dimanche 10 juillet 2016

Juneau, la capitale de l’état de l’Alaska, dévoile son charme...

Lors petit-déjeuner au buffet du pont onze, depuis la table à la poupe où nous sommes installés en bordure du vitrage curviligne, nous assistons à un ballet aquatique effectué par des baleines. Des geysers jaillissent par endroits et Patrick parvient à photographier tantôt un dos, tantôt un aileron. Des voyageurs approchent et nous entourent pour assister à cette chorégraphie inopinée… Vers neuf heures trente le paquebot navigue le long du passage Stephens, un bras de mer du sud-est de l'Alaska, d’une centaine de miles, situé dans l'archipel Alexandre entre l'île de l'Amirauté à l'ouest et l'île Douglas à l'est. Son nom lui fut donné par George Vancouver en 1794 en l'honneur de Sir Philip Stephens, premier secrétaire de l'Amirauté britannique à la fin du 18ème siècle. Vers dix-heures trente, le navire glisse lentement le long du détroit de Gastineau sur les seuls quinze kilomètres navigables pour les gros bateaux. La ville de Juneau est proche. Patrick prend régulièrement des photos depuis le balcon. Par endroits des maisons sur pilotis se sont construites aux pieds des forets qui bordent le détroit. Le blog est actualisé. Nous montons au pont quatorze au « Viking Crown Lounge » pour profiter d’une vue panoramique sur la ville de Juneau, sans avoir à subir les assauts du vent. Une photo montre la présence de deux autres navires amarrés. Un membre d’équipage déguisé en corbeau se promène sur le pont douze pour des captures de photo avec les passagers. La ville de Juneau, forte d’environ trente mille habitants, capitale de l’Alaska depuis 1906, est la seule de toutes ses consœurs à ne pas être reliée au réseau routier des États-Unis ; le seul moyen de s'y rendre est l’avion ou le bateau. La ruée vers l’or aidant, un camp de prospecteurs s'installa au bord du détroit ; la localité fut véritablement créée en 1881. Elle fut baptisée « Juneau » en hommage au mineur canadien-français Joseph Juneau, originaire de la paroisse de Saint-Paul l’Ermite au Québec. Nous allons ensuite visiter la chapelle située au pont quinze en-dessus du lounge. Elle partage son espace avec une aire de jeux pour enfants ; une vision plutôt insolite. Différents livres de cultes sont présents dont celui des Mormons ; Patrick regarde un ouvrage. Avant de déjeuner au buffet, nous nous rendons au pont quatre pour découvrir des peintures de Thomas Kinkade, un artiste révélé à nos yeux pour la première fois à Las Vegas en 2005. Des œuvres du peintre Pino Daeni, riches de relief étonnant et de profondeur animée, se dévoilent. Cet artiste italien, de passage sur Terre entre 1939 et 2010, fut doué sa vie durant pour animer ses toiles du mouvement et des expressions de ses modèles. Les yeux emplis de beauté créative, nous savourons le repas installés à la poupe du navire. Sieste et lecture précèdent la descente à terre. Une navette nous dépose au port. Le navire « Radiance of the Seas » trône au bord du centre-ville que nous allons commencer à découvrir. Un groupe d’enfants en cape bicolore, au rouge et noire séparés par une multitude de petits cercles blancs, captive l’attention des touristes. Chaque cape est décorée d’un motif tribal indien différent. Le cortège s’active et passe devant nous au niveau du téléphérique qui, pour trente-trois dollars par personne, dépose ses passagers sur le Mont Roberts surplombant la ville. Nous marchons le long de Franklin Street, nous passons devant la bibliothèque publique à la silhouette grise austère décorée d’art en relief. Nous arrivons devant le Coffee « Heritage Coffee Rosting Co. » ; nous décidons d’entrer pour siroter du café Mochas. La jeune Sierra, juste vêtue d’un léger tee-shirt orange aux épaules dénudées, nous accueille et prépare les boissons. Elle est la seule personne pour tenir ce petit café. Installés en bordure de la vitrine, nous posons les cafés sur un magnifique plateau en épais bois clair chantourné. Nous reprenons la découverte de Juneau et nous sillonnons les proches alentours. Le centre-ville, aux pieds des monts Juneau et Roberts, présente un charme pittoresque avec des rues étroites et souvent inclinées qui dévoilent aux regards des maisons anciennes et récentes dont certaines sont accessibles par un réseau d'escaliers muni de passerelles et de plateformes intermédiaires. Je suis séduit par le charme de certaines maisons colorées aux formes créatives ; certaines épousent avec bonheur les courbes des diverses collines qui entourent le centre. A divers endroits des fresques attirent le regard ; certaines sont photographiées. Sur Gold street, une plaque d’immatriculation est prise à l’arrière d’une voiture entourée de fleurs. Plus haut sur la rue fortement inclinée, une série de boîtes aux lettres est photographiée ; le facteur évite ainsi de grimper les escaliers pour accéder aux diverses maisons édifiées sur le flanc du mont. Nous prenons à gauche dans la quatrième rue où une enseigne suspendue grince au vent en parlant de Benjamin R. Gilbert, un dentiste diplômé. Nous tournons à droite dans Franklin street qui croise la cinquième rue où s’offre au regard la tourelle octogonale bleue et blanche de l’église orthodoxe St Nicholas de Russie. La sixième rue est atteinte. Nous la parcourons. Une coquette et séduisante villa vanille aux toitures enchevêtrées en tôle vert sauge divulgue son charme. A l’angle avec Main Street, une magnifique villa sur plusieurs niveaux me captive ; frises en écailles, liserés marrons, encadrements divers crème, balustres des rambardes dans les mêmes nuances, toitures ouvragées, corps avancé, jacobine, lambris gris-bleu-vert sont quelques atouts de cette maison de charme. Un garage en annexe pour deux voitures étoffe la propriété ouverte sur la rue. Le long de la septième rue, en face d’une maisonnette prune aux encadrements de fenêtres blancs, nous passons devant la demeure historique du juge James Wickersham, délégué de l’Alaska au Congrès, dont le passé semble trouble selon des informations recueillies sur le web. La demeure fut achetée par le juge en 1928, onze ans avant sa mort. Deux chevalets donnent des explications historiques. De temps à autre durant la découverte de la ville, des gouttes de pluie s’échappent des nuages ; les K-ways sont enfilés et quittés régulièrement. Dans le panorama, un flanc de colline est couvert de maisons colorées. Sur East street, une étonnante bâtisse en bois couleur miel, accrochée à la montagne, se maintient en équilibre par une multitude de poutres et de piliers disposés sous le plancher baigné dans le vide ; l’accès se fait par un escalier tortueux qui grimpe jusqu’au perron. Nous nous retrouvons progressivement et inopinément dans le centre. Nous décidons de nous désaltérer dans un second coffee Heritage, à la vaste salle boisée, repéré vers quinze heures après l’achat du livre « Looking at Indian Art of the Northwest Coast » de Hilary Stewart chez le libraire « Hearthside Books & Toys » sur Front street. Installés à une petite table sur une estrade accessible par trois marches, nous constatons derrière nous, assis dans un salon confortable en cuir noir, trois des danseurs de la troupe du navire, tous trois affairés sans relâche sur leur téléphone portable. Les cafés Mochas sont sirotés lentement en savourant une douceur : un scone orange cranberry pour Patrick et un cookie avoine raisins secs pour moi. En dessus de notre table, sur le panneau en bois lambrissé, un tableau se dévoile. Il représente diverses figures animalières mythologiques dont le « Raven », le corbeau d’Alaska, qui est selon la légende l’être métamorphe le plus intelligent à même de prendre toutes les formes imaginables. La peinture montre un Raven découvrant l’Humanité dans une coquille de palourde. Les dix-sept heures passent quand nous sortons de ce lieu de détente animée ; la présence au port de trois navires de croisières participe grandement à cette animation. Nous marchons à nouveau sur Main Street avec cette fois l’objectif de trouver la maison du Gouverneur, indiquée dans la ville et pourtant restée cachée lors de notre première promenade. Elle dévoile finalement son charme sur l’insolite Calhoun Street à l’angle avec Indian. Un panneau de bienvenue en Alaska est présent au bord de la demeure blanche aux volets vert sapin étoffée de deux terrasses dont une disposée en hauteur sur d’éminentes colonnes. Une lumière brille derrière la porte d’entrée abritée par un vaste porche à colonnade. Une rue plus loin, une splendide maison en pierre fauve, en forme de château avec une vaste tour centrale, est prise en photo. Je suis comblé par la présence insoupçonnée à Juneau de superbes maisons de caractère. Nous retournons ensuite tranquillement vers le port en prenant quelques photos, pour reprendre une navette à destination du navire ancré à environ un mile de son frère le « Radiance ». Nous constatons que la jeune conductrice blonde s’active, avec une plateforme élévatrice escamotable, à hisser dans le bus le fauteuil d’une dame handicapée. Un système ingénieux inconnu pour nous. Les dix-huit passent quand nous arrivons à bord de l’Explorer. Un temps d’écriture précède un léger dîner au buffet ; un velouté d’haricots blancs composant le menu. Le jeune serveur qui évolue dans le secteur où nous dinons est originaire de Jakarta en Indonésie. Sa frêle silhouette se déplace avec la grâce d’un danseur. En le regardant, sans trop savoir pourquoi, j’éprouve une sensation d’abondance universelle et de bien-être permanent. Lecture, écriture et détente précèdent l’entrée au pays des rêves. A vingt-et-une heure, le navire Radiance of the Seas glisse à côté du balcon en créant une ombre devant le coucher de soleil qui commence à embraser le ciel. A vingt-et-une heures vingt, Patrick immortalise un magnifique coucher de soleil embrasse d’or liquide la « Gold Creek » du détroit de Gastineau…


























































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