Nous achetons une pizza aux trois fromages
chez « Pizza Company » où Corey, une dame diligente, nous accueille à
la caisse à midi sept. Nous regardons la préparation de la pizza et sa cuisson.
Elle sort d’un four électrique à chenilles où le fromage fondu clapote
légèrement. Nous la dégustons à la terrasse commune surplombant une partie de
la baie et qui jouxte une grande roue munie d’une quarantaine de télécabines,
inaugurée en juin 2012. Le « Pier 57 », comprenant le complexe Miners
Landing et la roue, appartient à la famille d’Hal Griffith depuis plus de
trente ans. La roue existe grâce à la persévérance d’Hal. Après le repas nous
retournons à la jetée 55 où nous embarquons sous les rayons solaires brûlants
sur le bateau « Spirit of Seattle ». Nous vivons une croisière d’une
heure dans la baie d’Elliott. Nous prenons des photos. Le bateau passe devant
le paquebot coloré « Norwegian Pearl » amarré au Pier 66. Nous
atteignons le terminal de croisières où nous avons embarqué le 8 juillet. Nous
constatons la présence de deux paquebots : le « Ruby Princess »
et le « Amsterdam » de la compagnie Holland America Line. Le bateau
Argosy effectue une boucle dans la baie. Il s’éloigne de la côte pour revenir
par le port industriel dans lequel il effectue un crochet. Des portes-containers
à la masse imposante, dont un de la compagnie française CMA-CGM, contrastent
nettement avec la petitesse de notre frêle embarcation. Une fois de retour à
terre, nous nous rendons au Pier 59 pour visiter l’aquarium de Seattle. Devant
l’entrée, une structure originale en bronze en forme de totems cubiques ornés
de motifs tribaux sert de cadre à des chutes d’eau habituées à cette cascade insolite.
Nous présentons vers quatorze heures trente le dernier voucher du City Pass. Un
univers sous-marin s’offre à nos regards ; hier la beauté avec les verres soufflés
de Dale, aujourd’hui celle des récifs de corail, des algues chatoyantes et des
poissons aux robes créatives multicolores. Des méduses nous captivent par leur
grâce évanescente. Leurs « cloches » contractiles, en continuels
mouvements, créent des formes diaphanes et opalescentes couleur de lune qui
s’irisent magnifiquement en passant devant les spots lumineux intégrés dans l’aquarium
en forme de roue de moulin à eau à la lente rotation. Des phoques, des otaries
et des loutres s’ébattent joyeusement dans des bassins aux différents dénivelés
réunis autour d’une cascade. Dans la partie la plus profonde du site, un dôme aquarium
à la structure en béton dévoile un autre univers sous-marins. Ingénieusement
réparti sur trois niveaux connectés par de passerelles et des bassins,
l’aquarium de bord de mer est un lieu de charme, de détente et de beauté. Une
multitude de petits aquariums offre à d’infinies variétés de poissons d’évoluer
dans leur milieu naturel reproduit à leur attention. Un poisson spectaculaire, baptisé
« red lionfish », me captive par sa forme élaborée et ses
nombreuses nageoires. Des filaments, un peu comme une crinière de lion,
ondulent gracieusement dans le ballet aquatique de ce poisson au corps nuancé
de mauve et d’ocre paré de rayures blanches. Les enfants sont émerveillés et
prennent tout leur temps ; les parents sont un peu plus pressés pour
prendre un maximum de photos. Nous sortons de ce lieu de bien-être un peu hors
du temps humain vers seize heures. Nous prenons la direction de Pine Street.
Pour atteindre la rue, en évitant les escaliers, la chance opère en nous
dévoilant tour à tour deux ascenseurs dont le dernier nous dépose dans le Public
Market vers le fromager. Le dénivelé avec le port correspond à une dizaine d’étages.
Les entrailles du Public Market sont telles que nous n’aurions jamais pu déceler
ce passage « secret » lors de notre arrivée. Nous suivons Pine Street
sur un demi mile jusqu’au libraire Barnes & Noble situé au numéro six cents
à l’angle de la septième avenue. Stephanie nous accueille à la caisse. Je
sirote un grand café Mocha et Patrick savoure un smoothie fraise banane. Nous
feuilletons quelques livres durant ces instants de détente. Nous découvrons brièvement
ensuite les divers centres commerciaux attenants et nous retournons tranquillement
à l’hôtel par le monorail. Au départ du train, sur l’écran tactile, l’heure s’affiche.
Il est 05:29 :27 p.m. au départ et 05 :32 :44 p.m. à l’arrivée.
La jeune fille brune aux cheveux longs éteint le cadran pour se rendre au second
poste de pilotage à l’autre extrémité de la rame ; nous sortons du train
et prenons en photo un robot oublié à la sortie des caisses. Le dîner se
déroule dans le confort de la suite. La soirée se passe agréablement entre
lecture et écriture. Nous rejoignons le pays des rêves après cette seconde
journée de beauté vécue à Seattle…
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