Durant la
nuit, à diverses reprises et à différents endroits, des feux d’artifices sont
lancés. La fête nationale a déjà commencé… Lors du petit-déjeuner dans la
chambre, Patrick m’apprend que Michel Rocard est mort hier à l’âge de
quatre-vingt-six ans. Le blog s’actualise. Nous quittons la chambre à onze
heures. En sortant de l’Econo Lodge, je prends en photo une maison blanche de
l’autre côté de la rue. Elle est flanquée d’un large conduit extérieur de
cheminée en briquettes en nuances de rose et de rouge. Hier soir un monsieur
âgé, probablement le propriétaire, peignait en blanc les balustres du porche de
l’entrée. Nous nous rendons au supermarché Fred Meyer à Longview, distant
d’environ trois miles. Nous traversons le pont « Cowlitz River » qui
sépare les deux localités. Le magasin est vaste et de nombreux pas sont
nécessaires pour réunir les articles à acheter. Dianna, une jeune femme grande
et forte, à la chevelure blonde, le visage encadré de charmantes lunettes, nous
reçoit à la caisse. Nous prenons la direction du Mont St. Helens dont le point
d’observation le plus près du volcan se situe à environ soixante miles. Nous
suivons la route 504 qui se termine à l’observatoire « Johnston Ridge
Observatory », situé à quelques mille trois cents mètres d’altitude. Nous
nous arrêtons pour pique-niquer au lac « Coldwater Lake ». Après le
repas nous flânons au bord du lac. Un chemin a été délimité avec, à divers
emplacements scéniques, des passerelles en bois qui chevauchent partiellement
le bord du lac. L’eau est cristalline et les galets se dessinent nettement au
fond du lac. Des photos sont prises dont certaines de magnifiques fleurs. Nous
reprenons la route 504 en direction de son point d'aboutissement ; elle
porte le nom de « Spirit Lake Highway » ; la route de l’esprit
du lac est une possible traduction. Un arrêt est effectué au « Loowit
Viewpoint ». Des photos du mont St. Helens sont prises. Le nom donné par
l’homme blanc porte le patronyme d'un diplomate britannique, Lord St Helens qui
fut l’ami de George Vancouver, un explorateur de la région à la fin du
dix-huitième siècle. Selon une légende indienne le volcan s’appelle en réalité
« La-We-Lat-Klah ». Fâché par la désinvolture de l’homme blanc à
vouloir tout s’approprier et renommer, le volcan du mont St. Helens entra en
éruption le dimanche 18 mai 1980 en expulsant de colère des cendres volcaniques
et des nuées ardentes. Des personnes perdirent la vie, des maisons furent
détruites, des voies ferrées et des routes furent englouties, des ponts furent
emportés. Les animaux prévenus par le souffle du vent furent épargnés. Un
énorme glissement de terrain se produisit alors. Le volcan éructa sa matière
terrestre sous forme de lave incandescente et de roches en fusion. Calmé et
satisfait, il se stabilisa quelques quatre cents mètres en dessous de son
sommet initial en donnant naissance à un cratère en forme de fer à cheval d'une
largeur de plus d’un kilomètre… Nous reprenons la route et nous atteignons le
poste le plus avancé vers le volcan, le
« Johnston Ridge Observatory », créé sous l’impulsion d’un homme blanc du nom de
Ronald Reagan. Contre toute attente l’entrée du site est payante. Un vaste
parking accueille des centaines de voitures. Nous préférons nous abstenir de
cette dépense et nous prenons la direction d’un autre poste d’observation, le
« Castle Lake Viewpoint ». Des vues du prestigieux volcan sont
immortalisées. Nous nous éloignons ensuite pour joindre un dernier
observatoire, le « Mount St. Helens Forest Learning Center » qui
s’avère offrir le panorama le plus grandiose. Une superbe construction en bois
et pierre étoffe le site. Une coulée sinueuse de sédiments durcis, bientôt âgée
de quarante années, a glissé en ondulant entre les vallons et les prairies, tel
un fleuve de lave apaisé ; le cône éruptif sommeille… Seuls les hommes ont
pâti de son accès de colère ; des fleurs somptueuses, une végétation
luxuriante, des forêts de sapins à perte de vue célèbrent la magnificence
naturelle générée par la colère du volcan… Les yeux éblouis et la mémoire riche
de beauté, nous reprenons la route pour nous diriger cette fois vers le lieu de
notre prochaine étape. A un moment donné nous quittons la route de l’esprit du lac pour prendre à
droite la route 505. Un panneau indique le village de Toledo à treize miles et
la ville de Chehalis à trente-trois miles. Vers dix-sept heures, nous
atteignons Chehalis, siège du comté de Lewis dans l’État de Washington. La
ville se trouve à mi-chemin entre Seattle dans l’état de Washington et Portland
dans l’Oregon. Un dirigeable « Good Year » se promène dans le ciel bleu azur.
Patrick a entré l’adresse d’un Starbucks sur l’avenue Louisiana ;
c’est une plaisante surprise. Nous sirotons des cafés Mochas à la terrasse du
Coffee tout en guettant de l’œil le dirigeable qui évolue gracieusement sous la
voûte céleste. Pour la petite histoire, Orin Smith, l’ancien PDG de Starbucks
fit ses études à « WF West High School » à Chehalis ; la bibliothèque
municipale porte le nom de sa mère. Nous nous rendons ensuite à l’Econo Lodge
sur Interstate Avenue à Chehalis. Nous roulons en sens inverse cinq miles sur
l’autoroute cinq. Au motel, Katherine effectue le check-in à dix-sept heures
trente-quatre. La
Chevrolet est garée vers la chambre 102 attribuée de plain-pied. Une soirée de
confort, d’écriture et de lecture s’annonce…
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