Après le petit-déjeuner,
Patrick se rend au « Guest Service » suite à une annonce générale sur
le navire relative à l’entrée au Canada. Il est reçu par Veronica qui lui
indique de se rendre au pont trois. Lors de la précédente rencontre avec la
jeune femme, elle avait inscrit au dos de sa carte de visite le mot merci en
portugais « Obrigado ». Nous descendons au Théâtre Palace avec nos
passeports mais, finalement, l’annonce douanière concerne d’autres
nationalités. La matinée est consacrée principalement à l’actualisation du
blog. Une autre annonce informe qu’un « Black-out test » se déroulera
à onze heures et que les passagers sont priés de ne pas utiliser les
ascenseurs. Le moment venu, le courant est coupé sur tout le navire. Durant un
instant plutôt bref, un silence reposant s’empare du vaisseau des mers ;
une majorité de bruits de fonds disparaît. A midi nous déjeunons au buffet
Windjammer. Nous terminons le repas en savourant du « Treacle
Chocolate » avec de la custard, de la crème vanillée. Le Treacle est une sorte
de gâteau éponge légèrement humide servi chaud. Après le repas nous sortons du
navire pour prendre un car à destination de Brentwood Bay, une baie distante
d’une vingtaine de kilomètres de la ville de Victoria où le navire a accosté
dans la matinée. Victoria,
qui tient son nom de la Reine Victoria, est la capitale provinciale de la
Colombie-Britannique au Canada. Elle se situe à la pointe sud de l'île de
Vancouver et fut créée dans une rapide prospérité par la « Compagnie de la
Baie d'Hudson », une société fondée à Londres en 1670 spécialisée dans le
trafic des fourrures. Le car est conduit par Bob, un papy à la barbe blanche
fournie, dont l’élocution volubile m’est incompréhensible au regard de son
accent. A treize heures trente nous sommes aux jardins « Butchart
Gardens » sur Benvenuto Avenue à Brentwood Bay en Colombie Britannique. La
chaleur est au rendez-vous et les casquettes sont les bienvenues pour pallier
aux forts rayons solaires. Nous entrons dans le site une fois les billets distribués
par Bob qui vient de les acheter pour le groupe. La magie opère dès les
premiers pas. Un Coffee Shop se dessine dans les somptueuses bâtissent
présentes à l’entrée. Nous décidons de siroter un café Mocha en nous promenant.
La jeune Kali nous accueille à la caisse ; ses parents viennent
d’effectuer un merveilleux voyage en France. Nous découvrons les jardins à
l’intuition sans suivre le plan fourni à chaque visiteur. La splendeur des
différents jardins, que le temps imparti nous permet de visiter, se dévoile au
travers des photos publiées sur le blog. Je suis ému par tant de beauté. Au début du vingtième siècle, Jennie
Butchart transforma progressivement en de magnifiques jardins floraux la
carrière de calcaire de son mari Robert, industriel, qu’il épuisa pour la
production de ciment. Jennie se prit au jeu de la créativité et, petit à petit,
sur une bonne vingtaine d’années, elle transforma les aménagements extérieurs
de leur propriété, à la douce appellation « Benvenuto »
« Bienvenue », en de nouveaux lieux de beauté. Ainsi naquirent un
jardin japonais, un jardin à l’italienne, une roseraie, un jardin
« englouti » ...grâce à la topographie du lieu, pourvu de petites
collines et de légères vallées, qui offrent une vue panoramique sur les jardins
en permettant d'admirer une kyrielle de variétés de fleurs resplendissantes. A
la demande de Jenny, des professionnels participèrent à la création des
jardins. Les héritiers de Jennie et Robert continuèrent d’embellir et de
développer les jardins qui devinrent un parc renommé aux multiples activités
qui attire aujourd’hui moult visiteurs du monde entier. Les arbres ont
vaillamment grandi et leur apparence débordante de santé se traduit par des
troncs et des feuillages magnifiques. Le parc, étoffé d’arbustes, de fontaines,
de statues et d’œuvres d’art, est devenu avec le temps le refuge de nombreuses
espèces d'oiseaux. Une crique privée offre des balades en bateau et en
hydravion aux visiteurs libres de leur temps. Nous terminons la courte visite
par le jardin à l’italienne doté d’une « Gelateria » où nous achetons
à la jeune Terra, accaparée par les clients pour le paiement, deux boules de
crème glacée que nous savourons en retournant au car. Le chocolat est divin et
la glace fraise banane enchante les papilles de Patrick. Nous nous prenons en
photo devant le nom des jardins qui affiche plus de cent ans de floraison.
Contre toute attente le car est déjà parti. Pourtant le départ est prévu à
quinze heures trente qui vont sonner dans cinq minutes. Bob nous a oubliés. La
chance opère. Patrick parle avec Leroy, le chauffeur d’un autre car venu du
navire. Il nous prend à bord et, cerise sur le gâteau, il propose à son groupe,
qui accepte spontanément, d’emprunter l’autoroute pour joindre Victoria de
manière à avoir du temps pour traverser le centre-ville et le quartier de
Chinatown. Ainsi nous pouvons découvrir le charme british du centre de
Victoria, une ville magnifique de contrastes où l'élégance du passé côtoie le
présent de la vie moderne. Une atmosphère harmonieuse m’enthousiasme et je vois
là un petit paradis entre montagne et océan. Nous sommes de retour au port
après seize-heures trente. Avant de remonter sur le navire pour le « tous
à bord » de dix-sept heures trente, nous effectuons dans une des boutiques
présentes quelques emplettes coup de cœur dont deux cartes créatives réalisées
par deux artistes de deux tribus indiennes natives de la région devenue la
Colombie Britannique. Sur le bateau, diverses activités se déroulent dont une
liée au débarquement. Après le dîner pris au buffet Windjammer pour la dernière
fois, nous assistons au théâtre Palace au one-man-show de Scott Henry. Une
promotion en images du DVD souvenir de la croisière est projetée avant le
spectacle. A l’issue de la prestation de l’artiste, appréciée des américains,
un défilé de membres de l’équipage représentant les divers secteurs d’activités
du navire, sur fond de musique nostalgique, vient conclure la croisière. Demain
les milliers de passagers débarquent à Seattle ; la boucle sera bouclée…
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