mardi 12 juillet 2016

La magie du Fjord majestueux Tracy Arm et la féérie des quatre saisons sur la glace...

Durant la nuit le navire dépasse silencieusement la ville de Juneau pour se diriger vers le fjord « Tracy Arm Fjord » qui tient son nom de Benjamin Franklin Tracy qui fut secrétaire de la Marine des Etats-Unis au début des années 1890 lors du mandat du 23ème Président Benjamin Harrison. L’Explorer of the Seas parcourt environ soixante-dix kilomètres au sud de la capitale pour parvenir à l’embouchure du fjord. Téméraire au regard de sa taille, riche de milliers de vies à bord, endormies pour la plupart, le paquebot glisse dans la nuit noire sur les eaux cristallines tout en perturbant les glaces flottantes qui se reposent. La silhouette fantomatique du paquebot, à la fois insignifiante et grandiose, pousse délicatement les petits icebergs, parcourt à « pas feutrés » l’ancienne vallée glacière envahie par la mer qui s’est enfoncée profondément dans les terres sur plus de trente kilomètres. Les quatre heures du matin passent dans cette sérénité silencieuse et le jour se lève. L’explorateur solitaire à la coque d’acier est salué vers cinq heures par un des deux glaciers jumeaux « Sawyer » qui lui barre la route. Arrivé au terme de son avancée silencieuse, le commandant du navire active une navigation rotative lente à 360° pour offrir aux passagers qui s’éveillent le panorama majestueux du fjord. A six heures, nous tirons les rideaux de la cabine. Patrick, appareil photo en main, immortalise par de nombreux clichés le spectacle époustouflant qui s’offre à nos yeux éblouis. Les moraines, les falaises abruptes couvertes irrégulièrement de végétation luxuriante, bordent le fjord impavide et majestueux. Des cascades se dessinent sur les larges falaises et les chutes d’eau hésitent à plonger dans les eaux glacées du fjord. L’impressionnant glacier « Sawyer » nourrit les eaux glaciales de la crique par son extrémité déchiquetée qui libère régulièrement des fragments de glace aux tailles variées. Ours, phoques, oiseaux et autres habitants vivent dans cette vallée glaciaire loin de l’agitation humaine. Les cristaux de glace bleutés, aux formes créatives et aux envergures changeantes, bercés imperceptiblement par les eaux du fjord, reflètent la lumière qui s’intensifie progressivement. Le bleu indigo, le bleu ciel, le bleu marine, le bleu cobalt et bien d’autres nuances, pastel et vives, participent à une féérie aquatique à la lisière du glacier dont la course semble s’être arrêtée comme par magie. Lors du petit-déjeuner, au travers de la structure en aluminium brossé de la verrière inclinée, je prends en photo, sur fond de glacier impassible, la surface de l’eau qui fourmille de milliers de cristaux de glace dans un puzzle en mouvement jamais terminé. Dans la matinée, sous l’éclat de quelques rayons solaires infiltrés au travers du manteau nuageux clairsemé, la surface de l’eau participe à la féérie aquatique en s’illuminant de nuances de bleu. Avant midi, la rotation en boucle cesse et le navire rebrousse chemin pour sortir du fjord. Quelques icebergs nostalgiques de notre départ, auréolés de bleu turquoise, nous escortent dans un au-revoir sur une partie de la vallée glaciaire. Vers treize heures, le paquebot entre dans le passage Stephens. Il va suivre le bras de mer jusqu’à l’océan Pacifique. De notre côté, après le déjeuner savouré au buffet, nous assistons au Studio B, au pont trois, à une autre féérie sur glace. Installés au bord de la patinoire du navire, nous nous émerveillons du talent des patineurs et patineuses de l’Explorer of the Seas qui nous offrent le spectacle haut en couleur intitulé « Spirits of the seasons » « Esprits des saisons ». Tout en admirant les différents tableaux et scènes de vie saisonnières, nous prenons quelques photos à la volée. L’air ambiant est aussi froid que la glace et je supporte aisément le pull à col roulé acheté en Suède. Ces instants de poésie saisonnière se terminent et nous retournons à la cabine. La suite de l’après-midi se déroule principalement entre écriture, lecture et farniente. Le blog s’actualise progressivement. Une pause détente au café Promenade offre de siroter des cafés Mochas tout en promenant le regard sur les visages des passagers qui défilent sur le pont cinq. Je photographie un immense lustre futuriste en acier chromé le long de la Promenade Royale ainsi que trois élégants cabriolets. Veronica, une sympathique jeune femme brésilienne, nous accueille ensuite au « Guest Service Desk » pour la réservation de deux places dans un bus à destination du centre-ville de Seattle le jour du débarquement. Veronica a appris le français parlé avec des amis et lors de ses fonctions dans différents grands hôtels. Elle évoque le Portugal dont la langue brésilienne est issue. Tout comme Patrick, son poète portugais préféré est Fernando Pessoa… Après le dîner apprécié au buffet Widjammer, en allant au Théâtre Palace, je rencontre pour la première fois Tedy, le jeune homme indonésien qui s’occupe de l’entretien de la cabine. Nous assistons à vingt-heures trente au show de Paul Boland. Avant sa prestation, grâce à la magie du Kindle, je rejoins Eldeflar et Orufis dans les Royaumes illuminés. Sur le programme journalier, Paul est annoncé comme le chanteur aux mille voix. Lors d’une imitation vraiment très longue de Kermit, la marionnette grenouille du « Muppet Show », où Paul fait monter sur scène une ribambelle d’enfants, je pense à Thierry Le Luron, mort à 34 ans en novembre 1986, un humoriste célèbre pour ses imitations de chanteurs et de personnalités politiques. Après le spectacle Morphée nous accueille pour la nuit…































































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